FOOTBALL – Zahir Zerdab : « Il faut un état d’esprit plus guerrier »

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Le vétéran de l’AC Amiens Zahir Zerdab pose des mots sur les maux de son équipe, en N3, incapable de mettre un terme à sa série noire de neuf défaites.

On imagine que vous êtes déçus après ce nouveau revers contre Feignies (1-3) ?

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Comme d’habitude, c’est dommage et frustrant. Ils ont eu deux coups francs et ils sont venus une fois dans notre surface si je ne dis pas de bêtises et ils ont mis trois buts. C’est malheureux mais c’est la réalité entre les équipes qui jouent le bas de tableau et celles qui jouent la montée. Alors que dans le jeu on ne voit pas la différence. Mais dans un match comme celui-ci, peut-être qu’à 1 partout on doit verrouiller et arrêter cette série noire.

On a l’impression à chaque fois qu’on peut aller chercher mieux, mais au final ça se transforme en une défaite. Donc à un moment donné, il faut stopper cette série. Certes c’était Feignies, les premiers, mais il n’y a pas grand chose à leur envier, si ce n’est de la rigueur défensive et du réalisme offensif. On a la possession du ballon, on fait le jeu dans leur camp, mais ça ne suffit pas. Parfois il faut peut-être un jeu un peu moins léché, plus direct pour leur poser des soucis en défense. Avoir un jeu moins posé tout simplement.

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L’AC Amiens n’a plus gagné depuis le 29 octobre.

Comment pouvez-vous vous en sortir aujourd’hui ?

C’est compliqué, on est loin des autres… Il faudrait faire une série assez extraordinaire. Il reste beaucoup de matchs, mais il n’y a pas d’indices positifs.

Il n’y a pas de révolte ?

La semaine, les mecs bossent bien, tout le monde se donne. Peut-être qu’il faut un état d’esprit plus guerrier. On repart toujours sur une construction de balle, on a le ballon, on a l’impression qu’on peut, mais cette impression est insuffisante.

La dalle, ça ne s’apprend pas !

L’équipe a-t-elle conscience de cette situation ?

Je ne veux pas faire le vieux dinosaure mais si ça avait été dix ans en arrière, ça ne se serait pas passé comme ça ! Aujourd’hui, les jeunes n’ont plus la mentalité qu’on pouvait avoir auparavant. La dalle, ça ne s’apprend pas ! Soit tu l’as parce que tu as grandi avec ou tu sais où tu veux aller… Ce n’est pas une question d’envie, mais de vraie détermination, pas un semblant de détermination. Il y a vingt ans, même quand on jouait en DH, il y avait de la folie à un moment donné… Quand on perdait, c’était un peu le « hourra football » pour pouvoir faire quelque chose. Là, on n’a pas ça…

C’est aux jeunes d’aller venir nous bousculer.

Vous parliez de vieux dinosaures, il n’y en a pas un peu trop dans l’équipe (lui-même, Sagouti, Slidja, Martinez) ?

Peut-être… Après, si le staff estime qu’on n’a pas le niveau, on laisse volontiers notre place à meilleurs que nous. Mais si aujourd’hui on nous aligne et qu’on met les autres sur le banc, c’est que les jeunes font moins le taf que nous…. Il n’y a pas de passe-droit. Il y a la réalité du terrain.

Ça ne titille pas plus que ça les jeunes de l’équipe ?

Ça devrait parce qu’on est censé être là pour encadrer et finir les matchs. Au final, on enchaîne les matchs. C’est aux jeunes d’aller venir nous bousculer. Il faudrait qu’ils fassent plus pour nous bousculer et élever le niveau de l’équipe.


Propos recueillis par Julien Benesteau
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports