Lors de la longue conférence de presse donnée par Patrick Letellier, Jean-Luc Mention, Paul Lhotellier et Élie Marcos, la passation de pouvoir à la tête du club entre les deux premiers a été un sujet majeur.
Après moins de 5 années à la tête du club, Patrick Letellier a annoncé passer le flambeau à Jean-Luc Mention à l’occasion d’une conférence de presse donnée ce lundi. Comme principale raison à sa mise en retrait, celui qui est encore président jusqu’à la fin du mois a mis en avant son sentiment sur la durée idéale d’un mandat à la tête d’un club : « Je n’ai jamais été pour les présidences longues. Il faut renouveler les choses. L’intérêt de changer les hommes, c’est d’amener des choses un peu nouvelles. »
Alors il a fallu trouver un successeur. À l’entendre, il n’a pas été très difficile de convaincre Jean-Luc Mention de reprendre le flambeau. Il est vrai que, déjà impliqué dans le club depuis la mise en place de la structure AHE par le Club des Bâtisseurs à travers lequel il est actionnaire, il n’arrive pas en terrain inconnu : « Notre rôle, en tant qu’actionnaire, a été de s’engager. Je n’imaginais pas, quand Patrick a décidé de se retirer, qu’il n’y ait personne sur le fauteuil, que le club soit abandonné, ce n’est tout simplement pas notre ADN de Club des Bâtisseurs. »
Une transition dans la continuité
Alors que Patrick Letellier reconnaît lui-même qu’il restera présent en tant qu’actionnaire et « pour continuer à donner un coup de main et participer au fonctionnement », c’est donc une transition tout en douceur et « en toute confiance » qui se prépare. Et s’il fallait donc renouveler la présidence pour sortir de la routine, pas question, donc, de tout changer. « Patrick a bâti des choses, j’aimerais dire qu’aujourd’hui, il n’y a plus qu’à pérenniser, on ne va pas faire de révolution », assure ainsi Jean-Luc Mention.
« Ce sera une présidence de continuité puisque l’intégralité des actionnaires poursuit l’aventure », ajoute celui qui prendra la présidence le 1er mai, au lendemain de la fin de mandat de son prédécesseur. Une continuité qui sera d’autant plus facilitée par l’organisation du club, notamment dans le secteur sportif, « puisque Élie (Marcos, manager général, ndlr) est en place. »
La « rage de vaincre » comme leitmotiv
Le futur président des Gothiques en a aussi profité pour donner les orientations de son mandat. Notamment en définissant son rôle comme « celui de chef d’orchestre » insistant sur « un esprit d’équipe et de complémentarité » : « Il va s’agir de coordonner l’ensemble des personnes pour avoir les résultats escomptés : pérennité, résultats sportifs, intégration des jeunes et mettre l’humain au centre du sport. »
Du côté des résultats sportifs, l’objectif affiché est, déjà de « tenir notre place », par rapport au budget du club, mais aussi d’être « ambitieux ». C’est-à-dire de « tenter le challenge d’être mieux classés que notre budget. » Car « si on a la chance de trouver un gros sponsor pour trouver des joueurs à grands frais, tant mieux », mais faute de cela, il faudra surperformer pour titiller les 3 premiers. Et pour y parvenir, Jean-Luc Mention avance un état d’esprit, un leitmotiv, « la rage de vaincre ».
Créer une communauté comme modèle de développement
La grande direction qu’il veut donner sera par ailleurs de mettre en avant la « communauté » qui suit le club amiénois. « Ma volonté, explique-t-il ainsi, c’est de créer un ralliement. » Il fait ainsi le constat qu’« il y a toute une communauté qui nous suit, par les médias, le numérique. Il ne faut pas les sous-estimer. » Et au contraire, la faire vivre, la rendre plus concrète, et pour cela, « vivre de manière plus contemporaine. »
C’est qu’il s’agit d’un enjeu majeur, pour lui. Il est ainsi question d’avoir un club qui fédère autour d’un « ADN », d’une « ambiance particulière » et donc une question d’image : « Un joueur qui hésitera pourra pencher pour Amiens parce qu’on est suivi, qu’il y a de la bienveillance, qu’on est bien accueilli. Il faut créer la différence comme ça. » Une différence qui pourrait avoir d’autres effets bénéfiques, sous forme de cercle vertueux : « Derrière en découlera que des sponsors, pas forcément d’Amiens, se diront que s’ils ont un billet à mettre sur un club, ce sera sur celui d’Amiens. »
Pas un moindre intérêt donc, puisque, malgré tout, l’argent reste le nerf de la guerre.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports