BASKET-BALL – Serge Tristram : « On veut jouer les premiers rôles »

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Président de l’ESCLAMS, Serge Tristram évoque le recrutement de son club, ses ambitions et les sanctions auxquelles ils doivent faire face. 

Vous avez écopé de 2 matchs à huis-clos suite aux incidents face à l’ASCBB. Quelle est votre réaction ?

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Je trouve que c’est un peu sévère et injuste car nos bénévoles sont intervenus rapidement pour calmer et séparer les 2-3 belligérants. On est bénévoles, on accueille du public certes mais je trouve que l’on a fait le nécessaire. J’en veux énormément à l’ASCBB mais surtout à Monsieur Reinart, bien connu des stades de football puisqu’il fait partie du kop à l’ASC. Il est habitué des débordements et son attitude ce jour-là n’a pas été acceptable, il aurait eu la décence de s’excuser, cela n’aurait été pas plus mal. Je tiens d’ailleurs à lui dire que s’il souhaite venir voir un match, l’accès ne lui sera pas autorisé car ce genre d’individu n’a rien à faire dans une salle de basket.  

C’est un coup dur financier mais aussi pour l’engouement autour de cette équipe ?

Oui, financièrement c’est une rentrée d’argent en moins pour le club mais c’est surtout deux matchs en moins à voir pour notre public. On a un kop qui a été irréprochable sur ce match, car c’est un incident avec une personne qui ne fait pas partie de nos supporters fidèles. Le seul tort que l’on a eu c’est de le laisser traverser la salle depuis la tribune des supporters d’Amiens. Je tiens d’ailleurs à souligner que c’est un acte isolé et que la partie, comme au match aller, en tribune, était dans un esprit bon enfant. Ils vont payer pour ça en étant privés de deux rencontres et cela va retarder la découverte de la nouvelle équipe même si l’on aura des matchs amicaux. C’est aussi sportivement un coup dur car c’est un soutien en moins. Après on accepte la sentence et l’on est sous la menace d’un sursis mais l’on va faire avec. On va essayer de faire un événement festif lors du premier match avec sûrement une diffusion sur écran géant puis un moment de partage avec l’équipe après la rencontre. 

L’objectif du recrutement était de garder une grande partie de l’effectif, c’est chose faite ?

Notre souhait était de garder tout le monde initialement. On voulait garder Brice (Pétris) et Sidiki (Koné) mais pour des raisons diverses ça ne s’est pas fait. Sidiki avait une ambition financière plus élevée que l’on ne pouvait satisfaire et Brice voulait jouer dès la saison prochaine en NM2. Ils sont restés campés sur leur position et on n’a pas réussi à trouver d’accord. On a dû avancer sur le recrutement, on ne pouvait pas attendre. On a réussi à aller assez vite et à boucler notre recrutement rapidement. On a fini 4èmes mais on a fait une belle saison qui nous a permis d’être attractifs avec de belles opportunités qui se sont présentées. 

C’est tout de même la perte de deux joueurs majeurs ?

Oui et deux belles personnes avec qui on a passé une très bonne saison et l’on avait aucune raison de les faire partir. On n’a pas réussi à trouver d’accord, c’est comme ça, c’est le sport et je suis certain qu’ils vont trouver de beaux challenges ailleurs. 

Vous avez par contre sur le papier réussi parfaitement à les remplacer, tout en renforçant l’équipe ? 

Le recrutement est pour moi très bien mené. On avait déjà pour cible depuis un moment Stephen Osuji, avec qui on a discuté depuis un moment. Il devait venir en renfort sur le poste 3 avec l’arrivée dans la raquette de Thierno on avait nos deux recrues souhaitées. Avec les départs on a dû revoir un peu nos plans. On a donc finalisé Stephen, puis réussi à convaincre Thierno que l’on voulait déjà depuis deux saisons. Il avait préféré Beauvais puis Amiens avant de finalement nous rejoindre. C’est un garçon que l’on connaît bien car son frère joue chez nous, il a un bon état d’esprit et il va beaucoup nous apporter. Ensuite est venue l’opportunité Kaufmann qui est un joueur de scoring, ce qui nous manqué un peu sur le poste 1-2. Puis le retour de Raphaël Raguette que l’on a su convaincre. On a su l’accompagner dans ses projets sportifs et professionnels. A son âge il commence à penser à l’avenir après le basket et on a su lui proposer un double projet. On a la chance d’avoir une métropole qui attire et qui est attractive. On a su être opportuniste et on récupère un bon joueur et une bonne personne. 

