Interviewée par notre rédaction à l’aube des Jeux olympiques de Paris 2024, Candice De Kerf, engagée bénévolement au cœur du plus grand rendez-vous sportif de l’année, nous témoigne de son expérience.
Maintenant que vous êtes en plein dans votre mission aux Jeux, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce que vous faites ?
Je suis sur la cérémonie des vainqueurs. Ça consiste à amener les médailles et les cadeaux aux athlètes, mais aussi les accompagner et les guider jusqu’au podium, même chose pour les VIP. Nous sommes cinq volontaires sur un podium, dont deux qui portent les plateaux (un de médaille, et un de cadeaux, ndlr), deux qui accompagnent les joueurs et un qui guide les VIP, soit les officiels qui remettent les récompenses. Parmi les deux qui accompagnent les joueurs, il y en a un qui est chargé de donner le téléphone officiel des Jeux, afin qu’ils prennent un selfie sur le podium. C’est la toute première fois que ça arrive, maintenant les joueurs peuvent se prendre en selfie en plus des photos officielles.
Pouvez-vous nous raconter une journée type, en tant que volontaire ?
Une journée type pour moi, c’est d’arriver le matin, même si je suis missionné l’après-midi. Je préfère y être le matin parce qu’il y a énormément de choses à faire et à voir. On arrive aussi le matin pour voir les matchs, parce que lors de notre mission, nous n’avons pas le droit de voir les matchs, il ne faut pas que l’on soit vu. Quand vient l’heure du début de notre mission, on va d’abord manger, puis on va dans notre loge. Il faut savoir qu’on n’est pas du tout avec les autres volontaires, nous ne sommes qu’une petite quinzaine, donc on a notre propre loge. C’est là où se trouvent nos tenues, et où nous sommes avec les militaires, chargés de lever les drapeaux.
Notre producteur nous briefe, ensuite on en profite pour parler entre nous, échanger des pins, c’est assez rigolo. Au moment où la finale commence, on se dirige vers quelque chose qu’ils appellent « le vomitoir », un couloir où l’on attend les joueurs pour la cérémonie. C’est là où le stress monte le plus. On a toujours peur de chuter ou de faire un faux pas sur le podium, sachant qu’on a les caméras sur nous, c’est très stressant. Quand le match est fini, les joueurs arrivent, on a un briefing avec eux sur comment va se passer la cérémonie. Une fois la cérémonie terminée, on retourne à notre loge, on se félicite et la journée à la chapelle est terminée. Après cela, on va au Club France parce que, bien qu’on soit au cœur des Jeux, on a parfois l’impression de ne pas beaucoup en profiter parce qu’on n’a pas l’occasion de voir beaucoup de matchs. Parce qu’on est beaucoup entre nous, en répétition, même si ça reste magique de pouvoir faire ça.
Et alors, ça se passe bien ?
Franchement, ça se passe super bien, c’est incroyable, les gens sont tous de très bonne humeur et hyper heureux d’être là. J’ai eu l’occasion de parler à beaucoup de gens, parce que les gens aussi sont curieux et viennent vers nous.
Est-ce que l’excitation est toujours présente après cette première semaine ?
Oui, l’excitation est toujours la même. Je me réveille dès la première sonnerie le matin, parce que je n’ai pas envie de louper le coche. J’aime trop arriver en avance. La fatigue est là, mais l’adrénaline est toujours là, c’est incroyable.
Vous avez été à côté de grandes stars du badminton à l’occasion des cérémonies ! Ça représente quoi pour vous ?
Pour moi, c’est un honneur d’avoir été aussi proche des meilleurs joueurs du monde, du moins les médaillés olympiques ! Ils sont super sympas. Pour nous, c’est un rêve d’enfant qui se réalise, tout comme eux qui réalisent le rêve d’une vie. Ça m’a permis de réaliser que ce sont des gens comme nous. C’était un honneur.
Propos recueillis par Dorine Cocagne
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