TENNIS – Amiens AC : Un Open, deux vainqueurs

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Manon Garcia et Samuel Brosset ont remporté l’Open de l’AAC. Habituée et expérimentée, la Nordiste gagne en bonus une invitation pour le tournoi ITF 2023. Et le joueur du Centre – Val de Loire se rapproche de son niveau perdu suite à des soucis de santé.

Finale messieurs : Hamou rossé par Brosset
Gros service, gros coup droit : Samuel Brosset (N°88 français) sert d’entrée et le ton est donné, le gaucher va envoyer du lourd ! Pas en reste niveau gros bras, Maxime Hamou (N°86) égalise. Avantage aux serveurs. Et malheur à celui qui perdra son engagement dans un début de finale qui fait boum ! Hamou efface une première balle de break, distille deux amorties bien dosées et s’en sort (3-3). Légèrement moins souverains sur leurs engagements, les deux hommes laissent de la place à un jeu moins stéréotypé. Et c’est en jouant vers l’avant que Brosset préserve son service, une intention qui lui servira par la suite (4-3).

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Impérial en demi-finale, Maxime Hamou a été impuissant en finale.

Puis le Chartrain (24 ans) prend le service de Maxime Hamou, passant en force pour convertir, sur un ace à 5-3, sa 1ère balle de set. 6-3. Samuel Brosset a fait la moitié du chemin.

Hamou tarde à réagir

Brosset débute la 2ème manche comme il a bouclé la 1ère, en tapant sur tout ce qui bouge. Il breake d’entrée (2-0). Hamou, visiblement sorti de son match, se reconcentre et arrache enfin un jeu, après cinq de perdus, pour revenir à 2-1. Avant de replonger, saoulé de coups par un Samuel Brosset aérien, qui survole les débats (5-1). Le plus âgé des deux (27 ans) gagne son engagement et revient à 5-2. Mais Brosset sert pour le titre. Hamou, remobilisé, débreake au bon moment et sert pour revenir à 5-4. Mené 40-30, Maxime Hamou sauve d’un ace la première balle de match puis remporte son engagement, en gagnant son 3ème de jeu de suite.

Au service pour le titre pour la deuxième fois, Samuel Brosset est-il rattrapé par la pression ? « Non, du tout, réagira ensuite le vainqueur. Mon adversaire s’est mis à jouer un peu plus long et je me suis précipité, en voulant gagner les points sans construire. » Suite à quoi le joueur du Centre – Val de Loire lutte, bien aidé par son dévastateur coup droit de gaucher (photo à la une). Et Samuel Brosset gagne l’Open à sa 2ème balle de match. 6-3 6-4 en 1h01.

Si on m’avait dit que j’allais perdre en finale, je ne serais pas venu

Maxime Hamou, dépité

Le vainqueur embrassait son amoureuse au bord du court, Carolann Delaunay (-2/6), la Néo-Calédonienne 1/8ème de finaliste de cette édition. Avant d’adresser un grand sourire au public, « super content, même si je suis encore loin de mon meilleur tennis. Je sors d’une prépa foncière, grâce à la petite structure que j’ai maintenant autour de moi à Chartres, après être resté longtemps sans jouer à cause de pépins de santé depuis quatre ans. Dans ce tournoi, comme souvent, je suis monté en puissance au fil des matchs. Là, jusqu’à 6-3 5-1, j’étais très content d’être un peu rentré dans la tête de mon adversaire. Je l’avais déjà battu dans une finale l’an dernier, mais en 3 sets et en jouant moins bien. Mais je ne dois pas me contenter de ça » estime Samuel Brosset.

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Le Chartrain Samuel Brosset s’est félicité d’être « un peu rentré dans la tête de [son] adversaire ».

Maxime Hamou reconnaît simplement que le vainqueur « a été plus fort, meilleur que moi, très puissant. Même si j’ai essayé de changer de tactique, les zones, d’écourter ou d’allonger les échanges. Il a fait un peu plus d’erreurs dans le 2ème set, j’en ai profité pour revenir à 4-5. Mais il s’en est bien sorti. Après, si on m’avait dit que j’allais perdre en finale, je ne serais pas venu. » C’est dit !


Finale dames : Manon Garcia comme à la maison
Le duel de trentenaires Irina Ramialison (Top 40 FFT) – Manon Garcia (N°19 française) débute par un round d’observation, chacune restant aisément maîtresse sur son service. Manon Garcia fait la course en tête. Mais à 2-2, c’est Irina Ramialison qui obtient les premières balles de break, plus percutante. La Lilloise se met alors, comme dans les deux derniers sets de sa demi-finale (lire ci-dessous), à choper, à raccourcir, voire à bomber les trajectoires. Et Manon Garcia s’en sort. 3-2. Mieux ! Dans la foulée, elle signe le premier break, en marathonienne parfois loin derrière la ligne, elle renvoie tout ce qui sort puissamment de la raquette de la Nantaise et se détache (5-2).

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La Lilloise Manon Garcia n’a perdu de vue ni la balle ni l’invitation pour le prochain tournoi ITF d’Amiens.

Manon Garcia se procure deux balles de 1ère manche et la première lui suffit. 6-2 en 30 minutes. Le tennis de la Nordiste de 34 ans paraît si simple… Va-t-elle faire déjouer Irina Ramialison comme elle a déstabilisé la -4/6 Hélène Kerelidze en demie ? La jeune maman de 31 ans lutte contre la frustration et trouve des solutions pour rebondir, après une hémorragie de cinq jeux perdus. Ramialison égalise à 1-1. Pas de quoi perturber la Lilloise qui repart de plus belle (3-1).

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De retour après un congé maternité, Irina Ramialison est relancée par son parcours jusqu’à la finale.

Un peu moins précise, Manon Garcia laisse alors Irina Ramialison retrouver ses coups et de la confiance. L’ex-243ème mondiale breake pour la première fois et confirme (3-3). Mais un excès de précipitation dans le 7ème jeu permet à la Lilloise, reine des bonnes zones, de reprendre les commandes. La joueuse du SNUC s’accroche (4-4), parvient même à prendre son adversaire à son propre jeu, en l’attirant au filet. Mais un point ne fait pas un jeu. Manon Garcia garde la main, en position idéale : 6-2 5-4.

Rendez-vous en mars pour le tournoi ITF !

Manon Garcia, gagnante de l’Open dames de l’AAC
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En demie comme en finale, Manon Garcia a contré à merveille ses adversaires.

Dos au mur, la tombeuse matinale de Lucie Wargnier (lire plus bas) ne craque pas et égalise. 5-5. Le duel est indécis, les échanges durent. Et au filet Irina Ramialison ravit le service de la Lilloise, passée à deux points du match ! Alors qu’elle sert pour recoller à une manche partout, la Nantaise lâche son service et se retrouve embarquée dans un tie-break. Manon Garcia l’attaque pied au plancher : 3 points à 0, deux services à suivre. Puis 6-1. La Nantaise a 5 balles de match contre elle. Au courage, elle en sauve deux mais s’incline à la 3ème. L’habituée Manon Garcia gagne à nouveau, à 34 ans, l’Open de l’AAC 6-2 7-6 (3) en 1h23.

« Un jour, j’espère avoir ma revanche… Je reviendrai l’année prochaine pour avoir la wild card tableau (final du tournoi ITF, ndlr) souligne Irina Ramialison, qui se satisfait en attendant de l’invitation pour les qualifications. « Avec grand plaisir pour une revanche, lui répond la lauréate. Et je vous donne donc rendez-vous en mars pour le tournoi ITF » lance Manon Garcia au public, toute fière de son invitation pour le tableau principal.


Demi-finales dames :
Manon Garcia voit Hélène Kereselidze breaker d’entrée dans ce duel de Lilloises. Et la plus jeune confirme (2-0). Puis Manon Garcia remporte de haute lutte son service (2-1). Mais sa jeune rivale reprend son cavalier seul et mène 5-1. Pas en réussite, bousculée par la puissance de sa challenger plus jeune de… 15 ans, Manon Garcia cède la 1ère manche 6-1.

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-4/6 à 19 ans, la Nordiste Hélène Kereselidze ambitionne « le Top 100 mondial à long terme ».

Puis la joueuse de 19 ans « perd sa longueur de balle » observe son frère aîné, Giorgi, venu l’encourager. Manon Garcia mène 4-0. Hélène Kereselidze semble complètement sortie de son match, surprise par les variations de la mieux classée qui ne lui laisse pas un jeu : 6-0 et un set partout. La tombeuse de Jade Psonka (Albert) en 1/8èmes continue de déjouer, comme liquéfiée. À 2-0 dans l’ultime manche, un très léger mieux dans le jeu de la jeune Lilloise laisse croire à un possible retour, mais elle ne parvient pas à mettre un terme à sa ribambelle de jeux perdus. Manon Garcia joue à sa main, d’une précision diabolique. Elle gagne blanc son 12ème jeu consécutif ! 1-6 6-0 6-0 en 1h40. L’Open de l’AAC tient sa première finaliste.

Guerre des nerfs dans le money time

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En demi-finale, Irina Ramialison a bien géré les moments clés.

Lucie Wargnier revenait en terre connue à l’AAC. Et au service contre Irina Ramialison, la Picarde sauvait une première balle de break. Puis la Nantaise lui prenait son service pour mener 2-1. Lucie Wargnier passait ensuite devant (3-4). Avant que la joueuse Top 40 national se procure trois balles de jeu sur le service de la sociétaire du TC Denain. Mais Lucie Wargnier alignait 5 points pour revenir à 5-5. Puis son adversaire breakait et servait pour le gain du premier set. Si l’Isarienne obtenait trois balles de jeu décisif, Irina Ramialison les écartait avec aplomb. Puis Lucie Wargnier sauvait une balle de set mais pas la deuxième, convertie avec l’aide du filet. La joueuse du SNUC menait une manche à zéro (7-5).

Lucie Wargnier perdait ensuite sa mise en jeu d’entrée dans le 2ème set. La Picarde revenait bien à 3-2 mais manquait l’occasion d’égaliser. Fidèle à son habitude, elle ne lâchait rien, ce qui donnait une belle empoignade. Elle revenait de nouveau à 5-4 pour pousser Irina Ramialison à servir pour le match. Et Lucie Wargnier breakait… avant de perdre son engagement dans la foulée : 6-5. La Nantaise allait donc servir une 2ème fois pour une place en finale. Sa première balle de match était sauvée d’un revers long de ligne par la Noyonnaise. Mais la 2ème permettait à Irina Ramialison de se qualifier. 7-5 7-5 en 1h56.


Demi-finales messieurs :
Maxime Hamou attaquait au service puis le N°86 breakait (2-0). Mais Baptiste Crépatte (N°76) débreakait aussitôt. Break, débreak et échanges très courts : ce petit jeu très direct continuait jusqu’à ce que le Grenoblois égalise à 3-3. À 4-3 pour Hamou, Crépatte s’agaçait, averti pour jet de balle. Il perdait une nouvelle fois son service. Maxime Hamou accélérait et empochait en force la 1ère manche 6-3, en seulement 25 min.

Baptiste Crépatte remportait son service pour lancer le 2ème set. Mais plus fluide, Maxime Hamou traçait sa route pendant que Baptiste Crépatte continuait de pester, cette fois au sujet d’une marque montrée par son adversaire et confirmée par l’arbitre (3-1). Dominé, l’Isérois n’y était plus, ne faisant pas de pause au changement de côté. Mené 5-1, il servait pour rester dans le match et enchaînait alors, comme par magie, aces et service gagnant. Mais le 8ème jeu de ce second set allait être le dernier, remporté sans forcer par le N°86 français. Maxime Hamou était le premier en finale, qualifié en seulement 46 minutes ! (6-3 6-2)

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Jeune papa, Vincent Stouff s’est réveillé un peu trop tard pour sa demi-finale dominicale matinale…

J’ai essayé de jouer avec mes armes mais ça n’a pas suffi

Vincent Stouff, N°75, éliminé en demi-finales par le futur vainqueur de l’Open

Samuel Brosset remportait son engagement puis prenait celui de Vincent Stouff (N°75 FFT) et confirmait : 3-0. Le Nantais remportait le 5ème jeu et ouvrait enfin son compteur (4-1) : « C’est le problème, j’ai commencé mon match trop tard, il a pris confiance » analysait après coup Vincent Stouff. Mené 5-2, il écartait bien deux balles de set. Mais c’était reculer pour mieux sauter : Samuel Brosset le gagnait 6-3. Le 2ème set voyait Stouff se régler enfin… et dérégler le jeu du gaucher de Chartres. Le Nantais menait 3-1, « c’est là où j’aurais dû confirmer, 4-1 et ne plus le lâcher », mais Stouff se faisait breaker.

Avant que Samuel Brosset – « je kiffe trop son coup droit de gaucher » murmurait un jeune spectateur – égalise à 3-3. Puis le N°75 repassait devant (5-4) « et là, ça s’est joué à rien » selon Vincent Stouff qui ne fait pas ses 36 ans. La bataille de serveurs faisait rage, laissant une place au toucher et à la bonne main de Vincent Stouff : « en rythme, il est plus fort que moi alors j’ai essayé de jouer avec mes armes, mais ça n’a pas suffi. » Il s’offrait pourtant une balle de 6-5. Mais le plus jeune des deux breakait avant de servir pour une place en finale. Samuel Brosset s’offrait sa 1ère balle de match sur un smash et concluait, en 1h16 (6-3 7-5).

Avec 240 joueuses et joueurs engagés, de non classés à numérotés, trois grosses semaines de compétition ponctuées par un dernier week-end proposant des matchs arbitrés à partir des quarts, puis des ramasseurs de balles en demi-finales et finales, l'Open de l'Amiens AC a connu un beau succès. Mettant l'accent sur un tableau féminin attrayant, offrant des invitations pour le tournoi ITF 2023 aux deux finalistes. Ainsi que, pour la première fois, le prize money (3600 €) réparti équitablement entre dames et messieurs.

Vincent Delorme
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports et DR (David Photographie)
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