Pour son premier AFC, le TM Fight Club a réussi son pari. Avec une carte de plus de trente combats, l’évènement organisé par Tarik Merras a conquis le public présent en nombre. Avec en prime, des combattants au niveau attenu, boostés par la ferveur des gradins.
Pour le premier AFC du TM Fight Club, la sécurité était un point primordial pour la protection des sportifs présents. Ainsi, les règles étaient très strictes. L’organisation avait interdit les coups de genou au-dessus des aisselles et les coups de coudes qui pouvaient causer des traumatismes importants au niveau du visage. Une décision liée au fait que les combattants ne portaient pas de casque, prise en concertation avec les différents acteurs de la journée avant le début des combats. De plus, le nombre de soumissions était limité. Seules celles qui ne représentaient aucun danger pour les articulations, les vertèbres et les ligaments étaient autorisées.
Les arbitres « n’ont pas hésité à arrêter plus tôt les combats » comme nous explique Ivan Navarro qui officiait pour l’occasion, « j’ai eu tendance à arrêter tôt mais on a des combattants qui débutent et il n’y a pas de juges sur les côtés, donc on ne peut pas faire de point. » En effet, certaines rencontres ont été arrêtées après que les combattants aient encaissé cinq coups sans chercher à se dégager de la situation. Des décisions pas forcément comprises par le public et les protagonistes, mais nécessaires pour leur sécurité, comme l’évoque Oussama Makhoukh, combattant du jour, « le combat a été fini un peu trop tôt et l’arbitre est venu s’excuser après. »
Les combattants ont créé le spectacle
Malgré l’importante sécurité autour des combats, les combattants n’ont pas hésité à donner du spectacle. Dès le début de la journée, les affrontements étaient très dynamiques, voire expéditifs. Les acteurs ont tenté toutes les phases de combat possibles que ce soit du striking, de la lutte, du combat au sol ou des tentatives de soumission. Niveau qui a surpris Tarik Merras, l’organisateur : « Je suis surpris du niveau des combattants, je ne m’attendais pas à cela pour une première organisation. » Mais comme le souligne Oussama Makhoukh, un des combattants du jour, de nombreux facteurs auraient pu changer le niveau, « les gens pensent que c’est quelque chose de simple mais pour moi, rentrer dans la cage c’est déjà un combat de gagné. J’ai pris mon courage, j’ai peur de rentrer dans la cage. Et pour les autres combattants c’est la même chose. » D’autant plus que pour une grande majorité des participants, il s’agissait de leur premier combat en cage.
Autre facteur permettant ce spectacle, l’enchainement des combats que voulait proposer Tarik Merras. En effet, plus de trente oppositions ont eu lieu dans la journée, ce qui n’a pas laissé un seul moment de répit au public, pour leur plus grand plaisir : « Le fait d’avoir autant de combattants permet de ne pas s’ennuyer » témoignait l’organisateur.
Un spectacle embelli par le public
Outre le niveau des combattants, le public a su faire la part des choses afin de rendre le spectacle encore plus beau. Même si certains avaient des préférences selon les rencontres, la communion était totale. Le public poussait chaque combattant à produire le meilleur de lui-même. Environnement souligné par bon nombre d’acteurs de l’évènement comme Hama, coach du MMA Grigny Vic Academy et sélectionneur de l’équipe de France de Grappling ou Ahmed Zerkal, fondateur du Vic et responsable national du pancrace, « le public est présent, l’ambiance est top, chaleureuse, c’est familial. »
Avis partagé par l’Amiénoise Valentine Roger, vice-championne du monde de Muay-thaï, présente dans le public : « Comme quoi sur Amiens, avec les sports de combat, il y a de quoi faire. Et les gens sont intéressés. » Pour Tarik, « l’ambiance présente était celle recherchée. On ne voulait pas un climat de stress, mais un climat sportif et c’est réussi. »
Seul petit bémol, le fait qu’il n’y ait pas au moins un combat féminin, comme l’évoque Valentine Roger, « c’est dommage de se dire que sur plus de trente combats, il n’y en ait pas un seul féminin. » Fait que Tarik explique par la complexité d’organiser des plateaux féminins à cause du « peu de nombre de combattantes amatrices. »
C’était une belle expérience, félicitations à toutes les personnes présentes.
Oussama Makhoukh
C’est donc une première réussite pour Tarik et son club qui pensent déjà à une future édition, « les gens demandent pourquoi on a mis le chiffre 1, mais automatiquement, on veut continuer à faire des choses propres ». Journée réussie pour Hama, « pour une première, c’est très très bien, c’est bien structuré et bien encadré. On espère qu’il en refera d’autres » ou même par Ivan Navarro, « pour un premier évènement, il n’y a pas eu de gros problèmes, mais il y a toujours des améliorations possibles. » L’occasion aussi de découvrir de nouveaux adversaires, différents profils et peut-être de potentiels talents pour la discipline.
Kelian Bourg
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr