Le saut en longueur amiénois s’est particulièrement mis en évidence ce dimanche au Meeting National de l’Amiens UC. L’occasion, notamment, après la compétition, pour Erwan Konaté de revenir sur son changement de statut.
Erwan Konaté, 1er avec 7,90 m
Malheureusement, il en a fallu un dernier, j’aurais bien voulu le faire dès le premier saut parce que c’est une petite pression un peu dure à avoir. Les conditions semblaient compliquées mais au final, elles étaient bonnes avec un bon vent et une bonne ambiance. C’était très cool. On voit un meeting qui grandit. Et on est contents de sauter de plus en plus loin et de ramener des gens. Ça fait plaisir. C’était un très beau concours. Faire 73, 74, 75 ! (Trois sauteurs étaient à 7,73 m, 7,74 m et 7,75 m au moment où il s’est élancé pour son dernier bond, ndlr) Et finir à 90, heureusement, parce que sinon je pense que j’aurai mal dormi ce soir.
C’est un petit meeting, mais c’est central pour moi pour faire les championnats du Monde et pour accéder à de grosses compétitions, donc c’était important de sauter loin. Les échéances vont dépendre de la performance que j’ai faite là, peut-être la Diamonds League à Oslo. Après, l’objectif, ce sont les championnats du Monde juniors dans un premier temps et peut-être les championnats du Monde seniors parce que c’est bien, les juniors, mais les JO, c’est dans deux ans. Et je compte bien ramener la plus belle des médailles.
La pression est là. Je pense que j’aurais pu sauter beaucoup plus loin cet hiver si je n’avais pas toute cette pression parce que du jour au lendemain on passe du mec qui saute à Amiens, qui s’entraîne trois fois par semaine et que personne à part les gens du club ne connaît à un mec qui fait champion du Monde où il y a des sponsors, des agents, la pression de l’État. Il y a beaucoup de choses autour de ça, de l’argent, qui n’étaient pas là avant, et ça met de la pression. Après, j’essaie de la gérer au maximum, et de ne jamais me prendre la tête. Ça ne sert à rien. Au final, je suis un mec qui saute dans du sable.
Raihau Maiau, 2ème avec 7,75 m
C’était vraiment bien. Je suis content. Ça faisait un bout de temps qu’avec les blessures, je n’avais pas pu refaire un concours comme celui-ci. Je n’avais vraiment pas un but de performance mais comme on est chez nous, on est obligé de donner. C’est vraiment une bonne nouvelle, parce que j’ai eu beaucoup de blessures, j’ai 4 opérations sur le pied. C’est vraiment une autre prépa, un autre moi, je dois m’adapter, toujours.
Là, je n’avais pas trop d’objectifs, je me suis dit qu’il fallait revenir, avoir de bonnes sensations. Aujourd’hui, j’ai sauté vraiment sans douleur, pour la première fois depuis un bon moment. La semaine prochaine, il y a Pierre-Bénite, c’est vraiment un concours énorme sur le stade Salim Sdiri à qui je passe un coucou. On a toujours bien sauté là-bas, le sautoir est bon, on espère performer. Après, l’objectif, ce sera les France.
Tiphaine Mauchant, 1ère avec 6,52 m
Ça va, le vent n’est pas là mais ça va. Je suis satisfaite, j’étais venue pour battre mon record, j’étais à 6,46 m, là, je fais 6,52 m, c’est devant mais il manque le vent régulier. Les conditions n’étaient pas vraiment les meilleures. Là, déjà, je suis qualifiée pour les Jeux Méditerranéens. Ensuite, si possible, ce serait bien d’aller chercher une qualif pour les championnats seniors. Je pense que je les ai dans les jambes, il faudrait que je refasse un ou deux concours pour le valider. Je me sens super bien, je suis venu pour trouver une bonne structure où je puisse m’entraîner en été comme en hiver dans de bonnes conditions avec des coachs qui sont là toute l’année, je suis servi ici.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports