AUTO – LMP2 : Lilou Wadoux 7ème des 6 Heures de Fuji

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Pour sa première en Asie, Lilou Wadoux a terminé 7ème des LMP2 aux 6 Heures de Fuji, avec son équipe Richard Mille Racing. À l’issue d’une course limpide, dominée par Toyota devant son public.

Sous le soleil et avec près de 29° au pied du Mont Fuji, Lilou Wadoux s’installait au volant pour le départ, une première cette saison. Et une preuve de confiance de la part de son team. Elle s’élançait de la 10ème place des LMP2 après les qualifs, dans la voiture de Richard Mille Racing qui avait montré de bonnes dispositions lors des essais libres. Un départ sans encombres pour la Picarde. Après 20 minutes, la jeune Samarienne maintenait sa position. Puis sa #1 grignotait une place, 9ème des LMP2 et 14ème du scratch.

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En tête de la meute et des Hypercar, on retrouvait les deux Toyota à domicile, celle du Japonais Kobayashi devançant le Suisse Buemi. Quant à la sensation de la saison en Hypercar, l’Alpine #36, aux mains du Brésilien André Negrao, un pilote vu lors des débuts de Lilou Wadoux en Alpine Elf Europa Cup il y a tout juste deux ans à Nogaro (Gers), elle pointait seulement à la 4ème place, à une quinzaine de secondes, autrement dit un gouffre ! Devancée par l’une des deux Peugeot, la #94 du Britannique James Rossiter.

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Mission remplie pour Lilou Wadoux, qui a eu le privilège de prendre le volant pour commencer les 6 Heures de Fuji.

Pendant ce temps, Lilou Wadoux tenait bon son rang et son meilleur tour en 1 min 34 sec 261, quand la #31 du team belge WRT faisait la course en tête des LMP2, avec l’Indonésien Sean Gelael, avant le premier ravitaillement, au bout d’une quarantaine de minutes. L’Amiénoise gardait le volant et reprenait sa place dans le trafic, à la 10ème place puis à nouveau 9ème de sa catégorie. Mais les positions semblaient figées à l’issue de la première heure.

Les 53 premiers tours pour Lilou Wadoux

On approchait de l’heure et demie de course et, à la faveur d’arrêts aux stands de ses concurrents, Lilou Wadoux se retrouvait temporairement 6ème LMP2. Après avoir couvert 53 tours, elle cédait alors le volant à Paul-Loup Chatin après ses deux premiers relais effectués proprement. Le successeur de Sébastien Ogier depuis Monza en juillet livrait alors une belle bagarre pour la 8ème place avec le Mexicain Esteban Guttierez, au volant depuis le départ de la #34 Inter Europol. Paul-Loup Chatin qui signait un meilleur tour canon, en 1 min 33 sec 294, à près de 300 km/h !

Il grignotait même une nouvelle place, pour se retrouver momentanément 7ème LMP2, devant Sébastien Bourdais et sa #10 de Vector Sport. La voiture du team Richard Mille Racing avait dorénavant en point de mire, après deux heures de course, la #22 d’United Autosports USA d’un autre Mexicain, Filipe Albuquerque. Alors que la hiérarchie s’inversait en tête entre les Toyota Hypercar, la #8 pilotée par le Néo-Zélandais Brendon Hartley devançant la #7 aux mains de l’Argentin José Maria Lopez.

Fumée chez Peugeot, lutte pour la 7ème place…

Une catégorie Hypercar où la Peugeot #94 dégageait une inquiétante fumée après 2h30 de course, elle rentrait aux stands. Ce qui faisait le jeu de Nicolas Lapierre, son Alpine se retrouvant 3ème mais à bonne distance des deux Toyota. Quant au Richard Mille Racing Team, il tenait à une stricte égalité de traitement entre ses pilotes : juste avant la mi-course, Paul-Loup Chatin se retirait, après 53 tours comme Lilou Wadoux, pour permettre à Charles Milesi de s’installer dans le baquet.

Le vainqueur LMP2 des 24 Heures du Mans 2021 se mettait tout de suite dans le bain, alors qu’on atteignait la mi-course, avec un meilleur tour d’entrée en 1 min 33 sec 630 et la 8ème place des LMP2. Charles Milesi talonnait même dans la foulée la #22, pilotée cette fois par le Britannique Philip Hanson. Le conscrit de Lilou Wadoux améliorait aussi son meilleur tour de quelques dixièmes de seconde, pour s’approcher de celui réalisé par Paul-Loup Chatin.

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À deux heures de l’arrivée, patatras pour la firme au Lion ! Une heure et demie après la #94, c’est l’autre Peugeot, la #93 qui fumait à son tour et filait aux stands. Laissant le champ libre aux Toyota, tranquillement en tête devant l’Alpine. Quant à la #1 de Richard Mille Racing, Charles Milesi bouclait son 42ème tour, profitant de l’arrêt de la 2ème Peugeot pour prendre la 11ème place du scratch, toujours 8ème et plus que jamais à la lutte pour la 7ème place des LMP2.

Tête-à-queue à la bagarre !

Il restait un peu plus d’une heure et demie de course, un peu avant 8h30 heure française – 15h30 au Japon – Charles Milesi en était à son 53ème tour quand Pierre-Loup Chatin lui succédait au volant de l’Oreca rouge d’un team Richard Mille qui tenait décidément à l’équité entre ses pilotes… En attendant une fin de course peut-être confiée du coup à Lilou Wadoux, ses deux équipiers masculins réussissaient à faire gagner une position à la #1. Une prouesse dans une épreuve très, presque trop propre, où les dépassements se faisaient au compte-gouttes.

Mais cette 7ème place décrochée de haute lutte allait s’avérer éphémère : la #22 d’United Autosports reprenait aussitôt son bien, Paul-Loup Chatin effectuant même un tête-à-queue en tentant de fermer la porte à Filipe Albuquerque. On en était quitte pour une belle sueur froide dans le paddock ! Mais par chance, le trou creusé sur les poursuivants, près d’une minute sur la Vector Sport de Sébastien Bourdais, était suffisant pour que le team tricolore ne perde pas la 7ème position.

En entrant dans l’ultime heure de course, on trouvait les indéboulonnables Toyota #8 et #7 aux deux premières places des Hypercar, devant l’Alpine #36 alors aux mains de Matthieu Vaxivière. Tandis que la catégorie LMP2 était désormais menée par la Jota #38 du trio Gonzalez – Felix Da Costa – Stevens, devant la Prema Orlen du Suisse Louis Deletraz et la WRT du Néerlandais Robin Frijns.

Si Paul-Loup Chatin semblait s’être remis de sa petite émotion, le pilote beauceron perdait ensuite une place, à une demi-heure du but. Il se retrouvait 8ème, dépassé par l’insatiable Sébastien Bourdais, au volant de la #10 britannique de Vector Sport. Lilou Wadoux allait-elle reprendre le volant ? Non, sans doute… Paul-Loup Chatin, qui poursuivait son mano a mano avec l’ancien pilote de F1, reprenait pour de bon la 7ème place – et la 11ème au scratch – à 7 minutes du drapeau à damiers. Il aura roulé plus de trois heures, la Samarienne et Charles Milesi se partageant équitablement le temps restant.

En Hypercar, la victoire revenait à la #8 Toyota de Hirakawa, Hartley et Buemi, comme aux 24 Heures du Mans. La firme japonaise signant donc un doublé au pays, devant Alpine 3ème.

En attendant le dernier meeting de la saison, le 12 novembre à Bahreïn, le titre en LMP2 a bien failli être d’ores et déjà attribué à la Jota #38. Mais contrainte à un ravitaillement pour éviter la panne sèche à… quatre minutes de l’arrivée, elle a laissé sur le fil la 1ère place à la #31 WRT de Frijns, Gelael et Vanthoor, maintenant un semblant de suspense en tête des LMP2.

Les classements complets.

Vincent Delorme
Crédit photos : DR (Richard Mille Racing Team)

Lilou Wadoux était la seule femme en course, catégories Hypercar et LMP2 confondues. On trouvait sinon pour ces 6 Heures de Fuji un équipage 100% féminin, qui a pris la méritoire 2ème place en LMGTE Am, formé d'une Belge, d'une Suissesse et d'une Danoise, au volant de la Ferrari #85 du team italien Iron Dames. Et c'est tout ! La mixité du sport auto est encore un voeu pieux... 
V.D.