L’entraîneur du RC Salouël-Saleux (D2), suspendu, a assisté à la défaite (1-2) des siens en finale de la coupe de Somme contre l’US Abbeville (R3) depuis la tribune de Moulonguet. Il dresse pour nous le bilan d’une saison Ô combien exceptionnelle, bien que ternie par une fin manquée.
Est-ce une déception de s’incliner de cette manière ?
Il y avait la place, mais on savait encore une fois qu’on jouait une équipe supérieure à nous. Ce n’est pas pour autant qu’on a arrêté de jouer, bien au contraire. On mérite peut-être plus que ce résultat-là, après ça fait partie du football. Il faut accepter et rebondir le plus rapidement possible.
Cette coupe était-elle un de vos objectifs ?
Quand on est engagé dans une compétition, on la joue à fond. L’objectif principal ce n’était pas celui-ci, c’était plus la montée en D1. On a fait un faux pas sur notre dernier match à Flesselles, donc là on avait l’occasion de rebondir et d’aller chercher un trophée pour « sauver » la saison. On n’a pas réussi, mais il ne faut pas tout jeter à la poubelle cette saison. Au contraire, il y a beaucoup de positif et il y a aussi du négatif, on va travailler dessus pour qu’il donne du positif et on repartira de l’avant l’année prochaine.
Est-ce que votre parcours en coupe de France ne vous a pas desservi en championnat, dans le sens où vous étiez attendu par vos adversaires ?
Sur certaines équipes oui, d’autres non. Après il faut accepter que les équipes veuillent nous battre. C’était déjà le cas l’année dernière avant notre parcours en coupe de France. On doit aussi gagner des matchs où l’on perd, c’est le football, comme aujourd’hui, on ne peut pas s’arrêter à un score. Il faut en tirer les conclusions et ne pas reproduire les mêmes erreurs l’année prochaine.
Qu’est-ce que tu retiens de cette saison ?
Le beau parcours en coupe de France forcément. En championnat on s’est battus jusqu’au dernier match et on fait quand même une finale, même si on la perd. Ça reste une saison pleine, ne serait-ce qu’au niveau des matchs, on en a joué une trentaine, pour une équipe de district ça s’arrête plutôt à 20, 25 grand max.
J’espère garder tout mon effectif
Antoine Mücke, entraîneur du RC Salouël
Ça y est c’était le dernier match, on va être en vacances et les garçons vont avoir besoin de repos pour reprendre rapidement la prépa mi-juillet.
Avec l’aura et les revenus générés par la coupe de France, est-ce que Salouël a changé de dimension ?
« Oui » de ce point de vue et « non » étant donné qu’on reste dans la même division. On sera toujours un club de district en deuxième division. Après c’est sûr que ça va peut-être faire du bien pour attirer des joueurs et repartir sur de bonnes bases. Je pense qu’il y a des cadres qu’il va être important de garder. D’ailleurs, j’espère garder tout mon effectif. On parlera avec les garçons en temps voulu. Il faut déjà préparer la saison prochaine, les matchs amicaux pour recruter ont déjà commencé il y a une semaine, mais on ne pouvait pas se permettre avec le match de coupe. On est sur quelques joueurs mais je ne dirais pas les noms, on en parlera en temps voulu avec eux et j’espère qu’ils signeront chez nous pour améliorer l’équipe et atteindre les objectifs qui seront fixés au mois de juin.
Maintenant, garder le groupe que vous aviez cette année, c’est peut-être ça le plus dur…
Oui c’est dur parce que c’est toujours difficile de garder les gars sur un échec. Après je pense qu’il y a un vrai challenge à Salouël. On ne va pas se mentir, on a un vrai objectif de monter en Ligue en trois ans. Avec le covid on s’est fait avoir deux fois, là on échoue aux portes du dernier match. Après ce n’est pas grave, il nous reste du temps, il faudra atteindre l’objectif quoi qu’il arrive. On s’en donnera les moyens que ce soit en recrutant des joueurs de qualité, au niveau des infrastructures ect.
On est plus une famille, qu’un club de foot
Antoine Mücke, entraîneur du RC Salouël
On l’a compris, l’objectif l’année prochaine sera encore de viser la montée…
C’est ça, on l’a affirmé d’entrée. On s’est battus jusqu’au bout, on n’a pas fait les petits bras à dire qu’on ne la jouait pas, on savait quoi qu’il arrive que l’objectif c’était la montée. On confirmera ça l’année prochaine j’espère.
On parlait des potentiels départs, est-ce que les émotions que vous avez vécues cette année ont forgé un groupe qui a envie de continuer à jouer ensemble ?
Je pense, parce qu’on est plus une famille, qu’un club de foot. Donc ce n’est pas l’argent qui va motiver les joueurs, même s’il y en a beaucoup qui ont le niveau au-dessus, ça je le conçois. On est plus sur le côté familial que le business. Les vraies valeurs du foot c’est qu’on se retrouve après l’entraînement à boire une bière et fêter la victoire dans le vestiaire, c’est plus important que de toucher 50€ par mois pour gagner un match.
Julien Benesteau
Crédit photo : Audrey Louette (archive) et Kevin Devigne – Gazette Sports