Pour boucler cette nouvelle saison de Pro B, nous sommes allés à la rencontre des quatre joueurs de l’Amiens STT à la veille de leur dernier match pour des bilans individuels. Retrouvez ce jour Grégoire Jean et Horacio Cifuentes.
Tout d’abord, quel bilan tirez-vous de cette saison individuellement ? Et collectivement ?
Grégoire Jean : Il est extrêmement bon, même s’il reste encore un match. Je ne sais pas comment je suis pour l’instant, mais je dois être à trois défaites… Alors forcément on peut toujours faire mieux, mais je suis de loin sur ma meilleure saison en Pro B, donc à titre personnel cette saison était top ! Après si on compare avec la saison dernière où on a gagné quasiment tous les doubles, cette année ça a un peu moins bien fonctionné. Il y a un peu de regrets par rapport à ça, mais ça ne retire rien au bilan plus que bon. Collectivement, c’est aussi ultra positif : on visait le podium, il y avait trois-quatre équipes qui allaient se battre pour le très haut de tableau. On finit deuxièmes sachant qu’on a eu des opportunités de fou sur les confrontations directes, ça aurait pu tourner un peu plus en notre faveur, mais ça s’est joué sur des détails et sur l’ensemble d’une saison, c’est positif.
Horacio Cifuentes : Je pense que ça a été une saison très positive. Au début, on voulait se maintenir dans le quatuor de tête, mais finalement j’ai été le premier à dire « pourquoi se contenter de ça, pourquoi ne pas rêver plus haut ? » Je l’ai dit dès le premier jour de compétition à Arnaud et Denis et depuis, on a commencé à se dire qu’on allait essayer de faire vraiment du mieux possible ! Évidement il y avait deux ou trois autres équipes solides comme Thorigné et Tours, mais on était vraiment très proches. Forcément c’est une bonne chose de finir deuxièmes, mais pour moi c’est un peu difficile aussi. Collectivement, on est vraiment un bon groupe, on est tous très amis et très proches. Je crois que ça a aussi été un gros plus quand il fallait jouer : il y avait beaucoup d’énergie positive entre nous et chacun voulait faire sortir le meilleur des autres. On espérait et on voulait toujours que tout se passe bien pour les autres et ça s’est vu dans nos résultats. Les résultats ont été très bons dans un championnat qui se gagne vraiment en équipe, on ne peut pas s’en sortir individuellement. On était vraiment très très proches alors j’ai comme un pincement au cœur quand j’y pense…
On espérait et on voulait toujours que tout se passe bien pour les autres et ça s’est vu dans nos résultats.
Horacio Cifuentes
Selon toi, quel a été ton point fort cette saison ? Et ton point faible ?
GJ : Pas le double… Mais je pense que j’ai stabilisé mon jeu en fait, et en stabilisant le niveau général, j’ai réussi à gommer les bas que j’ai eus les saisons précédentes. Ça ouvre plein d’opportunités dans le jeu, on arrive un peu à rentrer dans la tête de l’adversaire parce qu’on est confiant. Je dirais que c’est vraiment mon point fort de cette saison, avoir réussi à me stabiliser à un bon niveau. Le point faible… Le double ! En vérité, il n’y a pas beaucoup de choses négatives à retirer de cette saison sur le plan personnel.
HC : Sur le plan mental, je crois que j’ai été différent de l’année dernière : la saison passée a été assez irrégulière pour moi, aussi parce que c’était ma première année ici dans un nouveau club avec de nouvelles personnes, et je crois que j’étais un peu nerveux au début, pas très confiant. Cette année a vraiment été différente, j’étais plus fort, plus tranquille et plus confiant. J’ai super bien joué et jusqu’à maintenant, ça a été ma meilleure saison au niveau professionnel, individuellement parlant. Par contre, je pense que je mets beaucoup de temps à m’adapter quand on joue à l’extérieur, parfois ça me prend plus de temps d’avoir confiance en moi et dans les éléments qui m’entourent : ça m’a souvent joué des mauvais tours parce que dans ces conditions je réfléchis trop et j’ai perdu beaucoup de matchs à cause de mon manque de capacité à m’adapter, il faut encore que j’apprenne à m’adapter plus vite aux circonstances nouvelles. Il me manque aussi un peu d’expérience, par exemple contre Issy au match aller, j’ai perdu 3/0 contre le joueur que Jesús a battu 3/0 au match retour, et j’ai été battu facilement parce que je n’ai pas su m’adapter assez rapidement à la salle et à l’ambiance.
Il faut être clair, c’est n’importe quoi comme sport de toute façon…
Grégoire Jean
Individuellement, quel est le match que tu retiendrais sur cette saison ? Et d’un point de vue collectif ?
GJ : Sûrement celui sur Léo De Nodrest. Cette saison j’ai réussi à battre des joueurs contre lesquels je n’avais jamais gagné, mais celui sur Léo… Je l’avais déjà joué et il m’avait bloqué dans quasiment tous les secteurs donc je ne m’attendais pas à être performant sur lui mais j’ai réussi à développer mon jeu et ça a aussi été un déclic dans la saison. Collectivement, le match le plus abouti a été celui que je n’ai pas joué, le 3/0 à Tours. À ce moment-là, on climatise un peu le championnat. C’était serré, on était un peu en-dessous parce qu’on avait perdu des points, mais là on gagne 3/0 et ça met un coup de bambou à Tours et nous on revient. Les trois matchs qui se jouent se gagnent vraiment très très serré. Collectivement c’était le meilleur, et le voir depuis le banc c’était jouissif ! Il faut être clair, c’est n’importe quoi comme sport de toute façon…
HC : Je ne sais pas si ça a été mon match le mieux joué, mais ça a été le mieux vécu émotionnellement, celui contre Thorigné. J’ai battu le gaucher et ça a été un match incroyable sur le plan émotionnel, agréable à voir et avec beaucoup d’euphorie. Collectivement, je pense que ça serait le tout premier contre Tours : une victoire 3/0 en deux heures, sans souffrance… Plus c’est rapide, mieux c’est ! Enfin, on a quand même souffert parce que finalement je gagne 3/2, 14-12, et c’est pareil pour Tomi et Jesus…
Le retour à une saison normale, avec son public et sans trop d’aléas était un point important après deux saisons à vide ?
GJ : Ça fait plaisir ! C’est assez négatif à dire, mais finalement on s’était habitués aux matchs à huis clos, et là franchement ça faisait plaisir. On sentait que les supporters n’attendaient que ça aussi, on a rarement partagé autant de moments avec le public que cette année. Que du bonheur !
HC : C’est vraiment bien de jouer avec du public, c’est peut-être un peu difficile au début, mais quand on a le public en sa faveur… Je me suis senti vraiment proche du public cette année, ce sont tous des bonnes personnes ici et j’ai vraiment été heureux de faire partie de ce groupe.
Enfin, quel serait ton grand regret de cette saison ? Et tes ambitions pour l’année prochaine ?
GJ : Le regret serait de ne pas monter… Donc mon ambition pour la saison prochaine, avec Montpellier, reste la montée encore une fois. Avec la nouvelle formule, même si Montpellier est en Pro B aussi, je ne suis pas sûr de revenir jouer à Amiens, mais dans tous les cas je jouerai un match contre eux l’an prochain !
HC : Aucun regret! Je vais changer de club, pour jouer dans une ligue encore plus forte, la meilleure de France, et j’espère que ça se passera bien pour moi. Ça sera une étape importante pour moi, encore un changement de club, de nouvelles personnes, de nouveaux camarades… Mais au niveau professionnel, si je veux continuer à m’améliorer et voir encore plus haut, c’était la meilleure décision à prendre.
Le mot de la fin…
GJ : C’était un plaisir de jouer ici !
HC : Je suis très reconnaissant envers le club, envers le président, envers l’entraîneur et envers le public. Je ne peux que les remercier pour tout, de m’avoir ouvert les portes du tennis de table français. Ce sont tous des gens incroyables alors je suis vraiment heureux. Peut-être qu’un jour je pourrai revenir…
Propos recueillis par Océane Kronek
Crédits photos : Léandre Leber – Gazette Sports