AUTO – LMP2 : Lilou Wadoux ronge son frein à Spa

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Largement perturbées par la pluie et d’innombrables interruptions, les 6 Heures de Spa-Francorchamps n’ont pas permis à l’Amiénoise Lilou Wadoux et à son team de faire des étincelles, pour la 2e course de la saison d’Endurance.

C’était une répétition générale avant LE rendez-vous de la saison, les 24 Heures du Mans les 11 et 12 juin. Mais la pluie a joué les trouble-fête sur les Ardennes belges. Et Lilou Wadoux a dû se contenter d’une heure de course tout juste. Sur six heures, c’est peu. La Samarienne du team Richard Mille Racing a globalement bien fait ce qu’elle avait à faire, s’installant au volant pour la première fois après 4h de course. Avant d’être rappelée pour finir le travail, en faisant franchir la ligne d’arrivée à l’Oreca #7 du Richard Mille Racing Team à la 8e place de sa catégorie LMP2 (sur 15) et 14e au classement scratch, sur 37 voitures au départ. Ce qui marque des progrès par rapport au premier meeting, à Sebring (Floride), en mars.

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C’est devant des tribunes bien remplies et sous un soleil jouant à cache-cache avec les nuages que le départ des 6 Heures de Spa-Francorchamps a été donné. La voiture du team Richard-Mille, pilotée pour commencer par Charles Milesi, partie en 10e position des LMP2 sur la grille – 14e au scratch – est 11e du scratch quand les Porsche #91 et #92 et la Ferrari #85 se touchent peu après le départ. Le safety car neutralise la course juste après le 1er tour. La Ferrari est obligée de s’arrêter aux stands. En tête, on trouve la Glickenhaus #708 du Français Olivier Pla, devant les Toyota #7 de Mike Conway et #8 du Suisse Sébastien Buemi, suivie de l’Alpine Elf #36 d’André Negrao.

Alors que les vitesses de pointe frôlent les 300 km/h, après une quinzaine de minutes le ciel devient menaçant et des gouttes font leur apparition. Charles Milesi reste 7e des LMP2 après une demi-heure. Après 35 minutes, Sébastien Buemi prend la tête devant la Glickenhaus américaine et la Toyota #7 de Mike Conway.

Pneus pluie ou slick ? Telle est la question…

Sous la pluie, après 45 minutes de course, Charles Milesi pointe 10e LMP2 (14e au scratch). Après une heure de course, Charles Milesi est 8e LMP2 et 12e au scratch. 14h03 : safety car après l’accident sous la pluie de la #44, pilotée par un vétéran, le Tchèque Miroslav Konopka. Et la Ferrari #85 victime d’une touchette fait un tête-à-queue. Drapeau rouge : course arrêtée après 1h et 7 minutes. Certains secteurs du circuit restent secs, épargnés par la pluie. Les équipes hésitent à passer aux pneus pluie…

Drapeau rouge à cause des trombes d’eau

14h25, après 17 minutes d’arrêt, la course repart sous safety car. En tête, la Toyota #8 du leader, le Suisse Sébastien Buemi, peine à repartir. Elle s’arrête et Sébastien Buemi en sort, en colère ! Contraint à l’abandon, « à cause, expliquera-t-il plus tard, d’un problème avec le système hybride » de son Hypercar Toyota GR010. La course est du coup de nouveau interrompue. Quand elle repart, la #9 de l’Italien Lorenzo Colombo, coéquipier de Robert Kubica et Louis Delétraz, se retrouve 2e et 1ère LMP2. Puis après 1h40, Charles Milesi se retrouve leader ! Avant que le coéquipier de Lilou Wadoux s’arrête aussitôt aux stands. Pour laisser le volant, non pas à l’Amiénoise mais à Sébastien Ogier. L’octuple champion du monde des rallyes repart en 9e position des LMP2. Charles Milesi aura passé 1h41 au volant, bouclant 34 tours, son meilleur en 2 min 8 sec 397.

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Des trois pilotes du team Richard Mille Racing, Lilou Wadoux est celle qui a passé le moins de temps au volant, lors de ces 6 Heures de Spa.

Sous un violent orage, il tombe des cordes sur une partie du circuit seulement, après 1h50 quand la course est placée sous le régime de safety car, encore une fois, par précaution vu l’état gorgé d’eau du circuit. Avec une visibilité réduite à cause de la pluie, Sébastien Ogier est 8e LMP2 (11e du scratch). Quand après 1h55 de course, les 6 Heures de Spa sont arrêtées une nouvelle fois, à cause cette fois de ces conditions météo. « Il faut attendre que l’eau s’évacue » explique le directeur de course au micro de la chaîne L’Équipe, avant d’autoriser toutes les équipes à changer de pneus.

Sébastien Ogier lâche les chevaux !

15h25 : après 28 minutes d’arrêt, la course est relancée… sous safety car et sous la pluie, avant de redémarrer véritablement six minutes plus tard, à la lumière des phares. Et c’est une LMP2, la #31 du team WRT, pilotée par le Néerlandais Robin Frijns, qui prend la tête devant l’Alpine d’André Negrao, sous la pression de la Toyota #7 4 roues motrices de Mike Conway. Sébastien Ogier place une accélération sous la pluie qui n’a rien d’un pétard mouillé. Son attaque dans le Raidillon installe la #1 du team Richard Mille Racing à la 6e place des LMP2.

À l’approche de la mi-course, le Britannique Edward Jones dépasse Sébastien Ogier. Le partenaire de Lilou Wadoux fait ensuite un tout droit dans un virage avant de taper légèrement. Et de repartir, en 9e position des LMP2, avec donc 3 places de perdues. Sans surprise vu la pluie qui ne faiblit pas, les sorties de piste se multiplient.

Mais à mi-course, ça sent le retour à la logique quand une Hypercar reprend les commandes, en l’occurrence la Toyota GR010 Hybrid du Britannique Mike Conway, au volant depuis le départ 3 heures plus tôt ! Mais paye-t-il sa fatigue ? Robin Frijns, intenable au volant de sa LMP2 WRT #31, repasse en tête moins de dix minutes plus tard. Une joie de courte durée car la sortie de piste de la #34 pilotée depuis quelques instants seulement par Alex Brundle, entraîne un nouveau passage sous safety car.

3h et quart après le départ, on n’a toujours pas vu Lilou Wadoux en piste. Elle doit trépigner pour prendre son relais, à moins que la pluie toujours aussi soutenue, coupe l’envie de la jeune Samarienne. Cette nouvelle interruption a dépassé les 25 minutes quand la course reprend sous safety car, histoire de chauffer les pneus sur une piste détrempée d’un bout à l’autre de ses sept kilomètres.

Une éclaircie et Lilou Wadoux prend enfin le volant

Chauds, les supporters de l’équipe belge WRT le sont ! Car l’Oreca Gibson 07 #31 – même voiture que celle de Lilou Wadoux – continue, à domicile, de mener le peloton, avec toujours Robin Frijns en tête. 2ème : la Toyota #7 pilotée par le Japonais Kamui Kobayashi quand la course reprend pour de bon, 36 minutes après avoir été stoppée. Il reste un peu plus de deux heures à rouler et Lilou Wadoux ronge toujours son frein dans le paddock…

Elle voit Sébastien Ogier rétrograder, 11ème des LMP2 et 15e au scratch. Et l’expérimenté rallyman sort une deuxième fois de la piste, voiture légèrement endommagée côté droit et à l’avant, mais toujours en course. Sébastien Ogier laisse alors la place à l’Amiénoise, après 2h12 de pilotage et 26 tours, le meilleur en 2 min 24 sec 714. Il est 16h58 quand Lilou Wadoux s’installe enfin dans le baquet de la #1 pendant que les mécanos installent le capot de rechange. La Picarde s’élance en 11ème position des LMP2 (18e au scratch). Le ciel se dégage sur la Wallonie, il pleut moins fort et, en tête, la Toyota Hypercar #7 repasse la LMP2 de WRT et s’installe à nouveau aux commandes.

Lilou Wadoux plus rapide que Sébastien Ogier

Lilou Wadoux tient son rang, sagement. Les positions se figent quand la pluie cesse, la course devient plus lisible et plus visible, sans projection d’eau. L’ancienne pilote de l’Alpine Elf Europa Cup grignote une place. Puis deux quand le revenant Sébastien Bourdais (Vector Sport), vainqueur des 24 Heures de Spa il y a vingt ans, fait un tout droit dans un virage. La Samarienne améliore son meilleur tour et celui de Sébastien Ogier (en 2 min 24 sec 381), profitant aussi du temps plus sec, alors qu’en tête, à 1h20 de l’arrivée, on retrouve 3 Hypercar : la Toyota #7, suivie par deux Français : Matthieu Vaxivière sur l’Alpine Elf #36 et Romain Dumas dans la Glickenhaus #708.

Mais la Glickenhaus va alors s’arrêter à deux reprises, le team US hésitant sur le choix des pneus, slick ou retaillés. Une tergiversation qui lui coûtera la victoire et le podium. La #9 du Suisse Louis Delétraz tape pendant ce temps violemment, course terminée. La LMP2 de Jota sort également. Après quasiment une heure sans interruption, la course est neutralisée une énième fois. Après huit minutes de break forcé, c’est la Toyota #7 aux mains de l’Argentin Jose Maria Lopez qui mène les débats.

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Lilou Wadoux et Charles Milesi ont un mois pour peaufiner encore les réglages avant les 24 Heures du Mans.

Tandis que Lilou Wadoux va quitter l’arène, déjà. Seize petits tours et puis s’en va… Lilou Wadoux rentre aux stands après 43 minutes seulement, en ayant peu ou prou maintenu l’Oreca à la place qu’elle occupait quand elle avait pris le volant. Charles Milesi le reprend. Il est 8e des LMP2 et 14e au scratch. Alors qu’en tête, l’écart se resserre – 6 secondes – à 40 minutes de l’arrivée entre la Toyota #7, leader et l’Alpine Elf toujours aux mains de Matthieu Vaxivière.

Au Mans, Charles Milesi est tenant du titre…

Côté Richard Mille Racing Team, Charles Milesi assure, grignotant trois places au scratch. A 23 minutes du drapeau à damiers, en dépassant successivement les LM GTE Pro, pour se rapprocher de Louis Delétraz (Prema). À 16 minutes de l’arrivée, Lilou Wadoux reprend la main. Mais ses pneus froids lui valent de frôler le tête-à-queue, sur la piste asséchée et de perdre du temps dans un virage très serré, où elle s’immobilise. L’Oreca #7 cède alors le terrain, au classement scratch, que Charles Milesi venait de gagner. Mais au final, Richard Mille Racing Team et Lilou Wadoux ont donc fait mieux qu’aux États-Unis il y a deux mois, ce qui est encourageant avant de débarquer dans la Sarthe…

Charles Milesi tentera la passe de deux dans 35 jours au Mans, puisque l’an dernier, à 20 ans, il faisait partie du trio qui a remporté la course mythique en LMP2. Il courait alors pour l’équipe belge WRT, aux côtés d’un certain Robin Frijns, le Néerlandais et son équipe vus particulièrement à leur avantage ce samedi sur la piste mouillée de Spa, en signant le doublé en LMP2, avec les 3ème et 4ème places au scratch. Alors que la victoire revient à l’Hypercar Toyota #7 du trio Conway – Kobayashi – Lopez devant l’Hypercar Alpine Elf #37 des Français Nicolas Lapierre, Matthieu Vaxivière et du Brésilien André Negrao.

Le classement et toutes les infos sur les 6 Heures de Spa


Vincent Delorme
Crédit photos : DR (Richard Mille Racing Team)