L’expérimenté attaquant de l’ESC Longueau, Romuald Lemaire revient sur l’occasion manquée par les siens de valider la montée à domicile et invite à se remobiliser mentalement avant de se rendre à Dunkerque pour la dernière journée de championnat.
Vous ne vous êtes pas facilité les choses…
Effectivement, on se complique la tâche. Avec la défaite de Marck, on aurait pu fêter la montée ici, malheureusement on a ce que l’on mérite. On n’a pas fait le job aujourd’hui, on n’a pas été à la hauteur de l’évènement. Il faudra gagner la semaine prochaine ou que Marck fasse moins bien que nous. On avait la tête basse dans le vestiaire, on s’est dit qu’on avait loupé quelque chose de grand, mais il reste encore trois points à prendre.
Est-ce que Longueau est en train de craquer ?
Non, parce qu’on est encore devant. J’aurais aimé gagner aujourd’hui devant tout le monde. Maintenant, on n’est pas mort, on est encore maîtres de notre destin.
Je ne sais pas comment on va aller à Dunkerque la semaine prochaine, mais on va y aller
Romuald Lemaire, joueur de l’ESC Longueau
La fin de saison est difficile…
Oui, c’est vrai, aussi bien sur le plan physique que mental parce que quand tu es premier, ça te pompe de l’énergie malgré tout. Physiquement, on a eu des blessés graves avec Yaël, Thomas Kwinta, Gaëtan Tassart, des blessures articulaires. Là, on perd Simon Petit pour un long moment, d’une blessure à l’ischio. Mathieu Delcuse est aussi sorti en boitant. C’est compliqué dans le sens où je ne sais pas comment on va aller à Dunkerque la semaine prochaine, mais on va y aller, même avec des gars de la réserve s’il faut. Ce n’est pas la semaine prochaine qu’il faudra craquer.
On a senti pas mal de tension sur le terrain…
Quand tu as envie de gagner et que ça ne tourne pas dans ton sens, tu es frustré et c’est là où on doit encore gagner en maturité et expérience. On doit être plus sereins et se dire qu’au final, si on fait match nul, c’est bien aussi. À 0-1, on voulait aller de l’avant, marquer, revenir au score et en fin de compte, on se découvre et on en prend deux autres.
Il y a eu de la précipitation dans le second acte…
De par le fait que Loon ouvre le score, oui. Tu as envie de revenir au score parce que tu veux prendre au moins un point mais tu n’es plus en place, tu te découvres, tu te déséquilibres.
Il ne faut pas se mettre de pression, même si c’est dur à contrôler.
Romuald Lemaire, joueur de l’ESC Longueau
Ça va se jouer sur quoi ?
Ce n’est que dans la tête. Il faut se régénérer un peu, remettre un coup de collier cette semaine à l’entraînement et faire le vide. Il faut se reconcentrer sur nous, mettre des mots, évacuer un peu tout ce qu’on est en train de vivre, parce que c’est pesant. Tout le monde parle de la N3, peut-être qu’on bouffe de l’énergie par rapport à ça. Il ne faut pas se mettre de pression, même si c’est dur à contrôler. Maintenant on est toujours maîtres de notre destin, il faut bien récupérer parce que le match de Marck nous a fait très mal. On a fait pratiquement trois matchs en une semaine, on y a laissé des plumes. Il ne faut pas se trouver des excuses.
C’est une finale…
Oui, il y aura un gagnant et un perdant. Un nul suffit, mais je signe pour une victoire parce que je suis un compétiteur. C’est beaucoup de pression, il y a beaucoup d’attente, peut-être qu’on est un peu perturbés. C’est prenant, ça nous touche mentalement aussi, quand tu vois tout l’engouement qu’il y autour de nous tu as envie de bien faire. On ne va pas remettre toute la saison en question, on va aller à Dunkerque avec le couteau entre les dents.
Déjà contre Marck vous aviez eu du mal à gérer l’ambiance et la pression…
Ah complètement, oui. Mais là, j’ai l’impression qu’on n’est pas rentré dans le match alors que contre Marck, on a changé des choses et on a montré un autre visage en deuxième mi-temps. On était passé en mode guerrier. Là, je n’ai pas ressenti ça. Même si on a fait une première mi-temps globalement maîtrisée, en deuxième on était totalement déséquilibrés et c’est dû au fait de vouloir revenir au score. On s’est retrouvé moins bien en place, on faisait un peu moins les efforts, on prend plusieurs vagues et on finit par encaisser deux autres buts.
Est-ce qu’il y aura des regrets si ça ne va pas au bout la semaine prochaine ?
Oui évidemment, surtout quand on voit à nouveau le résultat de Marck. Si on est là c’est qu’on le mérite. Si on gagne on monte, si on perd on n’aura que nos yeux pour pleurer.
Julien Benesteau
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports