Les Green Falcons n’ont eu besoin que de deux rencontres face à Aubagne pour valider leur billet en demi-finale. Une performance à laquelle personne ne s’attendait vraiment, pas même les joueurs et leur entraîneur qui avaient du mal à réaliser la teneur de leur exploit.
Qui, au mois de septembre, pouvait affirmer haut et fort que les Green Falcons seraient en demi-finales de play-offs ? Personne, si ce n’est l’utopiste du coin ou le fou du village. Pourtant, c’est ce qui s’est effectivement passé à l’issue du match 2 des quarts de finale face à Aubagne. Vainqueurs après une incroyable remontée lors du match 1 en terre aubagnaise, les Messipontins ont fini le travail comme il se doit ce samedi avec un succès 5-3. Celui-ci ne s’est pas dessiné tout de suite, les visiteurs prenant les devants après seulement trois minutes : « Je suis masqué », confiait Alexis Gosselin, gardien des Greens. L’équipe locale égalisait, encaissait de nouveau un but, mais revenait encore au score grâce à deux supériorités numériques bien utilisées : « On montre encore qu’on est fort sur les infériorités [adverses]. C’est ça qui est important aussi, c’est ce qui peut tuer des matchs. On a cette force« , se félicitait le portier samarien. Ses coéquipiers prenaient ensuite les devants en fin de premier acte pour mener 4-2 à la pause.
Une deuxième mi-temps pleine de maturité
La deuxième période débutait sans Antoine Bazin, premier buteur sudiste, et Hugo Bacquet, coupables d’une bagarre avant le retour au vestiaire. « Ce n’est pas le mieux. Mais eux, ils perdent un de leurs éléments forts aussi. Et ça se voit dans la construction du jeu tout de suite », analysait Antoine Demaret, entraîneur de Pont-de-Metz. Les Picards la jouaient très tactique dans ces 25 dernières minutes, se contentant de faire tourner un maximum le palet pour faire patiner leurs adversaires dans le vide et les user physiquement et mentalement. Les pensionnaires de la Roller Arena maîtrisaient leur sujet et prenaient même trois buts d’avance, mais encaissaient une réduction de l’écart dans la foulée : « La seule erreur qu’on fait en deuxième mi-temps, c’est de prendre ce but. Sur l’engagement, c’est une faute d’inattention. Dans nos têtes, on était déjà en train de fêter plus ou moins la qualification », concède le technicien messipontin.
Il restait à ce moment-là 9 min 30 à jouer et malgré le double avantage, ce dernier n’était pas serein : « On a toujours eu deux buts. Mais deux buts, ça va très vite. On l’a vu au match aller. On en met quatre en deux minutes trente. Donc deux buts en 6-7 minutes, c’est très très très long. La semaine dernière, on retourne le match. On sentait qu’ils pouvaient aussi le retourner. » Mais il n’y eut finalement rien, les Samariens résistant aux assauts des Jokers qui avaient pourtant fait sortir leur gardien pour les trois dernières minutes afin de s’octroyer une supériorité numérique. « On a su garder le palais. On a eu des occasions. Et pour un groupe jeune comme nous, on a su maîtriser nos émotions« , se réjouissait Antoine Demaret qui avait du mal à réaliser après la qualification acquise : « Bizarrement, à chaud, l’émotion a du mal à venir. Elle est bien à l’intérieur. Elle va sortir après, je pense. »

L’apothéose d’une saison, en espérant mieux encore ?
C’est donc « un groupe incroyable » qui rallie les demi-finales de Nationale 1 alors même qu’il ne visait qu’une simple qualification en play-offs. « De ceux qui jouent moins à ceux qui jouent le plus, on est toujours en train de s’encourager. C’est la récompense de la saison« , estime le tacticien des Greens, qui soulignait donc le collectif soudé et travailleur qu’il dirige. « On n’est pas du genre à s’engueuler par rapport à d’autres équipes qui peuvent le faire sur le banc. On s’est toujours encouragés de A jusqu’à Z« , assurait Alexis Gosselin. Et même pour lui et ses coéquipiers, cette qualification « est une surprise. C’est incroyable, je ne sais même pas quoi dire. Ce sont mes premières demies avec cette équipe. J’en ai déjà vécu, mais je n’étais pas titulaire. J’ai failli lâcher mes larmes au serrage de main, mais je les ai retenues. Je suis vraiment heureux pour cette équipe.«
Désormais, place au dernier carré, et Pont-de-Metz ne compte pas forcément s’arrêter là : « J’ai toujours dit qu’on n’aurait pas d’objectif parce qu’on ira là où on doit aller. Aller en demies, c’est déjà très beau. Mais ces deux ou trois matchs encore à jouer, on va y aller pour défendre fièrement notre maillot », lançait Antoine Demaret. « Il faut que l’on continue comme ça et pourquoi pas rêver, il n’y a plus de limites« , confirmait le numéro 22 des Faucons Verts. Ce dimanche, à la place du match 3, les joueurs ont pu relâcher la pression : « Je crois qu’ils ont prévu de travailler le barbecue », s’amusait l’entraîneur samarien la veille. Cette semaine, ils devront déjà retrouver leur sérieux pour se préparer au mieux pour la demi-finale contre Saint-Médard, bête noire des Écureuils d’Amiens lors des trois dernières saisons. C’est assez fou à dire, mais les Green Falcons ne sont plus qu’à une marche d’une finale d’accession en division Élite.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler, Kevin Devigne – Gazettesports.fr (archives)