Suite à la démission des coachs, nous avons souhaité rencontrer l’un des dirigeants de l’Amiens Picardie Handball afin de faire le point sur la situation. Jean-Christophe Delattre dit “JC” s’est prêté à l’exercice.
Jean-Christophe Delattre, vice-président en charge de la commission communication de l’Amiens Picardie Handball est ce que l’on pourrait appeler un enfant de la balle… Entre sa licence de joueur et le bénévolat, il cumule plus de 20 ans d’adhésions au club amiénois. Il a donc un engagement total de bénévole. Mais le bénévolat, n’est pas un métier, ni même une garantie de “sachant” dans les commissions pour lesquelles on est missionné. Trop de contempteurs l’oublient. Pour autant, JC et d’autres bénévoles font au mieux de leur mission et de leur connaissance afin que le club avance ou à défaut perdure :“On entend plein de choses en interne, tout le monde se pose des questions sur notre travail, je suis remis en cause et je dois composer avec ma vie perso. Un match c’est trois jours de préparation. Nous avons une nouvelle trésorière, on remet le club sur de bons rails. Les détracteurs peuvent proposer des solutions… Le club, c’est 320 licenciés et 16 équipes avec 40 bénévoles.”
Les problèmes financiers viennent du passé mais pas du présent.
Sans rien cacher, JC confirme que le club, depuis 3 ans, n’est pas ménagé par la fédération aux décisions versatiles et que la CNCG vient à l’encontre des choix de la fédération. “Nous avons un club magnifique, 80 partenaires, un public et la fédération nous demande de monter en juin au vu des résultats. Nous le refusons car nous n’avions pas assez de budget cette année. Et 15 jours après, c’est un appel pour dire que nous descendons. La décision est irrévocable. On se bat.” Le passé est à digérer et une saison en N2 est à lancer en ce mois d’août. “Le public répond présent, les partenaires et Amiens Métropole sont présents. Les problèmes financiers viennent du passé mais pas du présent. Nous sommes dans l’apurement de la dette. La Métropole amiénoise nous accompagne toujours, nous attendons des réponses du Département et de la Région afin de consolider notre redressement.”
En aucun cas le départ n’a été évoqué au bureau
Comme nous l’avons relaté, Julien Richard et Yuriy Petrenko ont décidé de démissionner. Le club a pris acte de cette décision et Jean-Christophe Delattre nous confirme que ce n’était pas à la demande du club : “Le différend avec les coachs date depuis plusieurs mois, entre la relégation et les résultats sportifs du début de saison (6 victoires pour 2 défaites, ndlr). En aucun cas le départ n’a été évoqué au bureau, et lundi à leur demande, quand ils ont souhaité nous rencontrer, nous avons été surpris de leurs démissions. C’est vrai que financièrement cela peut aider le club mais on ne quitte pas un navire quand on est en galère. Le club a toujours voulu deux coachs, mais à terme, il est vrai, on n’était que sur un entraîneur. Les coachs nous ont fait valoir aussi qu’ils n’avaient plus nécessairement le soutien du groupe et qu’ils ne prenaient plus de plaisir à faire les entrainements ou les déplacements.”
On n’a pas d’ingérence dans le sportif, nous faisons seulement la validation.
Pour la solution, il faudra sans doute patienter jusqu’à la trêve. “On va travailler avec le groupe, voir si on nous propose des noms… Le niveau 5 demandé en N1 pour entraîner n’est plus obligatoire, seul en N1 Elite désormais. On n’a pas d’ingérence dans le sportif, nous faisons seulement la validation. Il est impératif de remonter. Si on joue avec notre volonté, nos capacités et libérés, ça passera.” En février pour la reprise, un nouveau coach, interne ou pas devrait donc faire son apparition. Samedi dernier contre Saint-Ouen-l’Aumone, personne sur le banc mais une autogestion de l’équipe se reposant sur les 4 ou 5 cadres comme Roman Scattolari, Thomas Zirn… Et il est à constater que le choix sur ce match a été le bon car la victoire a été probante face au 4ème de la poule. Il a été perçu sur le terrain une envie, le besoin de se réaffirmer et une solidarité portée aussi par le public et le kop des Goth’s Squad.
“Le groupe va travailler et on va prendre le temps de trouver une solution pour continuer à vivre des beaux évènements ici.” conclut Jean-Christophe Delattre. La culture du handball est là, même si quelques coups de canon ont ébranlé le navire, il est fort à parier que les Pirates partiront à l’abordage pour retrouver la N1.
Léandre Leber
Crédit photos : Léandre Leber – Gazette Sports