Le judo est de retour aux Quatre Chênes avec l’organisation de deux tournois, ce samedi 18 et dimanche 19 janvier. Samedi se déroulera le tournoi national label A minimes, tandis que dimanche, ce seront les juniors et leur tournoi excellence, qualificatif pour les championnats de France. Les combats de samedi débuteront vers 10h, tandis que dimanche, les premiers affrontements sont prévus vers 9h30.
« Le tournoi label A minimes sert à préparer les futures échéances » nous confie Thierry Dambrine, président du comité départemental de la Somme. En effet, les championnats régionaux qualificatifs pour les championnats de France arrivent bientôt. Cependant, cela ne veut pas dire que le niveau sera bas ! Comme le tournoi excellence de dimanche, « permet de marquer des points pour être dans la ranking list, » beaucoup de clubs seront présents sur l’ensemble du week-end, y compris l’ASC Judo, le Judo club Longueau, des clubs franciliens, belges, réunionnais et portoricains. Pour Thibault Denis, professeur de judo à l’ASC, cette forte présence est un véritable plus pour les minimes, car « cela va leur permettre de rencontrer des judokas de différents horizons, et de commencer à l’international. » Concernant le tournoi de dimanche, il faut savoir que finir dans le top 10 assure une qualification directe pour les championnats de France de première division. Forcément, cela attire, comme nous le confie le président : « Dimanche, on a quasiment tous les pôles espoirs, les pôles France du territoire. Là, c’est une compétition vraiment très forte. » Concernant les espoirs de Thibault Denis au niveau de l’ASC : « J’attends des bons résultats de Maia Pecqueux, d’Ossama Akaouch, tous ceux qui sont en structure de haut niveau et Santiago Segura qui est au pôle France à Rouen. On a de grosses attentes et c’est génial de pouvoir faire ça à domicile, devant notre public. » Le tournoi de dimanche est donc une étape obligatoire pour les compétiteurs visant les championnats de France.

Le président tient à insister sur l’importance d’un tel week-end : « C’est une dynamique sportive forte sur notre territoire. Il ne faut pas oublier qu’Amiens est bien placé entre la Seine-Maritime, l’Ile-de-France et les Hauts-de-France. » En amont de ces tournois, l’entraînement du Pôle France de ce jeudi était ouvert à tous les clubs du département avec, en invité d’honneur, les athlètes portoricains, présents pour deux semaines à Amiens. Le jeudi soir est déjà un créneau que Thibault Denis adore car il est ouvert à tous et 102 judokas sont venus participer. Une expérience « super enrichissante » pour les jeunes pousses amiénoises. « Cet entraînement était ouvert à tous les clubs du département, pour ces jeunes judokas d’Amiens Métropole, c’est génial de rencontrer des personnes qui font un autre judo. »
En marge du tournoi, la visite portoricaine
Dans la continuité de l’année précédente, les liens entre le comité départemental de judo de la Somme et ceux de la fédération portoricaine se resserrent. Déjà, en janvier 2024, un petit groupe de judokas portoricains était venu à Amiens, tandis qu’en août, une vingtaine de judokas français partaient rejoindre l’archipel. Cette année, la délégation portoricaine comptabilise 15 judokas, dont certains déjà présents en 2024. Pour cette occasion, l’entraînement de ce jeudi était ouvert au public ainsi qu’aux différents clubs. On pouvait apercevoir des kimonos estampillés ASC, Judo Club Longueau, pôle France et bien évidemment, Porto-Rico. Une séance de deux heures a eu lieu, animée par Thibault Denis, avec comme objectif de ne pas s’entraîner avec les personnes de son club.

L’île des Caraïbes cherche à développer une structure de haut niveau. Pour y arriver, ils ont embauché Ismael Borboña Luputey, qui entraînait alors pour la fédération de Cuba. Porto-Rico comptabilise 1500 licenciés et, pour donner un ordre de grandeur, le département de la Somme en possède 5000. Cette pratique est encore niche dans ce pays où le paysage sportif est dominé par le baseball. Cependant, leur projet est très intéressant. Si leurs entraînements sont plus proches de ceux que l’on pourrait retrouver au Japon, avec un travail important sur la technique, ils misent beaucoup sur les échanges pour construire leur futur. Si les infrastructures sont encore « brutes de décoffrage », d’après Thierry Dambrine, il y a un « très gros boulot qui est fait, avec les profs de clubs qu’ils ont là-bas et il y a un niveau qui est très intéressant !« L’avantage de ce genre de partenariat est de permettre l’échange entre sportifs et entre entraîneurs : « Il y a aussi un travail qui se fait entre les coachs. Les interventions sont faites à la fois par les entraîneurs portoricains, mais aussi par nos entraîneurs. » Le comité départemental de la Somme ainsi que la fédération de judo de Porto-Rico profitent de ces échanges pour faire progresser leurs membres, comme l’avoue Thibault Denis : « C’est toujours positif et un plus pour nous, les judokas d’Amiens et du département, de s’ouvrir et découvrir un autre judo. Je trouve cela vraiment bien que le comité départemental de la Somme conserve ce contact avec cette fédération.«
Ismael Borboña Luputey nous raconte : « L’année dernière, cela s’était très bien passé. Les entraînements, l’hébergement et l’accueil étaient excellents. Mais l’important était que les jeunes découvrent d’autres cultures. » En effet, lorsque l’on enseigne le judo, il n’y a pas besoin de passer par quatre chemins. Les techniques sont les mêmes, qu’importe la localisation géographique du dojo. En Europe, les judokas bénéficient d’un environnement plus compétitif avec une densité de compétition importante. « Le nombre d’athlètes à Porto-Rico est bien plus faible qu’en France et cela limite les opportunités de compétition et de perfectionnement. » Cet échange est donc une opportunité idéale pour les athlètes d’Amérique centrale d’acquérir de l’expérience. En plus de la compétition, l’entraîneur nous parle des souvenirs que ramènent ses élèves : « Ils reviennent avec des souvenirs liés à l’hospitalité et à la gentillesse des personnes qu’ils rencontrent. Bien sûr, on essaye de visiter des sites emblématiques comme la Cathédrale d’Amiens et on aimerait bien, si on a le temps, prendre une photo devant la Tour Eiffel (rires). » Dans l’optique d’échange de cultures et de pratique, Thierry Dambrine nous confie qu’un partenariat avec la République Dominicaine semble se concrétiser.
Le temps d’un week-end, le gymnase des Quatre Chênes deviendra un dojo. Rendez-vous ce samedi 18 janvier, à partir de 10h pour le tournoi national label A minimes, et dimanche 19 janvier, à partir de 9h30, pour le tournoi national excellence juniors.
Cyprien Baude
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr