C’est une image mais aussi et surtout un cri de guerre qui va nous rester en mémoire durant un bon moment. Nous sommes samedi en fin d’après midi et dans un rush extraordinaire, Thibaut Pinot s’impose au sommet du Tourmalet. Un col de légende.
Alors, certes Thibaut Pinot lève les deux bras en signe d’allégresse mais pas très loin, dans une cabine dans laquelle figure un grand écran de télé, Marc Madiot le manager de l’équipe Groupama-FdJ vocifère, hurle ses encouragements.
Il est à la limite de la crise cardiaque notre Marc Madiot qui et nous en sommes persuadés, n’a jamais eu cette occasion non seulement de manifester sa joie mais d’exploser de la sorte. Personnellement, nous avons aimé cette réaction de Marc Madiot qui aurait pu rester de marbre en raison de sa fonction. Après tout, il en a vécu des exploits dans sa carrière rien que ses succès personnels dans Paris-Roubaix quand il était coureur.
Marc Madiot et le mental
Nous avons eu souvent l’occasion d’approcher, de bavarder avec Marc Madiot quand il venait participer au Prix Jean Renaux à Amiens puis plus tard, lorsqu’il dirigeait son équipe dans le Grand Prix de la Somme .
Nous nous souvenons de ce jour où les formalités d’avant course avaient lieu au stade de la Licorne. Marc Madiot s’était alors entretenu avec l’entraîneur d’Amiens Ludovic Batelli. Ce dernier aimait le cyclisme tandis que Marc Madiot, originaire de Laval, était devenu un fan de football et proche de Denis Troch qui était aussi passé par Amiens. Rien que de plus normal qu’ensuite, Denis Troch soit devenu le préparateur mental de l’équipe de la Française des Jeux.
On s’aperçoit que dans un sport aussi exigeant que le cyclisme, dans lequel le coureur doit faire preuve de courage, de ténacité, de bravoure, il peut arriver qu’un préparateur mental soit le bienvenu lorsque par exemple, ce champion traverse une mauvaise passe.
« Nous ne sommes pas à un enterrement »
Et nous revenons à Thibaut Pinot dont on se souvient qu’en début de semaine dernière, il s’était fait surprendre dans une bordure qui lui avait coûté environ une minute trente secondes. Le lendemain, lors du jour de repos, Marc Madiot avait organisé une conférence de presse dans laquelle, il s’était montré à la fois très optimiste et résolument déterminé.
« Nous ne sommes pas à un enterrement » avait-il lancé aux journalistes.
Et d’affirmer ensuite que son poulain Thibaut Pinot se relèverait très vite. C’est ce qui est effectivement arrivé et nous comprenons parfaitement cette explosion de Marc Madiot qui nous a fait penser à cette immense joie ressentie par Christophe Pélissier lorsqu’à la 96e minute du match contre Reims, son équipe d’Amiens avait marqué le but qui l’envoyait au paradis, soit la Ligue 1. Il n’y a vraiment que le sport qui nous donne de telles joies.
Succès et suspicions…
Mais il n’y a aussi qu’en France où on se montre aussi sourcilleux devant certains exploits. Et voilà que certains journalistes se mettent à émettre des doutes quant à la réussite actuelle de Julian Alaphilippe. En oubliant qu’un maillot jaune se sent des ailes et décuple au centuple ses forces. Le leader actuel du Tour de France incarne cette nouvelle génération qui n’a plus rien à voir avec celle des Virenque, Pantani, Vandenbrouck etc qui ont fait tant de mal au vélo.
Quoi qu’il en soit, après 2 semaines de course et au lendemain de la fin des Pyrénées, Julian Alaphilippe et toujours leader du Tour de France tandis que Thibaut Pinot est 4ème à seulement 1’50 de son compatriote.
Lionel Herbet
Crédits photos JEFF PACHOUD / AFP