L’éducateur de l’Amiens SC (b) était autant déçu par la baisse de régime de son équipe en deuxième période que frustré par les éléments du scenario qui l’ont privé du point du nul.
Vous avez vécu une fin de match frustrante ? Plus que frustrante ?
Oui, frustrante, parce que je pense qu’il y avait matière à mieux faire, à mieux gérer certaines situations, à proposer autre chose sur cette deuxième mi-temps.
Le plus dur, c’est de ne pas avoir su reprendre l’avantage ou ce but encaissé en fin de match ?
Les deux. J’aurais aimé qu’on puisse proposer autre chose, réussir à mettre plus de pression sur notre partie offensive, on n’a pas su forcément bien gérer certaines situations. On a donné l’opportunité d’avoir ce genre de scenario.
Même si j’analyse cette fin de match en deux temps, puisqu’il y a deux décisions arbitrales très contraires. Parce qu’il y a aussi une transition suite à un corner où l’arbitre coupe une contre-attaque qui est une super occase de but. Siffler à ce moment-là, je ne suis pas sûr que ça se voit sur beaucoup de terrains. Et bien entendu cette faute de main qui est sifflée (sur le pénalty, ndlr).
Donc c’est une partie où on est responsable parce qu’on n’a pas su non plus mettre autre chose dans ce match, en tout cas sur la deuxième mi-temps, et puis il y a deux faits de jeu arbitraux qui nous sont défavorables.
Azouz Hamdane nous a expliqués qu’il avait identifié là où vous leur faisiez mal et qu’il y avait eu un correctif, ça expliquerait que vous ayez été plus en difficulté en seconde période ?
Non, je pense que c’est surtout par nos choix de jeu qu’on s’est mis en difficulté, ce n’est pas forcément par ce qui a été proposé par l’adversaire. Sur un terrain hyper difficile, on a aussi essayé de s’adapter. Alors, plus en difficulté, oui, puisqu’on a trouvé moins de situations pour prendre l’espace, mais je pense que ça vient plus de nos choix de jeu et de notre application technique qui a été un peu défaillante sur la deuxième mi-temps.
L’entame de match, ça ne suffit pas, il faut travailler sur la constance.
Il y avait pourtant eu une très belle entame de match ?
Oui, et ça se concrétise par une ouverture du score, mais l’entame de match, ça ne suffit pas, il faut travailler sur la constance. Mais sur la première mi-temps en général, je trouve qu’il y a eu des choses plutôt intéressantes. On a su mettre en place ce que l’on voulait. Sur la deuxième mi-temps, je regrette le manque de rythme qu’on a proposé, le manque d’intention de jeu qu’on a eue. C’est ça qui me laisse un peu sur ma faim.
Il faut continuer à travailler. C’est un groupe jeune, ça fait grandir aussi. Mais c’est pénible d’arriver au mois de mars et d’avoir encore ces petites choses qui font qu’on se laisse dans des situations comme celle-là en fin de match.
Qu’est-ce qui fait qu’il y ait deux périodes totalement différentes ?
Je pense que c’est la particularité d’avoir des groupes jeunes. On le voit sur les catégories U16, U17, U19, d’une mi-temps à l’autre, ce n’est pas la même chose. Là, quand on aligne cinq U19 au coup d’envoi, on sait que ça peut arriver, ça fait aussi partie de l’apprentissage de garder une constance dans un match.
On a fait une première mi-temps cohérente, une deuxième un peu moins bonne. Malgré ça, le nul n’aurait pas non plus été illogique. Mais cela fait partie du foot, il faut l’accepter.
C’est une problématique que l’on a déjà abordée, vous prenez l’avantage et malgré tout, vous ne parvenez pas à le gérer. Cette question de la gestion des situations favorables reste compliquée ?
C’est un peu différent de Croix parce qu’on avait encaissé à chaque fois dans les 3 ou 4 minutes qui suivaient, là, c’est 20 minutes après, ça peut arriver. Mais effectivement, quand on mène au score, à l’extérieur, dans ce genre de match, sur ce genre de terrain, il faut savoir gérer. Mais je le dis et je le répéterai, il y aura forcément des erreurs qui vont être faites tout au long de la saison parce qu’on va jouer jeune jusqu’au bout. Ça fait partie de l’apprentissage, mais il faut éviter de répéter ce genre d’erreur si on veut progresser.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports