En guise d’apéro avant les fêtes, Amiens s’offre une double confrontation contre les Dragons Rouen. Le premier match, dans un Coliseum plein à craquer, s’annonce particulier, à plus d’un titre.
Avant un derby, l’entraîneur des Gothiques, Anthony Mortas ne se montre pas très loquace dans le vestiaire, il lui suffit de marquer « Rouen » au tableau, pour qu’il y ait « des flashs qui s’allument dans les yeux des joueurs ». Ce n’est pas, le gardien, Henri-Corentin Buysse qui dira le contraire, « dans ces matchs-là, le coach n’a pas besoin de parler. Même les gars qui ne sont pas habitués voient que dans la patinoire ça s’existe un peu et qu’il y a plus de monde ».
Pour la première fois de la saison, le Coliseum affiche complet. Preuve s’il en est de l’importance que revêt le derby des plaines. Une atmosphère qu’Eric Medeiros s’apprête à découvrir, non sans excitation, « je n’ai pas encore vécu un Amiens-Rouen » confie l’assistant coach, « mais tout le monde m’en parle ».
Des Rouennais gonflés à bloc
L’attente autour de cette double rencontre est décuplée par le fait qu’elle a déjà été reportée à deux reprises. La raison ? Les Rouennais, engagés en Ligue des Champions, ont réalisé un parcours historique, en étant la première équipe française à se hisser jusqu’en quarts de finale. Alors forcément, le calendrier s’en est retrouvé chamboulé. Cette performance est d’autant plus impressionnante, que les Dragons n’ont pas laissé beaucoup de plumes en championnat. Certes, ils regretteront sûrement leur élimination de la Coupe de France contre Bordeaux, mais ils trustent actuellement la troisième place du championnat avec quatre matchs de retard sur le leader.
On a envie de se mesurer à eux
Anthony Mortas
Sachant cela, pour Anthony Mortas, la prudence est de mise, « c’est une belle armada, la meilleure défense du championnat, ils ont quasiment les meilleurs joueurs de la ligue et ils ont fait une performance incroyable en Ligue des Champions ». Toutefois, des motifs d’espoir subsistent, car comme dit l’adage, un derby ça ne se joue pas, ça se gagne. « Je sais que contre Rouen, les joueurs se surmotivent et sont prêts à en découdre, on a toujours fait des gros matchs contre eux et il n’y a aucune raison que cela change cette saison » se rassure le coach picard.
Ce match arrive à un moment de la saison où les équipes sont rodées, rappelle Eric Medeiros, « physiquement, on est bon, tactiquement les choses sont en place, ça va être un gros test, même si on a quelques absents, on va être prêts ». En effet, le staff déplore l’absence de Rudy Matima, blessé aux adducteurs, dont le retour est prévu début janvier, et d’Aziz Baazzi, blessé au poignet, qui pourrait lui, être éloigné des patinoires pour un moment.
Les Amiénois retrouvent dans leurs rangs le meilleur joueur de ce début de saison, Tomas Simonsen, de retour de son stage avec l’équipe de France U20, lors duquel il a brillé en terminant meilleur pointeur du championnat du monde U20 D1B et contribué à la promotion de la sélection en division supérieure. Le jeune attaquant a repris l’entraînement ce mardi matin, mais pas d’inquiétude, « Il est en jambe, ça ne devrait pas poser de problème » pour son entraîneur.
Une bonne nouvelle, dont se réjouit son entraîneur, pour qui l’envie d’en découdre n’a jamais été aussi grande, « on a joué tout le monde deux fois, on a envie de se mesurer à eux. Quand on joue au hockey en France, dans une patinoire pleine contre notre meilleur ennemi, il n’y a rien de mieux ». Après tout, ses joueurs s’apprêtent à disputer « le match le plus simple à préparer, mais le plus dur sur la glace ».
Mardi 21 décembre 20h15
J32, Ligue Magnus, au Coliseum
Amiens (6ème, 32 points) – Rouen (3ème, 39 points)
Julien Benesteau
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports