FOOTBALL – Abdoulaye Baldé : « Le profil de l’attaquant a beaucoup changé »

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Au début des années 2000, Abdou Baldé était considéré comme un des grands espoirs de l’Amiens SC qui évoluait alors en D2 sous la direction d’ Alex Dupont. Il venait directement du centre de formation animé de main de maitre par Manu Pires, aujourd’hui à Nice. Baldé fut même appelé en équipe de France championne d’Europe des 19 ans et il fut notamment l’équipier du gardien Hugo Lloris.

Après son titre de champion d’Europe des 19 ans, Baldé fut honoré par le maire d’Amiens de l’époque Gilles de Robien. Baldé a ensuite effectué une carrière honorable jouant à Metz, Châteauroux, Fréjus etc. mais à notre sens…il aurait dû mieux faire encore. En ce début de saison il est revenu à son club formateur mais cette fois, non plus en tant que joueur mais celui de formateur ou entraineur des gardiens. Un poste qui reste encore relativement rare dans le football moderne tant il est vrai que chaque club pro possède bien un entraineur des gardiens mais pas forcément un des attaquants. Abdou Baldé a donc été recruté par Patrice Descamps afin de s’occuper personnellement des attaquants du centre de formation. On le voit le dimanche sur le banc des équipes qui vont de la R1 à la U16 en passant par les U17 et U19 et avant chaque match, il donne ses dernières consignes (notre photo).

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C’est ainsi que dimanche dernier, il était présent au centre de formation pour le match des U19 qui a vu l’ASC s’imposer 2-0 face à Dunkerque. Évidemment, Baldé était satisfait du comportement global de l’équipe mais surtout de celui en particulier des attaquants. Le but superbe réussi grâce à une frappe de toute beauté de Paul Peterson lui a procuré un sentiment de satisfaction. Chez les jeunes U19 et U17, les attaquants de qualité ne manquent pas et c’est ainsi que dimanche, Louis Moussier pourtant buteur patenté était remplaçant. 

Un attaquant est fait pour marquer mais il faut autre chose.

Abdoulaye Baldé

Après la victoire contre Dunkerque et après avoir participé à la joie collective dans le vestiaire, Baldé nous a expliqué comment il travaillait au quotidien et selon lui, comment le buteur d’aujourd’hui est différent de celui qu’il a connu quand il était joueur : « Je suis en effet le coach des attaquants de la cellule offensive du centre de formation.et ce des U16 à la R1. Le programme est fait en sorte que je puisse voir tous les attaquants du centre. Je change chaque semaine et il m’arrive de faire des déplacements. Avec les attaquants, je m’entretiens régulièrement et je reviens surtout sur de petits détails à améliorer et sur lesquels nous allons travailler dans la semaine qui suit à l’entrainement. C’est vrai qu’entrainer des gardiens c’est chose normale mais je pense qu’à l’avenir on va aller plus vers la formation des attaquants. Je pense même qu’il y aura des coaches spécifiques par poste. Il faut absolument que les joueurs se perfectionnent et qu’ils gomment leurs faiblesses. C’est le souci du détail qui m’anime au quotidien. Je fais une analyse complète après chaque match. Je ne m’interroge pas seulement sur le gars qui a marqué un but » explique le concerné.

Je le répète, nous sommes dans un centre de formation et les joueurs que nous avons sont perfectibles, ils doivent travailler afin qu’ils soient le plus performant possible.

Abdoulaye Baldé

« C’est vrai qu’en tant qu’ancien attaquant j’ai une légitimité pour exercer ce poste. Je suis dans la recherche de la perfection et j’ai envie d’apprendre et de transmettre aux jeunes. C’est clair que le poste d’attaquant a évolué et qu’il évolue encore. Aujourd’hui les attaquants sont beaucoup plus rapides, plus forts plus costauds et on leur demande d’être le plus complet possible car nous les formons pour être des joueurs de haut niveau. Je suis très content d’avoir les joueurs qui sont au centre. Tous ont progressé depuis le début de cette saison. Mais le poste d’attaquant est difficile, ingrat car il peut lui arriver de ne pas toucher beaucoup de ballons dans un match. On lui demande quand il est dans la surface d’envoyer le ballon au fond. Il faut être bon et juste dans la finition. Un attaquant est fait pour marquer mais il faut autre chose. Bien sûr que la confiance est importante. Elle s’acquiert avec le travail, la répétition mais tous les attaquants même les plus grands connaissent des périodes de doute comme par exemple Mafouta. Il a dû beaucoup travailler et la réussite est revenue. Le but de cette période de disette est qu’elle ne soit pas trop longue. Je le répète, nous sommes dans un centre de formation et les joueurs que nous avons sont perfectibles, ils doivent travailler afin qu’ils soient le plus performant possible comme par exemple Tchonko Chelsea Towo, en U17, mais il y en a beaucoup d’autres. Et nous essayons de tirer le maximum chez tous ces jeunes. »

Lionel Herbet

Crédit photo : Lionel Herbet