Amiens a débuté sa saison en Élite par une défaite chez le promu. Si elle a tenu tête aux Pionniers de Tours jusqu’au bout, l’équipe dirigée par Quentin Danes a manqué de jus sur la fin, la faute à un effectif trop court.
Le résultat, sur le terrain d’un promu, peut interpeller à première vue. Comment l’ambitieuse équipe des Spartiates, candidate aux play-offs, s’est-elle fait surprendre d’entrée de jeu par le nouveau venu ? En réalité, les éléments de réponse sont simples à trouver pour le nouveau head coach d’Amiens : « Avec 30 joueurs contre des équipes qui en ont 50, on va subir très fort toute l’année, c’était su et connu depuis le mois de septembre. On est deux entraîneurs, sur la touche adverse ils sont six ou sept. On n’a pas de manager, on n’a pas de kiné. Ne serait-ce qu’à l’échauffement, on avait l’impression de voir deux équipes d’un championnat différent. On est une équipe de petits moyens, on fait du mieux qu’on peut… »
Chez nous ce sont les mêmes qui jouent en attaque et en défense, c’est assez rédhibitoire en Élite
Quentin Danes, head coach des Spartiates
L’équipe amiénoise, au maigre budget, manque de profondeur sur le terrain. À titre d’exemple, les linemen sont les mêmes des deux côtés du ballon. L’absence de rotation à des postes clés a pesé sur les organismes en deuxième période à Tours. « Chez nous, ce sont les mêmes qui jouent en attaque et en défense, c’est assez rédhibitoire en Élite. Certains étaient rincés » déplore Quentin Danes. « On est en sous-effectif comparé à l’escouade tourangelle et ils nous ont battus en grande partie là-dessus. »
Malgré cet écart quantitatif, à l’arrivée, quatre points séparent les deux formations au tableau d’affichage. Quatre points que les Samariens auraient pu combler en réussissant leurs transformations. Les Spartiates ont même eu le ballon de la gagne dans un dernier quart-temps finalement muet. Le hold-up n’était pas loin, preuve que les Picards n’ont rien lâché. « Au niveau de l’engagement, de l’état d’esprit, de la solidarité, je suis content du groupe, ça présage du bon pour le reste de la saison. » L’entraîneur a la sensation d’avoir tiré le maximum d’un groupe inexpérimenté, face à une formation plus aguerrie et fournie.
Les Spartiates devront faire avec un effectif réduit toute la saison
Amiens revient tout de même avec des motifs d’espoir pour la suite. Quatre joueurs différents ont marqué un touchdown. Les imports ont donné satisfaction, à l’image de Joe Newman (QB) et confirmé qu’ils seront des facteurs clés au cours de la saison. Ce premier accroc ne remet donc pas en cause l’objectif play-off, mais il expose au grand jour les problèmes à régler à moyen terme pour être compétitif.
« La politique sportive du club sur le développement n’est pas au point : on a très peu de joueurs qui montent des catégories de jeunes et on a un recrutement ridicule par rapport aux autres équipes » pointe du doigt Quentin Danes. « Les solutions qu’on apporte, ce sont souvent des imports, qui coûtent cher et qui sont là pour un an, même s’ils ont très bien joué samedi. On ne peut pas maquiller certains problèmes de fond que le club est en train de travailler. On partira toujours avec ce désavantage-là cette saison. »
Le club a recréé un poste de directeur sportif il y a quelques mois en plaçant sa confiance dans les mains de Steeve Guersent. L’ancien entraîneur en chef est à pied d’œuvre pour redresser et restructurer le club, avec comme horizon « jouer le titre en 2025 ». Le chemin est encore long et les effets ne seront sûrement pas visibles dans l’immédiat.
J1 championnat Élite conférence A :
Pionniers de Tours – Spartiates d’Amiens : 28-24 [(7-6)(21-18)(28-24)(28-24)]
Julien Benesteau
Crédit photos : Léandre Leber – archive Gazette Sports