NATATION – Mewen Tomac : « L’objectif, ça va être de ramener une médaille »

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Alors que les championnats de France open battaient leur plein à l’Aquapôle, nous avons interrogé une partie des membres de l’équipe de France licenciés à l’Amiens Métropole Natation sur les Mondiaux passés et les Europe à venir, à partir du 11 août.

C’est Mathieu Neuillet qui le pose ainsi : certes « on n’a pas le podium » du côté des athlètes de l’AMN à Budapest, mais « c’est un excellent bilan » qui « ne peut que nous donner envie de faire mieux. » Le point de vue de Mewen Tomac ne diffère pas beaucoup, illustrant à la fois cette satisfaction et l’envie de faire encore mieux : « J’étais content, 5ème aux Monde (sur 200 dos, ndlr), c’est plutôt pas mal. Après… Non, je suis satisfait. Je pense que j’aurais pu un peu mieux gérer la course mais c’était ma première finale. J’ai quand même bien fait, j’ai nagé plus vite qu’en demi alors que ce n’est pas forcément simple. Franchement, ce n’est que du positif. » Quant à Emma Terebo, qui avait obtenu également une 5ème place sur 100 dos, elle dit avoir vécu une « très belle » compétition. « C’était mes premiers championnats du Monde, développe-t-elle et ça s’est plutôt bien passé, je suis contente de ce résultat. »

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Si les nageurs eux-mêmes ne le ressentent pas forcément – « un cap de passé, peut-être pas » tempère ainsi Mewen Tomac – Mathieu Neuillet estime tout de même que ces résultats ont eu un impact : « Ce sont des jeunes dans une spirale très positive, ils ont fait un résultat top pour eux. Quand on vient de vivre une finale mondiale où on se classe 5ème, quand vous repartez à l’entraînement, vous n’êtes plus le même. Ça fait tomber certaines barrières, ça vous laisse penser que vous êtes capables de chercher quelque chose de plus. Emma est dans cette spirale, je pense qu’elle veut manger tout ce qu’elle peut parce que l’événement qu’elle vient de vivre n’a fait que lui donner des ailes. »

Des Europe à aborder avec confiance et sérieux

Dans tous les cas, ces finales sont un signal positif. « C’est de bon augure pour les championnats d’Europe qui arrivent dans deux semaines », affirme ainsi Emma Terebo. De quoi « y aller avec encore plus d’ambition » admet Mathieu Neuillet. Une ambition que les nageurs assument. Mewen Tomac se fixe ainsi un but élevé : « J’aborde les Europe plutôt bien, j’aimerais bien nager plus vite qu’aux Monde et voir où ça me mène. Je suis plutôt en confiance parce que j’arrive bien à gérer le 200 dos. J’arrive plus confiant qu’aux Monde. Je pense que l’objectif, ça va être de ramener une médaille. » Quant à Emma Terebo, elle vise également « bien sûr » la breloque.

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Emma Terebo, comme Mewen Tomac, fait partie des chances de médailles françaises lors des championnats d’Europe de Rome qui auront lieu ce mois d’août.

Pour autant, cette dernière tempère : « C’est un peu compliqué parce qu’on a rarement eu deux compétitions conséquentes de suite. Il faut se remettre dedans assez rapidement et refaire un pic de forme en très peu de temps. » Une nuance que poursuit Mathieu Neuillet en avançant d’autres arguments : « Il ne faut pas non plus s’imaginer que les autres vont venir et nous regarder. Donc il faut le prendre comme une compétition internationale, il y aura forcément des choses difficiles. Déjà, on a les quota français, il y a deux nageurs par nation qui peuvent intégrer les finales, donc il va falloir se départager entre Français. C’est une difficulté supplémentaire, dès les séries il faudra nager vite. »

Une « dynamique porteuse »

Pour performer, Emma Terebo et Mewen Tomac, mais aussi Enzo Tesic et Roman Fuchs, pourront compter sur la dynamique positive et l’émulation au sein du groupe France. Mewen Tomac le reconnaît, c’est aussi ce qui a donné des ailes durant les Mondiaux : « Il y avait une bonne dynamique dans l’équipe de France. Quand Léon (Marchand, ndlr) gagne dès le premier jour, ça nous a mis dans une bulle en mode « on peut tous le faire », ça nous a permis de faire des belles choses. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas eu autant de médailles aux Monde, c’est de bon augure pour Paris. On a quasiment tous le même âge, on s’entend tous bien, il n’y a pas de conflits. C’est ce qui nous permet d’avoir été bons, on a passé 10 jours avant à Canet tous ensemble, c’était vraiment cool et ça nous a mis dans une dynamique. » Un état de fait encore plus prégnant sur le dos où la concurrence interne à la France se passe à merveille : « Avec Yohann (Ndoye Brouard, ndlr), on se tire la bourre, c’est cool, ça nous permet de progresser plus vite. »

Si cet élan a existé lors des Mondiaux, Mathieu Neuillet a, comme Mewen Tomac qui évoque l’échéance plus lointaine des Jeux, bon espoir qu’elle dépasse ce cadre, le voyant comme la continuité d’une lancée déjà existante : « C’est une dynamique porteuse, mais elle existe depuis longtemps. Quand ils étaient aux Jeux l’année dernière, ce sont tous ces jeunes qui ont fait des demi-finales. On a regardé ça un peu de loin, on a pensé que ce n’était pas satisfaisant, mais c’étaient de jeunes nageurs qui vivaient leurs premiers Jeux Olympiques et qui ont quand même réussi à passer un tour. Quand vous arrivez à rentrer parmi les 16 meilleurs mondiaux sur votre première échéance planétaire, c’est un bon indicateur. Ils n’ont fait que confirmer. Je vois ça comme une continuité. » Qu’il s’agira tout de même de confirmer, pas plus tard que du 11 au 17 août à Rome lors des championnats d’Europe.

Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports