Désormais dans le Top 50 mondial, Constant Lestienne a été éliminé au 1er tour de l’Open Sud de France, à Montpellier. Le joueur originaire d’Amiens a cédé (6-7 (3) 7-5 6-2) face au Géorgien Nikoloz Basilashvili après un marathon de plus de 2h30.
Pour son premier tournoi de l’année en France après une tournée océanienne marquée par son 1er match remporté en Grand Chelem et le cap des quarts de finale franchi à Auckland, Constant Lestienne évoluait pour ainsi dire « à la maison » à Montpellier, puisqu’il s’entraîne depuis 2021 à la French Touch Academy, au Cap d’Agde.
Mais, programmé en dernière rotation ce lundi à la Sud de France Arena, son match du 1er tour s’est joué devant des tribunes clairsemées.
Il était 22h passées quand l’Amiénois et le Géorgien Nikoloz Basilashvili lançaient les hostilités, au moment où Montpellier restait sous le choc de l’élimination prématurée de l’enfant du pays, Richard Gasquet, sorti en deux sets (7-5 7-5) juste avant par un jeune Tricolore de 18 ans son cadet, Arthur Fils, qui remportait là son 1er match sur le circuit principal.
De choc des générations, il n’en était pas question entre Constant Lestienne et Basilashvili ancien N°16 mondial, redescendu au 87ème rang, puisque les deux joueurs ont tous les deux 30 ans. Un de leurs rares points communs tellement leurs jeux sont dissemblables. À la puissance et à la vitesse de bras en coup droit de Basilashvili, Constant Lestienne avait du mal pour commencer à mettre en place son jeu tout en variations.
Constant Lestienne maître du tie-break
Le Samarien cédait son engagement pour se retrouver mené 1-2 puis 1-3 quand le Géorgien signait son 2ème jeu blanc de suite au service. Celui qui pointe cette semaine à la 48ème place ATP commettait trop de fautes directes, surtout en coup droit. Et c’est en servant à la cuiller que l’Amiénois revenait à 2-3, le retour de Basilashvili, surpris, échouant dans le filet.
On voyait régulièrement Constant Lestienne grimacer… Était-ce dû à son épaule droite strappée ? Toujours est-il que le finaliste d’Indian Wells 2021 faisait plus forte impression, menant 5-3. Il se procurait même une balle de set sur le service du Français. Mais Constant Lestienne l’écartait avant de débreaker pour égaliser à 5-5. Le money time de cette première manche voyait les changements de rythme du Samarien commencer à dérégler le natif de Tbilissi.
Comme en plus Lestienne défendait à merveille, il passait devant pour mener 6-5. Basilashvili égalisait, arrachant le droit de disputer un jeu décisif.
Temps mort médical
Le tie-break, LA spécialité de Constant Lestienne, victorieux de 7 de ses 9 jeux décisifs disputés depuis l’été dernier et son éclosion sur le circuit principal ! Celui-ci n’allait pas déroger à la règle : le Picard se détachait pour mener 4 points à 1 après une maladroite volée liftée de son adversaire, sur un lob, qui s’envolait dans les tribunes. L’Amiénois s’imposait 7 points à 3 et menait une manche à zéro.
Quand Constant Lestienne breakait d’entrée et confirmait dans le 2ème set, l’affaire était très bien engagée. Mais un coup de moins bien survenait : il concédait 3 jeux d’affilée, mené 2-3 puis 3-5. Constant Lestienne puisait bien dans ses réserves pour recoller à 5-5 en breakant le Géorgien qui partait à la faute sur un coup droit trop long. Mais derrière, Basilashvili reprenait l’engagement du N°3 Français pour égaliser ensuite à une manche partout (6-7 7-5).
Hélas le 3ème set voyait le Français, moins en jambes, être rapidement breaké puis demander un temps mort médical, visiblement touché à un mollet. Était-ce la blessure qui lui avait valu d’abandonner aux qualifs du Rolex Paris Master, à Bercy en octobre dernier, qui se réveillait ? Constant Lestienne reprenait la partie, mais diminué, il s’inclinait 6-2 en lâchant une 7ème et dernière fois son service, après 2h36 d’une lutte acharnée. Il était pratiquement 0h45.
Après Richard Gasquet, Constant Lestienne est éliminé d’entrée à Montpellier. Si deux de ses trentenaires sont déjà « out », le tennis tricolore compte sur ses plus jeunes représentants pour perpétuer la tradition d’un tournoi qui a souvent souri aux Français.
Vincent Delorme
Crédit photos : DR et Instagram Constant Lestienne