FRANÇAIS A L’ETRANGER : Rémi Beauvillain, du hockey amiénois à l’hydroplane de l’autre côté de l’Atlantique

remi beauvillain
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Ancien joueur des Gothiques d’Amiens chez les jeunes, Rémi Beauvillain, désormais au Canada, s’est reconverti dans une autre discipline peu connue en France : la Ligue de Régates d’Hydroplanes à laquelle il participera en 2024.

Rémi Beauvillain avait d’abord l’ambition de devenir hockeyeur. Originaire d’Amiens, il débute à l’âge de 15 ans pour évoluer au poste de gardien au sein des équipes de jeunes des Gothiques. Il ne participe qu’à une seule rencontre avec les U22 lors de la saison 2008-2009 avant de s’envoler pour le Canada deux ans plus tard. Ce projet de traverser l’Atlantique était dans un coin de sa tête, mais cette envie a mûrie lorsqu’il se blesse. Alors qu’il commençait à s’entrainer avec les pros, il est atteint d’un double pneumothorax spontané au poumon droit. « La blessure a fait que j’ai eu pas mal de convalescence, au poste de gardien ça bougeait pas mal au niveau junior, j’avais aussi perdu mon niveau donc j’ai préféré tenter le coup au Canada » explique Rémi Beauvillain. Il bénéficie du soutien et de l’aide de Jean Philippe Glaude, qui évoluait avec l’équipe première des Gothiques, « il m’avait référé un peu partout au Québec, j’avais monté le projet avec lui. »

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Rémi Beauvillain avait débuté le hockey au poste de gardien dans les équipes de jeune chez les Gothiques d’Amiens

Arrivé au Québec en juillet 2010, le Français signe avec St Gabriel Archers, équipe avec laquelle il dispute deux rencontres lors de la saison 2010-2011. « J’ai joué dans en junior AA, j’ai fait quelques entrainements avec eux, mais après un an je me suis complétement reconverti » indique Rémi Beauvillain. Alors qu’il continue à jouer au hockey en loisirs, « j’ai repris les études en soins infirmiers, puis j’ai travaillé pour un ancien grand hockeyeur Denis Perez pendant 8 ans. Il a une chaine de restaurant, j’étais cadre, directeur de territoire pour lui. » Le natif d’Amiens déménage ensuite à Montréal avant de s’installer définitivement sur la rive sud, au bord de l’eau.

Son arrivée dans le milieu

En septembre 2022, Rémi Beauvillain décide de monter sa société dans les sports nautiques, RB Nautique. L’ex Gothique avoue avoir « toujours aimé l’eau. Je travaille aussi dans la mécanique et je travaille avec un des pilotes de régate d’hydroplane, il cherchait un sponsor, je l’ai sponsorisé directement, c’est comme ça que je suis rentré dans le monde, un soir je suis allé l’aider pour assurer la sécurité des bateaux avec mon jet ski. » L’entrepreneur reconnait aussi avoir été entrainé par « une amie, Kim Ensbury, fille du pilote de Hydro 350 Norman Ensbury. »

Les régates d’hydroplane étant un cercle très fermé, Rémi Beauvillain a dû montrer son « implication. Je me suis beaucoup intéressé pour savoir comment cela fonctionnait, j’ai participé avec l’équipe de Vincent Laberge que je sponsorisais, à trois courses la saison dernière. » Il s’est également beaucoup investit « dans l’équipe mais aussi au niveau de la ligue. J’ai rencontré les dirigeants, je suis allé rencontré les équipes de la classe grand prix, la classe la plus haute dans la HRL. » Petit à petit, le Samarien se fait une place et un nom dans le milieu.

Obtention d’un volant, une place unique

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Rémi Beauvillain décroche ensuite « un volant pour évoluer dans la ligue nord américaine des Régates d’Hydroplanes. » Pour y parvenir, l’Amiénois a posé sa candidature à la ligue : « Ils m’ont mis sur une liste d’attente pour avoir un bateau. Un pilote s’est désisté, j’ai discuté avec le propriétaire, puis j’ai testé son bateau en fin de saison dernière. Au final il était intéressé à l’idée de m’avoir comme pilote. »

Pour conduire ces hydroplanes, il n’y a pas besoin d’avoir un permis bateau « parce que c’est un sport qui est complétement encadré, il faut juste avoir une licence que tu payes et que tu obtiens en capsule test : c’est un cockpit qu’ils retournent dans une piscine, il y a une procédure pour en sortir savoir si tu es capable de le faire » détaille Rémi Beauvillain.

Une saison abordée avec ambition

Mon but est aussi de faire découvrir ce sport, les Français sont adeptes des sports extrêmes

C’est donc à bord de l’hydroplane S 102 que Rémi Beauvillain concourra en Ligue de Régates d’Hydroplane en 2024 pour le propriétaire François Jolicoeur. Le Français aborde cette saison « avec confiance. Lors du test j’étais assez à l’aise dans le bateau, le challenge cette année va être de viser le milieu de tableau, ça serait vraiment une bonne chose. » Ce ne sera pas une mince affaire, puisqu’« en tant que nouveau pilote, la première saison je pars sur restriction, cela signifie que sur le départ lancé, parmi les 8 bateaux, je pars sur le 8ème corridor qui est à l’extérieur de l’anneaux, un peu comme en athlétisme.

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Pour cette nouvelle saison d’HRL, Rémi Beauvillain sera le premier et le seul tricolore en lice dans la ligue sur le continent nord américain. Au delà de ses objectifs sportifs, « mon but est aussi de faire découvrir ce sport, parce qu’il y a une grosse communauté française à Montréal, les français sont aussi adeptes des sports extrêmes. » Un évènement comme la course de Valleyfield rassemble près de 150 000 personnes, « au Canada c’est très récent. En fait c’est très local, aux Etats-Unis c’est une discipline très suivie«  précise l’Amiénois.

Lancé à 250 km/h sur l’eau dans un hydroplane doté de 150 chevaux, Rémi Beauvillain effectuera au moins 6 courses dont les dates seront communiquées en janvier 2024 :

  • Cambridge, Massachussetts (Etats Unis)
  • Sorel Tracy, Québec (Canada)
  • Brookville Ontario (Canada)
  • Salaberry de Valleyfield, Québec (Canada)
  • North Tonawanda Thunder on the Niagara (Etats Unis)
  • Beauharnois, Québec (Canada)

Une septième épreuve pourrait être ajoutée dans les prochaines semaines.

César Willot
Crédit photo : DR et Kevin Devigne – Gazette Sports (archive)