OMNISPORTS : Gros.ses Papote, un groupe de parole anti-grossophobie

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Ce mardi, l’association GAS organisait un groupe de paroles sur le thème de la grosseur dans le sport, à l’occasion du festival « Gras.ses au Soleil ».

« C’est comme ci on me daignait le droit d’exister« , « Quand je me fais insulter, c’est de ma faute« , « J’ai envie d’avoir accès à tout au même titre que tout le monde« . Tous ces témoignages proviennent de victimes de grossophobie dans leur quotidien. Ces remarques, qu’elles appellent « attaques » reviennent à maintes reprises, notamment dans le monde sportif. Lors de ce groupe de paroles au Centre Social et Culturel d’Etouvie, plusieurs femmes ont témoigné sur leur vécu, tout en gardant le sourire. La soirée s’est divisée en plusieurs ateliers, comme un « Gros Bingo« , où l’on devait retrouver des propos tenus dans une vidéo d’un influenceur remplie de clichés grossophobes. Ou encore le choix d’une photo de personnalités qui luttent contre la grossophobie.

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La grossophobie dans le sport fait référence à la discrimination contre les personnes en surpoids ou atteintes d’obésité. Comme par exemple dans la danse, où une des témoins avoue « qu’on est pas toujours très bien accueillies quand on est grosse, je peux ne pas me faire inviter« . La jeune femme ressent également les regards critiques : « Quand on va travailler les portés, tout le monde vous regarde« . En parallèle, « plein de gens n’y vont pas par peur d’y aller« , termine-t-elle. Dans d’autres sports, comme le paddle, les témoins peuvent aller jusqu’à « s’autocensurer« . Pour clore la soirée, les organisatrices tenaient à partager la chanson de Leslie Barbara Butch, « La Noche Vita », dont les paroles luttent contre cette discrimination.

Une association engagée sur tous les fronts

Ce groupe de paroles, inclus dans le festival « Gras.ses au Soleil », est organisé par l’association GAS (Groupe d’Appui et de Solidarité), où Blandine Carles, salariée, raconte l’histoire de l’organisme : « Ça existe depuis plus de 15 ans maintenant. Historiquement, c’est une asso qui faisait de la solidarité internationale avec le Bénin dans un projet qui avait une volonté d’améliorer la qualité de vie des personnes porteuses du VIH SIDA au Bénin. Du coup, c’étaient des étudiants qui ont créé cette association. Cela a duré pendant une bonne dizaine d’années. Et en fait, c’est petit à petit que GAS est devenu ce qu’il est aujourd’hui, l’idée c’était de valoriser ce qu’on pouvait faire au Bénin, mais aussi de le valoriser en France. Et du coup, on a commencé à faire de l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale en faisant des interventions en milieu scolaire, des formations, etc.., avec l’expertise et l’expérience du Bénin. Et puis ces sujets du VIH, mais aussi des rapports Nord-Sud, ont amené des échanges autour des discriminations. Et du coup, est venu vraiment un gros pôle de lutte contre les discriminations, qui aujourd’hui est l’élément central de l’association, puisque avec Astrid (Mangeolle, autre salariée, ndlr), on est arrivées en 2020 et on ne fait plus de solidarité internationale« .

Cette année, les membres de l’association ont décidé de porter la thématique sur la grossophobie. D’autres ateliers, comme de la création, ou un vide-dressing sont à prévoir les 25 août et 2 septembre prochains. « C’est inexistant sur Amiens. La grossophobie est encore une discrimination très peu visible. Ce terme n’est pas reconnu au même titre que le racisme ou le sexisme. C’est pour cela qu’on a voulu faire l’événement« , souligne Blandine Carles.

Cette année, le festival fait sa deuxième apparition. L’année dernière, seul un événement était organisé, « Le Gros Samedi », réunissant environ 80 personnes. Et la salariée de l’association dresse un bilan positif : « On a voulu faire un autre format avec des plus petits ateliers. C’est plutôt intéressant. On n’a pas beaucoup de personnes, mais en même temps, c’est le début. Du coup, je me dis que si on refait chaque année, plus il y aura de monde« .

Romain Ales
Crédit photo – Romain Ales – Gazette Sports

Publié par La Rédaction

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