ROLLER HOCKEY (Nationale 1) – François Caron : « La discipline prend une place de plus en plus importante à Amiens »

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Après une perpétuelle malédiction en N1 masculine et une médaille de bronze riche en émotion chez les féminines, le président des Écureuils d’Amiens François Caron, témoigne de cette 29ème saison dans l’histoire du club.

Mise à part les U20 qui terminent 5ème de la seconde phase de championnat, peut-on dire que vous avez atteint tous vos objectifs ?

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Oui, même la catégorie U20, parce qu’il faut savoir que notre catégorie U20 est composée de jeunes joueurs U17 ou de très jeunes U20. Parce que les U20, c’est sur 3 ans. C’est super encourageant parce qu’on a rencontré des équipes où elles, étaient en fin de génération. Donc l’année prochaine, nos groupes seront renouvelés et il n’y a pas de raison que ça se passe plus mal et ça ne pourrait être que mieux.

Parlez-nous de la N1 et de cette nouvelle élimination contre Saint-Médard, la troisième en trois ans…

Oui, c’est ça. Après, contrairement aux autres années, et Saint-Médard l’a souligné, on était mieux préparé pour les affronter. D’ailleurs, ça s’est vu dans les rencontres. Ça pouvait basculer à n’importe quel moment. Un de leurs joueurs, le capitaine, l’a déclaré : « On était vraiment très bien préparé. » Et je pense qu’ils vont en finale parce que nos rencontres lors des quarts de finale, les ont bien aidé. De jouer une équipe comme nous, comme on a joué, c’était très difficile. Ils le reconnaissent. Et si c’est une malédiction, s’ils montent en élite*, on n’aura plus cette malédiction. Et s’ils restent en N1, suite à la finale, à nous d’enlever cette malédiction.

Suite à l’entretien, organisé avant le dénouement des finales entre Valence et Saint-Médard, les tombeurs d’Amiens ont échoué dans leur quête du titre de Nationale 1 tout comme dans le duel des barrages qui les opposait à Épernay. De ce fait, les Rollerbugs de Saint-Médard évolueront une nouvelle fois en Nationale 1 la saison prochaine.

Pour l’instant, on n’a pas de départ. Si on parle un peu de transfert, on a quelques noms en arrivée, mais qu’on va étudier. D’accord. On va laisser le temps un peu se faire. Il y a beaucoup d’événements qui se sont greffés suite à ça. Les organisations de plateau de finale, les finales féminines, tout ça. Il fallait laisser les gars aussi un peu souffler, et puis laisser passer un peu la déception aussi.

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Pour la troisième fois en autant d’années, les Ecureuils d’Amiens se sont inclinés face aux Rollerbugs de Saint-Médard en quart de finale de play-offs de Nationale 1.

Est-ce que vous allez un petit peu essayer de piocher dans votre formation, faire monter des jeunes, comme vous l’avez déjà fait cette saison ? Ou vous allez chercher de l’expérience en provenance d’ailleurs ? Parce que vous avez mis une annonce de recrutement sur Facebook…

Oui, il y a deux choses. La formation, elle sera toujours au cœur du club. Ce sera toujours nos jeunes joueurs qui seront formés, qui, s’ils en ont les capacités, la technicité et l’envie, intégreront la N1, bien évidemment. Mais il y a un creux de génération. Je pense qu’ils sont trop jeunes, même si certains des joueurs N1, actuellement, ont intégré les entraînements de l’équipe élite, à l’époque, à leur âge. Mais le travail n’était pas le même. Donc là, la génération qui a 15, 16, 17 ans, a besoin de coups de pied aux fesses pour travailler. Il y aura une évolution, tôt ou tard, pour ces joueurs, de monter dans le groupe N1. Mais ils sont trop jeunes pour les mettre en match. Il faut qu’ils fassent leurs armes dans une catégorie inférieure. Ça sera certainement la Nationale 3.

L’année prochaine, j’ai une grosse affluence de jeunes joueurs qui peuvent jouer en seniors.

François Caron, président des Ecureuils d’Amiens

Ma volonté, c’est qu’on essaie d’aller chercher une finale N3 pour monter en N2. Afin d’avoir une N1, une N2, une N3. Faire une antichambre de la N1 avec la N2, avec les meilleurs jeunes. Afin qu’ils acquièrent de l’expérience. Et d’avoir en N3 d’autres jeunes qui devront aussi prendre de l’expérience pour monter leur niveau, pour essayer d’intégrer la N2 et ensuite la N1. L’année prochaine, j’ai une grosse affluence de jeunes joueurs qui peuvent jouer en seniors. Afin d’éviter de faire une sélection qui serait un peu drastique, notre souhait serait vraiment d’aller chercher une N2 afin d’avoir trois équipes seniors et de pouvoir dispatcher tous les jeunes selon leur niveau, leur capacité, afin d’intégrer les équipes seniors.

C’est aussi important de toujours avoir un petit peu des anciens qui ont de l’expérience… Vous allez essayer de les conserver ?

Alors, j’aurais été tenté de dire avant les quarts de finale que si ces quarts de finale se passaient mal, je pense que je perdais certains anciens. Mais on en a discuté avec Renaud, on en a discuté aussi avec les dirigeants qui étaient sur Saint-Médard. Le fait d’aller chercher ces matchs qui ont été d’une très grosse intensité a fait qu’il ne manque pas grand-chose. À l’heure actuelle, je n’ai pas de retour sur quelconque arrêt. Je pense qu’il y aura encore des anciens, l’année prochaine, et que ce sont eux qui vont driver encore l’équipe. C’est important d’avoir des gens comme ça. On a des anciens, on a des jeunes, c’est bien équilibré. On a déjà été contacté par quatre ou cinq joueurs, qui ne sont pas forcément de la région, on va voir. On va les essayer sur des matchs amicaux, et faire qu’ils s’intègrent au projet et à l’équipe.

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Renaud Crignier, capitaine et l’un des joueurs expérimentés du groupe fanion des Écureuils

Quel est votre regard sur la disparité entre la poule Nord et la poule Sud ?

Bien sûr que c’est frustrant, on n’a pas un championnat qui est très disputé au nord, et en play-offs on tombe contre des équipes qui se tirent la bourre tous les week-ends parce que le niveau est plus homogène et qu’il faut élever son niveau de jeu pour accéder aux places qualificatives. Malheureusement, on n’y fera pas grand-chose et pour la fédération, la formule ne va pas changer. Quand on voit la formule du hockey sur glace avec la Ligue Magnus ou la D1, il y a un championnat unique et national où tout le monde se rencontre, mais chez nous, ils ont un peu de mal.

Est-ce que la montée reste l’ambition de la saison prochaine ?

On pourrait viser l’Elite mais on ne sait jamais sur quoi on va tomber… On va déjà aller chercher la place en play-offs et après, on verra. C’est toujours facile de dire que l’on veut aller en Elite, mais le faire, c’est plus difficile.

Parlons des catégories les plus jeunes, beaucoup de ces sections sont des ententes Amiens-Moreuil. Y a t-il pour ambition de créer une future formation uniquement amiénoise ?

Dès la saison prochaine, cela va être rendu obligatoire. La Fédération souhaite stopper les ententes ou plutôt arrêter de les valoriser, puisque si ces ententes terminent premières du championnat régional, elles ne pourront participer aux phases nationales. Pour notre club, ce n’est pas intéressant de s’arrêter en phase régionale, cela va à l’encontre du sportif. Que ce soit pour les jeunes ou les féminines, si la Fédération se positionne sur cette nouvelle réforme, nous serons obligés d’engager des équipes 100 % amiénoises. Mais si demain on doit faire sans entente, on est prêt.

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Côté féminin, l’entente des North Squirrels composée d’Amiénoises termine sa saison en beauté avec une médaille de bronze…

C’est ça, elles auraient aimé aller chercher l’or, mais des faits de jeu font qu’on ne va pas plus loin. La plus belle des victoires, c’est que l’on bat Ris-Orangis pour la médaille de bronze, équipe qui nous avait battue lors du premier match. Ça reste une belle médaille, une belle aventure humaine, plus que sportive. Parce que l’on connaît le parcours de Claudia (Tison, ndlr), c’était sa dernière année et je lui avais donné les clés de cette équipe pour l’amener le plus loin possible et d’aller chercher une breloque. Le contrat est rempli.

Cette saison, vous avez obtenu votre labélisation, j’imagine que c’est une fierté ?

Oui, si je ne me trompe pas, nous sommes les seuls des Hauts-de-France. C’est une fierté parce qu’il faut savoir que dans notre sport, il faut mobiliser énormément de monde pour deux jours, que ce soit à la table de marque, à la buvette, à la réception des équipes… Moi, je suis fier d’avoir une armée, comme j’aime le dire. Pour les citer sur un évènement, c’est celui des vétérans et des Masters parce que c’était trois jours et il y a quand même des gens qui ont posé des congés pour venir aider. Quand j’en parle à certains clubs, ils se demandent comment c’est possible, et je réponds que c’est mon armée de bénévoles. Ça rend fier, en tant que président, c’est eux qui ont permis tout ça. Sur les mois d’avril/mai, il doit y avoir six événements et les équipes adverses repartent avec le sourire et sont satisfaites de l’organisation. Un grand merci à tous ces bénévoles. Moi, président, le comité, on n’est rien à côté d’eux !

Cette saison, le public était au rendez-vous. Pensez-vous qu’il y a un essor de l’attractivité du roller hockey à Amiens ?

Je pense que le roller hockey prend une place de plus en plus importante à Amiens, mais la municipalité devrait tendre davantage l’oreille du côté de la Veillière parce que notre structure est top, mais mon club ne peut plus accepter de partager le gymnase avec deux autres clubs. L’année dernière, j’ai perdu des licenciés parce que j’ai dû supprimer des créneaux. J’ai six catégories et des créneaux à trouver avec les Warriors de Camon qui n’ont qu’une équipe de N3 et le Roller Derby qui ne joue que rarement. Je vais commencer à avoir un problème de créneau. Si je perds des créneaux, je perds des licenciés et si je perds des licenciés, je suis en colère… De plus, même si j’aime La Veillère, il est difficile d’accueillir 300 personnes un jour de match de play-offs ou même des partenaires. Beaucoup de personnes souhaiteraient pouvoir avoir une vitre entre la salle de danse et le terrain pour avoir un point de vue, mais cela ne dépend pas de moi.

À l’époque des Écureuils en Elite, certains matchs avaient lieu au Coliseum. Est-ce une solution pour pallier ce problème lors des matchs ?

Encore une fois, j’attends un appel du pied de la municipalité pour pouvoir l’envisager, mais ça reste beaucoup de travail. Puisque nous devons compter sur nos joueurs et nos bénévoles pour déséquiper le gymnase de l’équipement nécessaire à notre discipline. Récemment, le Coliseum a fait acquisition d’un revêtement de protection pour organiser des évènements sur la patinoire du Coliseum. S’il était envisageable de pouvoir jouer des rencontres sur la petite patinoire du Coliseum alors pourquoi pas.

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Quels sont les projets futurs du club ?

Comme vous avez pu le voir, nous avons organisé un stage avec Raw Nations et suite à une réunion, je peux vous annoncer que celui-ci sera reconduit l’an prochain. Ce serait un stage fin août, avec certainement une nouvelle formule, en plus d’un accompagnement sur l’année prochaine avec plusieurs stages sur les vacances scolaires. À cela, on va aussi renforcer notre partenariat, puisqu’ils ont quelqu’un de leur entourage qui a fabriqué un équipement pour les joueurs de hockey, pour optimiser les performances du joueur. Nous serons les seuls, du roller ou de la glace, à en bénéficier. Il faut savoir que le club va fêter ses 30 ans et j’ai envie d’organiser un week-end festif autour de ces 30 ans en faisant revenir d’anciens joueurs passés par les Ecureuils, retrouver cette saveur d’antan qui a fait que le club est ce qu’il est aujourd’hui. Il y aura une professionnalisation du club l’an prochain avec l’arrivée d’un service communication, puisqu’en tant que bénévole, on ne peut pas s’occuper de tout.

Propos recueillis par Lou Fournier
Retranscrit par Kevin Devigne
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr