Victorieux, samedi soir, des Green Falcons de Pont-de-Metz, les Ecureuils d’Amiens ont réalisé la bonne opération en revenant à un point de l’équipe rivale au classement. Renaud Crignier, entraîneur-joueur de la formation amiénoise, était partagé entre satisfaction dans l’attitude et frustration d’avoir dû aller en prolongation pour l’emporter.
Malgré le succès des siens acquis face aux Green Falcons de Pont-de-Metz (voir les photos), Renaud Crignier, entraîneur-joueur des Ecureuils d’Amiens, tirait un bilan « mitigé » et avait un « double-sentiment ». La faute au fait d’avoir mené 4-1 puis 5-2 et d’avoir dû aller en prolongation, à 5-5, pour finalement s’imposer : « Je pense qu’on s’est vu trop beau à 4-1, on a eu cinq minutes de trou et on prend deux buts. » D’autant que les deux réalisations adverses sont exactement les phases de jeu dont se méfiait Renaud Crignier au moment où Antoine Demaret, entraîneur de Pont-de-Metz, demandait le temps-mort : « J’ai dit à tout le monde que ça allait presser et qu’il fallait absolument prendre les arrières, parce qu’on était trop bas dans la zone. Ils ressortaient beaucoup de palets sur les arrières, on prenait beaucoup de shoots. Et là, on prend trois buts de l’arrière. Le but sur l’engagement, on a de l’expérience, on aurait dû mieux gérer. »
Un adversaire qui ne lâche rien
Car l’expérimenté joueur des Ecureuils le sait, l’une des qualités premières des Messipontins est leur capacité à ne rien lâcher, même lorsqu’ils sont dos au mur, surtout à domicile : « On sait qu’avec eux, même si on gagne 9-2 et qu’ils marquent à 9-3, ça va être l’enflammade. Dès qu’ils marquent un but, tout le monde crie dans la salle. C’est jamais fini contre eux. Même à 4-1, 4-2, on sait que ça peut revenir. À 4-3, on savait que ça pouvait revenir, mais on est restés concentrés, on ne s’est pas énervés. » Mais au final, difficilement de contester la victoire amiénoise puisque les visiteurs ont été devants au score ou au pire, à égalité, durant l’intégralité de la rencontre, menant notamment 2-1 à la mi-temps puis 4-1. Mais le temps mort posé par l’adversaire avait coupé les ailes et la concentration des Amiénois : « Je pense qu’inconsciemment, on s’est relâchés un petit peu. Mentalement, on n’a pas été assez présents comme on l’a fait pendant 35 minutes. C’est ce qui leur permet de revenir sur des shoots de loin, même pas du jeu. Il n’y a pas de passes, c’est que des shoots » estimait Renaud Crignier.

Jusque-là extraordinairement bon dans ses cages, le gardien des Ecureuils, Hugo Caron, a été à l’image du petit passage à vide de son équipe : « Notre gardien a fait une très grosse première période, un bon début de deuxième aussi. Peut-être que physiquement, il a un moment un petit peu craqué. On aurait dû l’aider plus à ce moment-là » regrette l’entraîneur-joueur amiénois qui concédait que le portier des Greens avait aussi été excellent, notamment en fin de partie : « Je pense que leur gardien leur sauve une défaite. Parce qu’à une minute de la fin, il fait un arrêt incroyable sur Roman Defrance. Sinon, c’était trois points pour nous et zéro pour eux. » En prolongation, le pensionnaire de La Veillère était certain que lui et ses coéquipiers allaient l’emporter : « A trois contre trois, j’étais confiant. Je ne pense pas qu’on aurait perdu en prolongation. On serait peut-être allés aux péno’ mais je savais qu’on allait, au niveau de l’expérience et de la tactique, prendre un peu le dessus. » Et il est vrai qu’Arthur Poussart et les siens ont largement dominé ces deux minutes en mort subite, tirant à quatre reprises contre une fois pour les locaux. Plusieurs tentatives qui avaient fini par faire mouche.
Un collectif qui monte en puissance
Et même s’il regrette d’avoir perdu un point, n’en ayant pris que deux au lieu de trois possiblement, Renaud Crignier se réjouit des « qualités morales importantes » dont ont fait preuve ses joueurs : « Au niveau physique, on était bien. On a été très costauds, très solides. On sent, malgré quelques petites erreurs, qu’il y a un gros collectif derrière qui est capable de se mobiliser. On a montré une grosse qualité collective, clairement. Je suis content des joueurs. » Et ce malgré un effectif moins étoffé (10 joueurs contre 14 messipontins), un Anthony Josse absent car blessé et un Yannick Offret malade et incertain la veille (et finalement auteur de deux buts samedi soir). Au final, ce sont deux points que Renaud Crignier accepte avec plaisir : « Ça aurait pu tourner à leur avantage et on aurait pu repartir avec zéro point. Maintenant, on est à un point d’eux et ils n’ont pas le droit à l’erreur. Nous, on sera derrière quoi qu’il arrive et on continue de se préparer. »

Se préparer pour… les play-offs : « On veut être prêts pour jouer les quarts de finale. Essayer de passer un tour. Depuis trois ans, on n’y arrive pas. On se prépare, on veut monter crescendo. Cette victoire-là, je pense qu’elle peut créer quelque chose dans le groupe.« Selon lui, tous les éléments étaient réunis pour mettre son équipe dans une situation complexe, ce qui sera le cas face à une formation de la poule sud. En plus d’un adversaire redoutable, Renaud Crignier et ses joueurs ont « dû se battre, à l’extérieur. C’est un terrain pas facile, qui glisse un petit peu, ils sont chez eux, ils ont tout le public. Ils sont revenus au score, ils étaient en feu. Nous, on a réussi à tenir, à calmer le jeu, à jouer avec notre expérience.« La préparation pour les play-offs se poursuivra, dès la semaine prochaine, avec la réception de Maisons-Laffitte avec, pourquoi pas, la première place des Green Falcons en ligne de mire.
Simon Vasseur
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr