FOOTBALL : La « grosse joie » des Portugais

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Le FC Porto Portugais d’Amiens a fait la bonne affaire sur le plan comptable en battant son dauphin Chevrières Grandfresnoy. Mais a aussi marqué les esprits en l’emportant 6-2 au terme d’un scenario incroyable.

S’ils n’avaient « pas réussi à se mettre dedans » en entame de match contre Saint-Maximin, les Amiénois ont cette fois tout de suite mis Chevrières en grande difficulté. D’entrée, Coupelle sollicitait Birck qui devait intervenir d’une belle horizontale (2′). Et sur une main dans la surface, c’est Despois qui transformait le pénalty pour mettre les siens devant au score (1-0, 5′). Les locaux ne faiblissaient pas et Chevrières paraissait dépassé et sur le point de craquer. À l’image d’une double occasion avec d’abord un centre de Siradjidini pour Despois qui voyait sa reprise au second poteau contrée puis d’un festival de dribble dans la surface suivi d’une passe en retrait pour Poidevin dont la frappe sous la barre était finalement claquée (18′).

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Mais, à force de ne pas concrétiser, les Samariens laissaient les visiteurs vivants et leur permettaient de rentrer enfin dans leur match, lisant mieux les relations offensives amiénoises et, surtout, mettant en difficulté le secteur défensif des locaux, que ce soit dans sa gestion de la profondeur, avec un alignement parfois suspect ou en provoquant des erreurs. Ainsi, Joly pouvait-il se présenter en duel avec Gningue, que ce dernier remportait toutefois (25′). Moins en vue, les hommes de Benoît Sturbois ne passaient toutefois pas loin du break sur une frappe de Seguenebou, lancé, qui frôlait la transversale (29′). Mais c’est bien Chevrières qui profitait de ce moment de flottement pour égaliser par Nyamsi, trouvé seul sur un ballon en profondeur après une perte du cuir (1-1, 32′).

Amiens pensait bien réagir sur un centre de son ailier gauche qui trouvait Despois au second poteau, mais la reprise de ce dernier trouvait le petit filet (42′). Mais c’est l’inverse qui se produisait. Sur une sortie mal maîtrisée par Gningue, le ballon était perdu et échoyait à Nyamsi, seul devant le but vide à l’entrée de la surface qui ne se privait pas pour faire passer son équipe devant juste avant la pause (1-2, 45’+1). Les Portugais avaient de quoi rentrer frustrés aux vestiaires.

Chevrières explose en plein vol

Mais l’idée d’une deuxième contre-performance consécutive à la maison a dû vexer les joueurs amiénois et n’a pas duré bien longtemps. Dès la reprise, un long ballon de Seguenebou trouvait Da Veiga qui se défaisait de son dernier vis-à-vis, le portier isarien, d’un lob (2-2, 50′). Dans la foulée, Despois, plein axe, sollicitait Birck (50′). Les Portugais se faisaient tout de même ensuite peur par deux fois. D’abord sur un magnifique coup-franc de Benoit qui obligeait Gningue à la parade, suivi immédiatement par un but refusé pour hors-jeu (57′), puis sur une sortie plus approximative du portier amiénois sur un coup-franc cette fois indirect que Plé reprenait au second poteau, mais sans parvenir à cadrer (63′).

Il s’agissait toutefois des derniers soubresauts civrieriens avant que les Portugais ne plient le match. Quelques secondes plus tard, en effet, Siradjidini surgissait pour couper un ballon qui traînait, portait, trouvait son ailier qui entrait dans la surface et, après plusieurs contres favorables, trouvait Da Veiga seul au second poteau pour conclure (3-2, 64′). Un but d’avance pas suffisant pour calmer l’appétit amiénois. S’ensuivaient alors une tête de Renold sur un centre de Siradjidini qui obligeait Birck à la parade (66′) puis une frappe contrée parce qu’un peu trop tardive de ce même Renold suite à un bon appel, un crochet et un service de son n°10 (68′). Et finalement, sur un centre fort de ce dernier devant le but, Da Veiga faisait le break seul au second poteau (4-2, 69′). Bientôt suivi d’une superbe réalisation entrée de surface du double passeur décisif après un centre fort mal repoussé (5-2, 76′).

Les visiteurs se livraient alors à un dernier baroud d’honneur, mais Ameur revenait parfaitement dans les pieds de Dosière qui partait défier le dernier rempart amiénois (79′) et la frappe à 20 mètres de Blanchard tombait sur une claquette de Gningue (80′). Petit bémol toutefois avec l’exclusion d’Ameur pour un deuxième carton jaune (84′). Ce qui n’empêchait pas ses partenaires, à 10, d’enfoncer le clou par Despois, bien servi par Renold depuis la gauche (6-2, 88′). La partie se terminait finalement dans la confusion, après un deuxième carton rouge, pour Benoît Sturbois, un peu comme à l’aller, mais avec un score bien différent.

Une pause salvatrice

Mais malgré le score, le coach amiénois n’oubliait pas la première période, jugeant ainsi que la rencontre avait été « mi-figue mi-raisin. » Revenant sur son sentiment à la pause, il expliquait ainsi : « On a de la frustration en première mi-temps parce qu’on marque rapidement, on est bien dans le match et on prend deux buts largement évitables. J’ai fait part de ma déception dans le vestiaire, surtout pour un match de cet enjeu. » Mais il a vite été rassuré, avant même le retour sur la pelouse : « J’ai entendu les joueurs prendre la parole et je me suis dit, il va se passer quelques chose. »

Une prémonition bien sentie puisque « les joueurs ont pris leurs responsabilités et ils ont fait ce qu’il fallait, ils ont mis de la vitesse dans les transmissions, ils ont cherché dans le dos des latéraux, c’est ce qu’on avait travaillé toute la semaine. » Et au final, quoi que légèrement mitigé par le premier acte, le bilan penche forcément largement du côté du positif : « Sur le contenu, même si en première mi-temps, on a été moins efficace et tranchants, d’une manière générale, le match est plutôt abouti. Disons qu’on a une très bonne mi-temps et une mi-temps moyenne. »

Et au-delà du contenu, ce résultat est forcément important « sur l’aspect mental ». Car, comme le souligne Benoît Sturbois, « une fois encore, on a rebondi. » Pour autant, si c’est une « grosse joie aussi bien pour les joueurs que pour les dirigeants et les supporters » et si cela doit faire « énormément de bien », il met en garde contre l’effet inverse, « il ne faut surtout pas se relâcher. » Quant à l’effet très positif au classement, où les Portugais s’échappent avec 7 points d’avance sur Saint-Maximin et 8 sur le trio Chevrières, Abbeville, Montataire, soit plus de deux victoires de marge, à 8 journées de la fin du championnat ? C’est encore trop tôt pour l’entraîneur amiénois qui se contentait de la comparaison immédiate avec l’adversaire du jour : « On voulait rester devant eux, c’est chose faite, pour le reste, je ne regarde pas le classement. »


FC Porto Portugais d’Amiens – US Chevrières Grandfresnoy : 6-2 (1-2)

Buts : Despois (5′ s.p., 88′), Da Veiga (50′, 64′, 69′), Jo (76′)

Exclusion : Ameur (88′)

FC Porto Portugais d’Amiens : Gningue – Ribeiro (Devauchelle 71′), Seguenebou (Piim 81′), Ameur, Siradjidini – Coupelle, Idez – Da Veiga, Despois, Jo – Poidevin (Renold 68′)

US Chevrières Grandfresnoy : Birck – Ferlay (Decourbe 54′), Bouchard, Plé, Joly – Peron (Ekollo 52′), Berton – Blanchard, Dosière (Cochet 50′), Nyamsi – Benoit


Morgan Chaumier
Crédit photo : Eva Daubenton – Gazette Sports (archives)