Directeur des Sports au Conseil départemental de la Somme dans le cadre de la préparation des athlètes samariens avant les Jeux Olympiques de Paris, Jacques Favre était présent à la Maison des Sports à Amiens à l’occasion du 40e anniversaire du CDOS.
Pour mémoire, rappelons que Jacques Favre a occupé le poste de DTN Natation avant les Jeux de Rio en 2016. Avec lui, nous avons fait le point sur la situation actuelle dans la Somme.
A l’heure présente, la Somme ne compte aucun athlète qui a gagné sa place pour Paris mais la rameuse Erika Sauzeau a une grosse chance puisque son bateau est d’ores et déjà sélectionné : « Les premières sélections n’ayant pas encore été déclenchées, personne n’est à l’heure actuelle, sélectionné, indique Jacques Favre. On sait que le bateau d’Erika Sauzeau est sélectionné mais pas encore les rameurs. Il faut rappeler que les fédérations font leurs sélections mais c’est finalement le comité Olympique qui décide. Officiellement à ce jour nous n’avons personne. C’est normal car nous connaissons les modalités de sélection de la part des fédérations. Nous sommes donc aujourd’hui dans une situation d’attente tout à fait normale. Je rappelle les deux fonctions du Club Somme 2024 : l’accueil et la valorisation des athlètes mais aussi aussi une fonction d’aide avec une subvention. Les compétitions internationales ont été terminées cet été. Nous n’avons pas eu d’athlètes qui se sont révélés. Certains peuvent aussi arriver sur notre territoire et je pense à un judoka qui va nous rejoindre prochainement. »
Jacques Favre table sur 7-8 Samariens aux Jeux
« La précarité des athlètes est un sujet qui revient à chaque olympiade et à un an des Jeux, je rappelle que le Département a décidé depuis trois ans d’accompagner les présélectionnés. Nous sommes fiers de ce que nous faisons. Mais ce ne sera jamais suffisant. Nous avons fait un pari sur 21 athlètes et nous ne savons pas combien seront à Paris. Personnellement, je vois 7-8 sélectionnés. Notre idée est de les accompagner tous, du mieux que nous pouvons en sachant qu’ils ont tous des besoins différents. Mais chacun devra ensuite réfléchir pour savoir comment il va mener sa carrière sportive et éventuellement sa carrière professionnelle ».
Interrogé sur l’importance du CDOS dans notre département, Jacques Favre n’a pas éludé le sujet : « Le niveau départemental a souvent été délaissé dans le passé. Mais le CDOS est aussi l’espace le plus adapté pour lancer une politique sportive de proximité car il peut embrasser les territoires ruraux et les métropoles. Le CDOS le fait bien. Je pense aussi qu’après les Jeux, il y aura un renouvellement des dirigeants même si je ne suis pas certain que beaucoup veulent prendre la relève. Il faut donc saluer l’engagement et la constance des gens en présence. Le travail entre le département et le CDOS est un travail de longue haleine et qui a été entrepris avant mon arrivée. Il continuera ensuite.«
Nous demandons à Jacques Favre ses pronostics pour Paris et si des Samariens seront en mesure de ramener une médaille : « Mewen Tomac est le mieux placé car il a fait un début de saison magnifique et qui n’a pas été assez valorisé. 4ème au championnat du monde c’est énorme ! Il a une marge de progression, un bon entraineur et il est soutenu par son club et la Fédération. Je vois aussi Erika Sauzeau et on peut toujours avoir des surprises avec des athlètes qui sont blessés en ce moment et pourraient revenir à leur meilleur niveau. Un saut à 8m15 ou 8m20 peut donner une médaille et je pense à Erwan Konate« .
Enfin, nous avons demandé à Jacques Favre comment réagissaient les athlètes dans le contexte politique du moment et les tragédies qui défraient l’actualité : « Aujourd’hui, l’athlète est un animal politique. Demander aux athlètes de prendre position sur un sujet d’actualité, bien sur que pour eux c’est extrêmement compliqué. Ce sont des caisses de résonnance très fortes. Aujourd’hui, on s’aperçoit qu’entre la puissance des réseaux sociaux, la difficulté qu’on a chacun à contrôler notre communication, cela rend difficile la situation des athlètes. Le plus souvent on leur demande une réponse rapide. Pour eux, je pense qu’il faut d’abord les laisser s’entrainer.«
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet, FFAviron et Kevin Devigne-Gazettesports.fr