ATHLÉTISME – Thomas Jordier : « On visait l’or, mais ça reste une belle médaille »

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Ⓒ De gauche à droite, Thomas Jordier, Théo Andant, Gilles Biron et Loïc Prévot, les 4 médaillés du 4×400 français
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L’Amiens UC terminera donc bien ces championnats d’Europe de Munich avec une médaille. Mais si Thomas Jordier s’en satisfait, il l’aurait préférée d’un autre métal.

Ils l’ont fait ! Dans une semaine où tout n’a pas toujours été dans le bon sens pour les athlètes de l’équipe de France, le relais 4×400 a décroché la 7ème médaille des Bleus. En l’occurrence, le bronze, derrière la Grande-Bretagne et la Belgique, Dylan Borlée dépassant Thomas Jordier dans la dernière ligne droite.

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De quoi tout de même ne procurer « que du bonheur » à Théo Andant. Gilles Biron s’estime, de son côté « très satisfait, on a fait un bon chrono. » Avec un 2:59.64, c’est en effet même mieux qu’en 2014, quand un tout jeune Thomas Jordier prenait sa première médaille européenne en senior. Et s’il a perdu une place lors de son tour de piste, l’Amiénois de tout juste 28 ans n’a pas grand-chose à se reprocher. C’est que son 44.68 lancé n’est battu que par les Britanniques Dobson et Haydock-Wilson, par le Belge D. Borlée, par le Néérlandais Bonevacia et par son propre partenaire, Loïc Prévot.

Une joie teintée de frustration

Pour autant, malgré la joie et l’hilarité au moment de se présenter devant la presse, le discours de Biron et Jordier disait autre chose. Le premier nuançait en effet sa satisfaction : « En rentrant en finale, on visait l’or. Il y a des erreurs à corriger, mais c’est encourageant pour la suite. » Quant au second, il énonçait une impression paradoxale mais qui exprimait bien ce que l’on percevait de son état d’esprit en discutant avec lui : « On est déçus, mais très contents. » Et dans la déception, il faisait allusion à sa propre course : « On m’a préservé pour la finale, je pense que j’aurais pu faire mieux, mais j’étais un peu émoussé, un peu fatigué. »

« On est déçus, mais très contents. »

Thomas Jordier

Mais, ajoutait-il tout de même, « ce n’est pas grave, on va chercher la médaille, c’est le plus important. » De quoi souligner aussi tout le positif à sortir de cette course : « On visait l’or, clairement, mais ça reste une belle médaille, on la prend. C’est une bonne récompense, on concrétise cette belle semaine de travail, cette belle année. On a fait un très gros relais. Pour monter sur le podium européen, c’est très dur. » Surtout cela annonce de belles années à venir avec une distance qui retrouve des couleurs en France : « On prend la petite médaille, mais je pense que ça va faire beaucoup de bien au 400 m français. À nous de faire le travail individuellement pour aller chercher quelque chose de mieux à Budapest. Aux Monde, personne ne nous attendait, on va en finale. Loïc (Prévot) n’était pas en individuel mais il fait un très gros chrono lancé, je ne veux pas lui porter la poisse, mais je pense que c’est l’un des prochains en 44″. On voit de belles choses. On avait un problème de riches, on aurait pu mettre Ludvy (Vaillant). »

Anne Zagré fait le travail

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Cette soirée de samedi a été aussi l’occasion de voir l’entrée en lice d’Anne Zagré, seule autre licenciée du club picard avec le médaillé du jour à avoir aussi également été du déplacement à Eugene, pour les Mondiaux le mois dernier. Et cela c’est mieux déroulé que dans l’Oregon puisque les séries du 100 m haies ont été passées sans encombre. Elle a même remporté la sienne sans trop forcer dans un temps de 13.12. C’est que la Belge arrivait sur cette course « forcément un peu stressée, j’ai vu la première série, je me suis dit « ne prends pas trop de risques », mais il fallait quand même aller à fond. »

Anne Zagré a donc finalement pu se rassurer : « c’était une bonne chose pour moi d’avoir les séries. Forcément, Eugene, ça reste dans un coin de ma tête, mais c’est passé. » Restent désormais les demi-finales pour être finaliste européenne pour la 4ème fois : « Je me sens bien, il va falloir oser prendre des risques en demie, il n’y aura pas le choix. Tout est jouable, il faudra aller plus vite, mais je peux aller plus vite. »

Cynthia Bolingo si proche du grand bonheur

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Enfin, la frustration, ou tout du moins un sentiment « vraiment mitigé », on le retrouve du côté d’une autre Belge de l’AUC, Cynthia Bolingo. Il faut dire qu’à l’entame de la dernière ligne droite du 4×400 m féminin, sa partenaire était toujours en tête, avant de finalement finir 4ème. Alors forcément, « c’est assez difficile à digérer. » Mais en réalité, le sentiment n’est pas non plus uniquement négatif. Certes, il y a ces regrets parce que l’« on est si proche du podium », mais, notait celle qui avait lancé le relais de son équipe, « on a toutes très bien couru, à notre niveau, il y avait juste plus fortes que nous… »

Par ailleurs, « il faut prendre le positif, il y a un record national, 3:22, c’est digne du niveau mondial. » De quoi, à défaut de la breloque, qui manque pour vraiment faire le bonheur des Belges, afficher tout de même de belles promesses pour la suite : « Je sais qu’on arrivera à passer au-dessus, c’est le jeu. Il faut que cette frustration soit un élément de motivation pour essayer de revenir plus fortes et qu’on s’améliore, tant individuellement qu’en tant qu’équipe. »

Pour la dernière journée ce dimanche, ce n’est pas fini pour l’Amiens UC, même s’il s’agit désormais uniquement de son contingent belge, avec Timothy Herman en finale du javelot, Kobe Vleminckx en finale du 4×100 et Anne Zagré en demi-finale, et pourquoi pas en finale, du 100 haies. En revanche, c’en est bien fini de la couverture au plus près des acteurs de cet Euro par Gazette Sports, notre envoyé spécial rentrant dans la Somme ce dimanche. Ce qui n’empêchera pas de retrouver sur notre site les derniers résultats de ces championnats d’Europe.

De notre envoyé spécial à Munich, Morgan Chaumier
Crédit photos : Morgan Chaumier – Gazette Sports