À la barre de son catamaran aux couleurs de Metarom, entreprise de la métropole d’Amiens, Marc Guillemot occupe le 4ème rang des Rhum Multi. 21 skippers sont arrivés à Pointe-à-Pitre, terme de la 12ème Route du Rhum. Et ils sont 91 encore en mer.
Son dernier petit message vidéo, relayé sur les réseaux sociaux de ses partenaires, Metarom, l’entreprise de Boves, à côté d’Amiens et Wellness Training, remonte à dimanche. Marc Guillemot expliquait traverser « un flux d’Est assez puissant, avec le petit spi et la grand voile. Ça allume bien ! Un peu de tension et de stress mais tout va bien » disait le navigateur basé à La Trinité-sur-Mer, rassurant.
48 heures de mer plus tard, Marc Guillemot a bien progressé puisqu’il a accompli plus des trois-quarts de la traversée, positionné, ce mardi au pointage de 16h30, à 1500 km de la ligne (840 milles) sur les 6500 km de la reine des transats. Une position qui lui permettait d’occuper le 4ème rang des Rhum Multi, à 260 milles du leader de sa classe, le Belge Gilles Buekenhout (Jess), qui devance toujours le duo Roland Jourdain (We Explore) et Loïc Escoffier (LodiGroup), quasiment bord à bord, à 150 milles du 1er de leur catégorie.
Dans le sillage de Jean-Pierre Dick, leader des Mono
Metarom poursuit plusieurs mano a mano en simultané : avec le 5ème de sa classe, Halvard Mabire (GDD), que Marc Guillemot devançait d’une douzaine de milles au dernier pointage. Mais aussi avec Jean-Pierre Dick (Notre Méditerranée – Ville de Nice), en tête des Mono et 2 milles seulement devant lui. Ou encore avec l’IMOCA du Normand Manuel Cousin (groupe Sétin), également dans les parages.
Tout cela en prenant le temps de s’alimenter du mieux possible, surtout après quasiment deux semaines de mer. « Je fais souvent un mix entre des plats déshydratés et des plats un peu plus élaborés » indiquait Marc Guillemot à Saint-Malo avant le départ. « Dans du mauvais temps, c’est plus simple de faire chauffer de l’eau pour un plat déshydraté. Même si un plat comme ça chez toi, devant la télé, c’est pas génial (rire). Mais c’est pratique. J’ai donc pris des plats déshydratés. »
Des boules de sarrasin à tomber par terre tellement c’est bon !
Marc Guillemot, skipper de Metarom MG5
« J’ai aussi plusieurs possibilités, grâce à un chef de La Trinité-sur-Mer. L’été dernier, il m’a dit : j’ai envie de m’engager avec toi, pas pour me faire de la pub, juste pour te faire tes plats. Dis-moi combien de jours tu prévois… Donc ce sont des bons plats, avec des aliments sains. J’ai aussi pris des plats appertisés chez Nomad’s Kitchen, à La Trinité toujours, qui travaille beaucoup avec les navigateurs. Et enfin on travaille avec un type assez fabuleux qui réfléchit à la façon de déshydrater les fruits et les légumes. C’est son obsession, à partir des meilleurs vergers de Bretagne. Cela s’appelle les Déshydratés Bretons. C’est très énergétique. Il fait aussi des boules de sarrasin, donc ça fait des céréales et c’est à tomber parterre tellement c’est bon ! » confiait le navigateur aux 6 participations à la Route du Rhum.
Marc Guillemot, à n’en pas douter, a gardé de l’appétit pour le final, choisissant une option légèrement plus au sud que plusieurs de ses concurrents directs. Alors que l’IMOCA de la Franco-Allemande Isabelle Joschke (MACSF) est le dernier voilier arrivé à bon port ce mardi après-midi. Dans une édition où la Suissesse Justine Mettraux (TeamWork.net) s’est classée, la nuit dernière, première féminine, après 12 jours et demi de mer, 7ème des IMOCA et 19ème d’un classement général que Charles Caudrelier, vainqueur et nouveau recordman et François Gabart, 2ème, ont survolé, franchissant la ligne après moins de 7 jours de mer.
Vincent Delorme
Crédit photo : DR (Wellness Training)
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