Si la rencontre de ce dimanche à Abbeville s’est conclue sur une défaite, l’attaquant du FC Porto Portugais d’Amiens ne pense qu’au positif, montée et première place assurées.
Tu as été le buteur du jour, mais ça n’a pas suffi pour gagner.
Mais ça fait toujours du bien de marquer, ça fait toujours plaisir. Surtout qu’on perdait le match, j’étais sur le banc, j’entre et je marque, c’était bien pour l’équipe. Mais aussi personnellement parce que ça a été une saison un peu en dents de scie sur ce plan. Mais l’équipe suivait, toujours à m’encourager et ça a payé sur ce dernier match. On perd, mais je marque et derrière, on apprend qu’on est champions. Ça reste une superbe journée pour clôturer une très belle saison. Même s’il reste trois matchs derrière, qu’on va jouer à fond, que ce soit pour les statistiques collectives et personnelles.
Dans ces célébrations, on a la sensation d’un groupe soudé, c’est un élément qui a aussi joué dans cette belle saison ?
Exactement. On est champions pas uniquement grâce aux 14 joueurs présents aujourd’hui sur la feuille de match. Il ne faut pas oublier ceux qui n’étaient pas là aujourd’hui mais qui ont contribué à la montée grâce aux matchs qu’ils ont pu réaliser mais aussi grâce à la présence aux entraînements. J’en profite pour passer un petit message à l’équipe b qui est deuxième dans son championnat. Ils donnent tout à l’entraînement pour être meilleurs chaque week-end et prétendre à jouer en équipe première.
Ce qui fait notre grosse force, c’est collectif. Aujourd’hui, Sofian (Ameur, ndlr) et Njamen n’étaient pas là, et on a réussi à avoir une défense centrale compétitive. Dans notre équipe, il peut y avoir des absences, mais il y a toujours quelqu’un pour répondre présent, c’est ce qui fait la force d’un groupe.
On prend plaisir à jouer ensemble et ça se voit le week-end.
Tu étais là dans les moments plus difficiles, en début de saison passée, c’est fort d’être passé de ça à une promotion en R1 ?
C’est allé très vite. La saison dernière, c’était une saison en deux temps, en début de saison, on joue le maintien et à la fin, s’il était resté deux ou trois matchs, on serait peut-être déjà montés l’année dernière. L’arrivée de Ryan nous avait fait beaucoup de bien. Cette année, on n’a pas recruté 10 joueurs, mais ça nous a apporté une vraie plus-value qui s’est greffée au groupe qu’on avait construit depuis l’année où je suis arrivé. On en voit le résultat aujourd’hui.
Ce qui nous fait monter aujourd’hui, ce n’est pas que le recrutement de l’été dernier. C’est le fait d’avoir recruté l’année dernière, il y a deux ans… Un groupe, ça se constitue sur plusieurs années, ça ne se change jamais d’une année à l’autre. Ça a été notre force, on avait déjà un groupe soudé et recruter à peu près un joueur sur chaque ligne nous a apporté une grosse plus-value. Et le fait de bien travailler chaque semaine nous a réussi.
Et il y a le gros travail de Benoît. Il est toujours là, au contact des joueurs, les séances sont toujours bien préparées, gros coup de chapeau à lui. Et à tous les bénévoles, aux supporters qui sont toujours présents avec nous, que ce soit à domicile ou à l’extérieur.
Quelle est l’émotion qui domine ?
C’est le plaisir. Moi, c’est la troisième saison que je suis au club et je ne prends que du plaisir. On est des adultes, on a notre métier à côté, on est fatigués de notre travail, derrière on vient s’entraîner, en début de saison, c’était très compliqué, parce qu’il fallait aller à Soufflot, à Moulonguet, au Chapitre. Depuis qu’on a eu notre synthétique, ça nous facilite la vie. En plus, les trois quarts des joueurs, on vit aux alentours, on se donne rendez-vous pour les entraînements, on prend plaisir à jouer ensemble et ça se voit le week-end. Aujourd’hui, on perd, mais on est champions, c’est ce qu’il faut retenir. Meilleure attaque du groupe, meilleure défense, c’est un beau champion.
Et c’est le côté récompense du travail. À chaud, il n’y a pas forcément d’émotions particulières, j’ai du mal à réaliser. C’est le travail, la rigueur, ne rien lâcher. Il y a des hauts, des bas, personnellement, collectivement, mais quand on aspire à quelque chose, il ne faut rien lâcher, c’est ce qu’on a fait.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports