Au moment où une nouvelle année commence, et après avoir fait un bilan général avec Bruno Dilly, le président de l’Amiens UC, focus sur les perspectives pour les lanceurs et lanceuses de marteau de Serge Foucat.
Alors que nous étions présents pour l’une des dernières compétitions organisées à Amiens en 2021, le meeting des lancers longs du 11 décembre, nous avons pu échanger avec Serge Foucat sur l’année 2022 des athlètes de son groupe d’entraînement.
Un programme hivernal progressif
Concernant Jean-Baptiste Bruxelle, médaillé de bronze à Tallinn et Nairobi, aux Europe juniors et aux Monde juniors, le programme pourrait bien être chargé. Son entraîneur nous explique que « la réflexion, c’est un problème de riche, est assez compliquée. Il y a pas mal de choses, mais certaines, on ne sait pas si elles seront accessibles. » Ce sera principalement le cas cet été.
Pour la saison hivernale, la donne est plus claire. D’abord, un stage à Colmar. « Traditionnellement, il y a une compétition, on ne la vise pas du tout, mais si durant le stage, on voit qu’il est capable de faire une performance, je le ferai lancer, mais ce n’est pas un objectif », insiste Serge Foucat. Et les championnats de France universitaire qui seront la vraie première compétition de l’année pour le lanceur amiénois, le 26 janvier, à Salon-de-Provence. Un lieu qu’il retrouvera quelques semaines plus tard, le premier week-end de mars, pour les championnats de France hivernaux de lancers longs. Mais le principal objectif de cet hiver, pour lequel son coach l’a « décalé en termes de programme », ce sera la Coupe d’Europe, le week-end qui suivra les France. « Sans vouloir se la péter (sic), il a une telle avance sur les autres que je n’ai pas fait un programme pour les championnats de France, avance ainsi le technicien. J’ai plutôt fait un programme pour la Coupe d’Europe, au Portugal. »
Briller chez les espoirs, aller titiller les seniors
Ensuite, viendront les échéances estivales. « Il devrait y avoir des Jeux Méditerranéens -23, mais ce n’est pas officiel. autrement, il y a les Jeux Méditerranéens seniors et les Jeux de la Francophonie seniors. Ça, avec les perfs qu’il fait, c’est plus qu’accessible. Et il y a les Championnats du Monde Universitaires en Chine », commente Serge Foucat.
Avant d’embrayer sur de potentiels objectifs alléchants, mais d’une toute autre difficulté : « Ensuite, il y a les Championnats d’Europe seniors et les Championnats du Monde seniors. C’est plus délicat parce que les minima pour les championnats d’Europe, c’est 77m. C’est quand même assez élevé, et pour les Monde, c’est 77m50. […] Les minimas sont vraiment très hauts, le problème, c’est que le niveau européen au marteau est monstrueux, si on regarde la finale des Jeux, ce ne sont que des Européens, même s’il y a un américain qui est numéro 1 mondial mais qui est connu, on sait bien que dans les grandes compétitions, il n’est pas très performant. La qualif aux Europe ou aux Monde, c’est quasiment la même chose. »
Des qualifications difficiles à aller décrocher, donc, mais que ne veut pas totalement écarter Serge Foucat. D’une part parce que, la dernière performance établie lors de ce concours, début décembre « est une bonne perf par rapport à son record, mais ce n’est pas ce qu’il vaut, il a fait la même perf à l’entraînement avec 500g de plus. Je le voyais bien faire 72-73. Ce n’est pas encore 77 mais on n’est qu’au mois de décembre, d’ici l’été prochain… » Ensuite parce qu’il y a aussi « le ranking, il faut être dans les 32 pour les Championnats du Monde, et aux Europe, c’est 26. Avec des perfs bien placées, dans de bonnes compétitions, à 74-75, ça peut passer. » Mais même si cette possibilité d’aller chercher une qualification lors de l’un de ces événements est dans un coin de la tête, l’entraîneur de Jean-Baptiste Bruxelle insiste : « On ne va pas brûler les étapes. Le projet est clair, c’est la qualification pour les Jeux de 2024. » Ainsi, note-t-il, « il est espoir première année, donc bon, on a dans un coin de la tête les compétitions seniors, mais si les Jeux Méditerranéens -23 ont lieu, ce sera l’objectif, pour les gagner. »
Des féminines ambitieuses, des jeunes qui doivent pousser
Du côté des féminines, c’est Aurore Dilly la tête d’affiche amiénoise. Pour elle, deux objectifs principaux lors de cette saison, d’abord, « la qualif pour les France hivernaux, avec l’objectif d’être finaliste », ensuite, « les Elite, avec aussi l’envie d’être finaliste, d’autant que maintenant, c’est réservé uniquement aux Français, il n’y a pas de places additionnelles. Au ranking, elle doit être 11ème. Il y a deux, trois places à gagner, ça va être l’objectif. »
Si elle n’est pas licenciée à l’Amiens UC, Lorelei Taillandier fait bel et bien partie du groupe d’entraînement amiénois. Pour elle, les objectifs seront plus axés sur l’été. En effet, « cet hiver, ça va peut-être être un peu chaud parce qu’il y a eu une petite blessure qui l’a arrêtée. » C’est pourquoi « elle a plutôt l’objectif des Jeux Méditerranéens et de la Francophonie. » En revanche, pour « les Europe et les Monde, c’est encore un peu trop élevé. Pour être dans le ranking, il faudrait qu’elle gagne 3-4 mètres. Mais pour ce qui est Jeux Med et de la Franco, c’est tout à fait abordable, on vise plutôt ça. » Et restera, évidemment, l’envie de continuer sa lancée aux France Elite, avec en ligne de mire « un podium, maintenant qu’elle s’y habitue, elle n’a plus envie d’en redescendre. Même s’il y a deux monstres avec Alexandra et Rose, derrière, elle a une bonne place. »
Enfin, notons que Serge Foucat nous a présenté deux cadets sur lesquels il compte. D’abord, Octave Pineau, « qui vient de faire 50m alors que c’est son premier concours cadet, ce qui le qualifie pour les championnats de France. » Ensuite, Louis Castier qui « vient de démarrer » le marteau et dont, « vu le gabarit, je pense qu’on peut faire quelque chose », nous souffle le technicien. Nous n’oublierons pas non plus de suivre la progression de Wiltrid Huet, déjà deuxième performeur junior en 2021, au-delà des 68m, derrière un certain… Jean-Baptiste Bruxelle.
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazettesports