EDITO : L’athlétisme français en plein marasme et cela ne va pas s’arranger

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Les championnats du monde d’athlétisme se terminent ce dimanche à Budapest et on espère que la France va enfin ramener une médaille, ne serait-ce que de bronze.

Ne rêvons cependant pas trop car l’actualité est tout à fait dramatique pour ce qui est le premier sport aux Jeux Olympiques. Oui, à un an des Jeux de Paris, nous sommes franchement inquiets car les révélations spontanées ne courent pas les rues et un exploit du genre de celui de Colette Besson en 1968 à Mexico est, aujourd’hui, irréalisable.

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Nous avons suivi la retransmission de ces Championnats du monde et évidemment apprécié les commentaires de Stéphane Diagana à qui, cette semaine, nous avons consacré un article sur le fait que tout commençait à l’école. Or soyons clairs, le sport à l’école c’est un peu l’Arlésienne. Mais quitte à le répéter encore une fois, tout débute à l’école.

« Nous ne sommes pas une nation sportive et la politique française est nulle en athlétisme ». Que voilà de graves accusations mais elles émanent d’un grand technicien de la Martinique Roger Grangenois. Voici encore quelques années, les stages fédéraux de préparation se déroulaient soit en Guadeloupe soit en Martinique, endroits où sont recensés les meilleurs athlètes français. Or depuis peu, la Fédération Française a changé et va au Maroc ou en Afrique du Sud. La Guadeloupe et la Martinique ont permis à la France d’obtenir les plus belles victoires avec Roger Bambuck, Marie Jo Perec, Christine Arron, Panzo etc.

L’athlétisme national est donc dans le trou et franchement, comment revenir à la surface d’ici à Paris ? Nous l’espérons sincèrement avec Kevin Mayer mais sa blessure n’est pas du tout anodine. De plus pour être qualifié, il lui faudra satisfaire aux minimas une fois avant la fin de cette année. Bref, c’est l’inquiétude générale mais que va-t-on faire à la Fédération française d’athlétisme ? Comment redresser la barre en un an ?

Il semble qu’il soit déjà trop tard et que mieux vaut préparer les Jeux Olympiques de 2028. Parmi les critiques adressées à la Fédération française d’Athlétisme mais aussi au Ministère des Sports, le fait qu’en général, un athlète est surtout récompensé quand il a obtenu un résultat. Or il ne faut pas sortir de Saint Cyr pour tenir le raisonnement suivant : un athlète a besoin d’être soutenu avant, et non après.

Saluons comme il se doit l’effort du Département de la Somme mais aussi celui d’Amiens Métropole qui apportent une aide financière à chacun des présélectionnés pour Paris 2024 (ils sont encore une bonne vingtaine). Mais nous posons cette question : que faire quand un athlète se blesse gravement comme cela vient d’arriver à Tiphaine Mauchant. L’athlète de l’Amiens UC s’est gravement blessée avec plusieurs ligaments touchés et une rééducation qui sera longue.

Pourquoi l’haltérophile de Villers Bretonneux, Benjamin Pedrak a décidé brutalement d’arrêter la compétition ? Est-ce qu’on prend de leurs  nouvelles ? Nous l’espérons mais n’en sommes pas persuadés. Aujourd’hui à un an des Jeux, nombreux sont parmi les dirigeants qui s’intéressent plus au passage de la Flamme Olympique dans leur secteur et remuent ciel et terre pour figurer dans le lot des porteurs. Ainsi va le sport en France.

Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne (illustration) – Gazette Sports

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.