Notre journaliste Lionel Herbet revient sur la situation du sport féminin qui souffre ces derniers temps de la baisse de moyens alloués.
Cela fait un moment que les médias évoquent la disparition de certaines équipes féminines au sein des clubs pros français de football. La raison principale est la baisse des rentrées d’argent en raison du conflit qui existe en ce moment entre la Ligue professionnelle de football et les télés concernées. Plusieurs clubs professionnels envisagent purement et simplement la suppression de leur section féminine. Le meilleur moyen selon eux de faire des économies. Le football est concerné en premier lieu, mais une discipline comme le cyclisme n’est pas en reste.
Le sport féminin souffre de plus en plus, et au niveau amateur et dans notre département, les clubs éprouvent de grosses difficultés à avoir des équipes à onze. L’exemple type est la coupe de la Somme, qui voit seulement au départ des formations à 8 seulement. Soyons clairs : les finances ne sont pas la cause essentielle de cette carence. Le football n’est donc pas le seul sport concerné et ainsi, une réflexion du président de l’équipe féminine de volley-ball de Longueau, Bernard Couillet, qui a lâché cette remarque auprès de nos confrères du Courrier Picard, nous interpelle : « Le sport féminin n’attire que dans les discours. » Bernard Couillet est bien placé pour faire cette réflexion car il est celui qui est le mieux placé pour donner son avis sur le sport féminin, puisque, depuis trente ans, il est aux commandes des féminines du LAMVB.
Le sport féminin est incontestablement défavorisé par rapport au masculin et pas seulement au plan financier. Ainsi, dans les médias, les comptes rendus sont souvent minuscules, tandis qu’au plan financier, certaines disciplines individuelles comme le tennis et le cyclisme voient les féminines avoir des salaires nettement inférieurs en comparaison avec les hommes. De plus, nous sommes dans une période postolympique et, un peu partout, les subventions accordées par les pouvoirs publics au monde du sport sont en régression. Et là aussi le sport féminin sera celui qui souffrira le plus. Vous verrez qu’un an avant les Jeux de 2028, un peu partout en France, on va se réveiller et prendre conscience que le sport mérite plus de considération et surtout le sport féminin.
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr (illustration)