HOCKEY SUR GLACE (HCAS) – Jean-Baptiste Ripoll : « Dès lors qu’on est engagé quelque part, le but c’est de tout gagner »

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Après trois ans de présidence, Jean-Baptiste Ripoll se confie sur la saison qui vient de s’écouler et évoque la réussite du HCAS qui ne cesse de grandir chaque année.

Avant de rentrer dans les détails de cette saison riche en succès, quels sont les premiers mots qui vous viennent quand on vous évoque cette saison ?

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S’il y avait un mot, je dirais « Quelle saison ! » Encore trois nouvelles médailles cette année, du jamais vu depuis plus de dix ans, si mes souvenirs sont bons. Et on continue notre marche de progression, c’est top ! J’en suis à ma troisième année de présidence, il y a de ça trois ans, on avait mis un plan de bataille sur cinq ans avec des objectifs bien précis. Chaque année, nous glanons une médaille de plus, on va plus vite que ce qu’on pensait et c’est une très bonne chose pour le club d’Amiens. Il y a trois ans, nous avions beaucoup de critiques de l’AHE parce que nous ne sortions pas assez de bons joueurs. Des critiques aussi de la part de la Fédération parce que l’on n’avait pas assez de sélections nationales. Donc, l’objectif était de retrouver notre place, qui est le top 4 de la formation française et de sortir des joueurs au niveau international. C’était notre objectif, on est en train de le remplir, mais il y a encore du travail.

Le bilan comptable de cette année est plus que positif…

Aujourd’hui, on récupère une médaille de bronze en U17 Elite, une médaille de bronze en U20 Excellence et on garde notre rythme en U17 excellence qui garde son titre avec quasiment que des surclassés. Sur ces générations, on a des jeunes qui glanent six médailles en trois ans. Au niveau du bilan, on est bon et vraiment satisfait. Cette année, on progresse encore, on a 40 licenciés supplémentaires. C’était aussi un objectif post-covid de grossir et c’est ce qu’on fait. C’est le cas chez les jeunes, mais aussi en N4 avec le développement du hockey post-carrière. Là aussi, il va y avoir du travail pour avoir du temps de glace, mais c’est une bonne chose pour le club.

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Est-ce que le revers de la médaille de ce succès, ce n’est pas le risque de voir des joueurs partir ?

C’est forcément une problématique. D’une part, on est beaucoup plus attractif et donc beaucoup de jeunes souhaitent venir poursuivre leur formation, donc forcément les places seront chères. Puis forcément, quand on sort du top niveau, derrière, il faut pouvoir leur proposer un processus complet afin de les garder. Que ce soit sur la partie jeune, mais aussi la partie pro. L’idée est de les garder le plus longtemps possible pour qu’ils puissent faire briller les Gothiques au plus haut niveau. Ça passe par un projet scolaire fort, qu’on a avec la Sainte-Famille où les horaires sont aménagés dès la 6ème avec la section sportive U13, U15 et U18. C’est prioritaire pour nous. On a un système de mutation qui est possible. À partir des U15, on a le droit à deux mutés par année d’âge. Aujourd’hui, les résultats sont là, donc forcement, les jeunes vont là où ça gagne. Comme je le disais avec mon manager sportif, c’est un problème de riche. Il faut sélectionner et prendre les meilleurs pour que l’on continue à être là où on doit être.

Qu’est-ce qui a changé au sein du staff cette saison ?

Cette année, nous avons eu l’apport d’Henri-Corentin Buysse et ça a été une réelle plus-value pour nous gardiens. Ça s’est ressenti sur les résultats, c’est une très bonne chose, et on va continuer notre partenariat la saison prochaine. On s’est également doté d’une zone de performance qui permettait des entrainements de shoot/maniement mais aussi servait à Henri-Corentin avec les gardiens dans les services en plus que l’on propose. Il faut mettre tous les moyens nécessaires à la réussite pour revenir là où on doit être, une place forte de la formation dans le hockey français.

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L’ex gardien des Gothiques d’Amiens fait désormais office d’entraineur de gardiens au sein du HCAS

A plusieurs reprises, vous avez accueilli des demi et des finales de championnat…

Ce sont des choses qu’il faut organiser, il faut les infrastructures pour, et pour ça je remercie Amiens Métropole pour l’accès aux vestiaires et à l’équipement, parce qu’on reçoit dans de bonnes conditions. C’est chouette d’un point de vue financier parce que ça évite que l’on se déplace mais aussi d’un point de vue sportif parce qu’on joue chez nous.

Cette saison, la formation féminine fait mieux mais ne se hisse pas dans le final four. Est-ce un regret ?

Les féminines ratent de très peu la qualification pour les phases finales et l’objectif de l’an prochain, c’est clairement ce carré final. On est en progression, on avait prévu d’aller un petit peu plus loin cette année, ça ne s’est pas joué à grand-chose, des défaites en prolongation.

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Comment se déroule la gestion des effectifs au sein de cette génération dorée ?

Ce n’est pas facile, parce que tous les week-ends, on a des matchs qui s’enchainent et il faut trouver les meilleures compositions pour répondre aux derniers objectifs. Si on revient sur les U15, où on a une petite déception parce qu’on perd en demi face à des équipes que l’on avait battues en saison régulière mais avec les blessés et la joie des play-offs…c’est comme ça. On s’autorise à réaliser des surclassements, ça leur permet de les faire jouer avec des plus gros gabarits, de leur donner plus de temps de jeu, leur donner plus de matchs. Sur ces catégories, le nombre de matchs est assez limité donc si on veut leur proposer quelque chose, c’est du surclassement. Oui c’est beaucoup de matchs tous les week-end mais au final on voit que ça paye.

Dans la première semaine de mai, vous êtes reparti en Finlande avec une de vos équipes jeunes…

C’est la troisième année qu’on part en Finlande, cette fois c’était à Vierumäki. C’est un centre de préparation olympique pour les athlètes finlandais. On a des installations extraordinaires pour les enfants. On a un contact sur place, du club de Vantaa, qui nous a organisé quatre matchs contre des équipes locales. On avait des matchs plutôt équilibrés cette année avec trois victoires et une défaite en prolongation. On va le pérenniser dans le temps pour que des futurs U15 puisse partir en fin de saison pour pouvoir entamer le cycle suivant. Ça permet aux jeunes d’aller voir autre chose, un autre type de hockey, d’autres façon de fonctionner. Mais c’est aussi important d’un point de vue image du club, parce qu’on se positionne au-delà d’Amiens. On est en contact pour les faire venir à Amiens, la personne en question c’est Riku Kornilov, un coach de Vantaa. On a vu qu’il y avait encore du boulot (rire), si on peut le faire venir à Amiens, c’est que du plus.

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Qu’est-ce qui explique ces résultats positifs au sein de l’association ?

Le leitmotiv que je donne aux coachs toutes les semaines en réunion, c’est « Dès lors qu’on est engagé quelque part, le but c’est de tout gagner. » Je pense que cette culture de la gagne c’est quelque chose qu’on avait perdu ces dernières années. C’est des choses qui se remettent en place petit à petit, on le voit aux entrainements, aux matchs, même dans les plus petites catégories qui jouent les tournois de fin de saison, ça gagne partout. C’est plus qu’une bonne chose. On est le premier club français à remporter la North Cup à Wasquehal, là où jouent beaucoup de clubs internationaux.

Les bénévoles sont-ils toujours aussi présents ?

Le club a vraiment de la chance parce qu’ils sont toujours là et que sans eux, on ne serait rien.

Maintenir un tel niveau d’excellence est-elle une source de stress à gérer ?

Comme je l’ai déjà dis, on reste sur des catégories qui sont fragiles. Nous ne sommes plus comme il y a vingt ans où seulement quatre clubs dominaient tout, tout le temps. Dans certaines catégories, si on fait le choix de ne pas mentionner Grenoble, il y a des catégories où les équipes dominantes changent peu à peu. Tout le monde pousse vers le haut, c’est une bonne chose, mais ça veut dire que nous aussi on doit pousser et continuer à avoir cette marge de progression. C’est une belle pression, on est là pour avancer, fournir des jeunes en équipe pro et en équipe nationale, gagner des médailles et passer à la suite.

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Après avoir accueilli l’Equipe de France féminine à l’occasion du tournoi des quatre nations l’an dernier, pourrais-t-on revoir l’équipe nationale au Coliseum ?

On est en discussion régulière avec la fédé’ et en fonction des différents évènements qui peuvent être amenées à nous être proposés, on réfléchira à travailler sur ceux-ci. On est preneurs, ça va avec l’image de club dont je parlais.

Quels sont les axes de développement du HCAS ?

Il faut qu’on développe cet axe de partenaire privé, on sait qu’il faut que l’on s’améliore sur cette partie. On a eu la possibilité d’avoir un deuxième minibus, on a mis des sponsors dessus, on travaille sur des renouvellement de maillots d’entrainement, de surculottes. C’est un gros travail d’aller chercher tout ça mais ça fonctionne.

Qu’en est-il du développement du para hockey à Amiens ?

On est en parteneriat sur la ligue des Hauts-de-France de hockey et également Amiens Métropole pour développer le para hockey. La ligue a investit dans un certain nombre de luges qu’elle met à disposition l’année ou les deux années à venir pour développer d’avantage la discipline. C’est un projet sur le long terme mais ça reste un objectif.

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Tenez-vous à adresser un mot de la fin ?

Il a fallu une certaine remise en question quand je suis arrivé à la présidence, des mouvements, des changements de coachs, et on sait que c’est jamais simple. Au vu des résultats on peut se dire que c’était nécessaire et bénéfique, donc je tiens à remercier tous ceux qui m’ont fait confiance.

Kevin Devigne

Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr, Victoire Moyon, Les Gothiques HCAS