C’est le gros coup car on parle là d’un garçon référencé en NM2 ?

C’est un gros coup oui mais c’est aussi car, lui, on le connaît plus que les autres. C’est un mec complet, très professionnel qui a de très bonnes valeurs. Là dessus oui c’est le gros coup. Après Kenny Kaufmann c’est aussi un super coup car c’est un joueur avec une grande expérience capable de mettre énormément de points. Et Thierno c’est un jeune joueur qui progresse chaque année et qui, j’en suis certain, va encore passer un palier cette saison. L’année dernière, il a fait une très belle saison à Amiens et on compte beaucoup sur lui. Stephen Osuji on le connaît moins mais c’est un garçon avec une forte densité physique. Le recrutement dans l’ensemble est plutôt très bon sur le papier, il faut maintenant que la mayonnaise prenne sur le terrain. 

Avec ce recrutement, l’ambition est claire, c’est jouer la montée ?

Oui, on ne se le cache pas, on veut jouer les premiers rôles. Cette saison en tournant à 7 plus des jeunes on finit 4èmes en ayant raté le début de saison à cause d’un recrutement tardif. Cette année on a l’équipe finalisée tôt, avec des joueurs qui seront tous là début Août puisque Dareon doit revenir en France vers le 10. On va donc être compétitif de suite et on peut prétendre jouer les deux premières places. J’ai envie de dire que si l’on monte c’est super et j’en serais très heureux mais si l’on ne monte pas ce n’est pas non plus une catastrophe. Je serai par contre forcément déçu comme tout le monde mais ce sera partie remise. 

Il n’y a pas d’obligation de montée mais vous avez de jeunes joueurs ambitieux. Pour les garder, il faut aussi répondre à leurs attentes ?

Oui, on est repartis l’année dernière sur un groupe très jeune pour pouvoir le garder dans le temps et grandir avec eux. On n’a pas envie de refaire nos erreurs du passé en changeant tous les ans tout le monde. On a une équipe bâtie pour monter mais aussi pouvoir rivaliser en NM2 avec un ou deux apports maximum. L’objectif c’est d’avoir de la stabilité dans le temps. 

C’est la première fois depuis un moment que vous arrivez à avoir de la stabilité dans l’effectif, c’était primordial pour vous ?

On a appris de nos erreurs et on ne voulait surtout pas devoir refaire à chaque fois une équipe entière. Il y a aussi l’apport de Salah (Koné) qui est un travailleur, calme, posé qui, sait ce qu’il veut et on s’installe avec lui dans la durée. Son message est bon et passe bien avec les joueurs et les dirigeants. Cela rassure tout le monde et aujourd’hui, quand on arrive à Longueau, on sait que le club est solide. Il y a quelques années, même en NM2, quand tu arrivais à Longueau, tu ne savais pas trop où tu allais. Aujourd’hui on a une structure avec des entraînements tous les jours, un staff médical avec un kiné. On a une métropole attractive et cela permet d’attirer des joueurs. 

L’équipe réserve va repartir en R2, c’est un échec pour le club ?

Oui, on est finalement descendus, c’est forcément un échec mais c’est comme ça. On va repartir avec une équipe jeune, avec des joueurs issus du club. On sait que l’on a le réservoir, il faudra être sérieux pour remonter rapidement en Pré-Nationale. C’est important pour le club de pouvoir proposer à de jeunes joueurs un double projet sur plusieurs saisons entre les deux équipes. Ce n’est pas vraiment possible en étant en R2 donc on espère remonter rapidement. 

Aurélien Finet
Crédit photo : Coralie Sombret – Gazette Sports