Alors qu’il confie que les championnats de France disputés la semaine passée n’était qu’un point de passage dans le programme chargé des nageurs qui y participaient, Mathieu Neuillet se satisfait de ce qui y a été fait et se projette déjà sur la suite, à la fin de cette semaine.
Quel bilan tirez-vous de ces championnats de France ?
C’est un bilan positif étant donné que l’idée de ces championnats c’était d’y aller de façon à créer une dynamique de compétition et donc faire en sorte que les athlètes montent en puissance progressivement au fur et à mesure des jours. C’est ce qui s’est passé, c’est une bonne première partie pour nous. Et derrière, il s’agissait de leur permettre de créer un effet de surcompensation avant d’arriver à la compétition prochaine. Qui est le championnat du monde pour Mewen, le meeting à Thessalonique pour Enzo, Clément et Hugo et les championnats de France juniors pour les autres.
Le bilan chiffré en titres et podiums était donc secondaire mais il est bon, c’est quand même également positif ?
Oui, un championnat, quand vous prenez le départ, c’est pour monter sur la boîte. Après, ce n’était pas un objectif principal, ça restait une conséquence de. Dans l’idée, on voulait se servir de cette compétition pour monter en puissance.
En termes chronométrique, on a eu plusieurs records personnels, ça montre cette montée en puissance ?
Tout à fait, ça montre ça mais aussi qu’ils arrivent à valider les progrès qu’ils ont pu faire à l’entraînement, dans tout leur travail de préparation. C’est quelque chose qui va les mettre en confiance avant d’attaquer leur deuxième compétition à la fin de cette semaine. L’ensemble de ces choses-là sont des éléments positifs et encourageants pour la suite.
Ils arrivent à valider les progrès qu’ils ont pu faire à l’entraînement. […] C’est quelque chose qui va les mettre en confiance
Mewen Tomac a eu un gros programme avec 4 épreuves, pourquoi avoir fait ce choix contraire à celui du programme allégé de Yohann Ndoye Brouard, par exemple ?
Au début, il en avait même 5. On a fait un programme sur crawl, dos et 4 nages parce que ce sont les courses sur lesquelles il s’aligne le plus souvent et sur lesquelles on voulait le voir par rapport à ce qu’il faisait à l’entraînement. Mais, pour le 200 nage libre, le vendredi soir, il se sentait un peu fatigué donc on a préféré ne pas accumuler de fatigue et au contraire refaire un peu de jus. Et c’est ce qui s’est passé.
Mais ce qui est important, c’est qu’aux championnats du monde, il va nager tous les jours ou presque, parce que quand il n’y a pas de course individuelle, il y a un relais. Donc il faut prendre le rythme de la compétition, c’est-à-dire enchaîner les courses. C’est pour ça qu’il a eu ce programme-là.
En dehors de votre groupe de travail, il y a aussi eu des médailles avec Roman Fuchs et Emma Terebo, ça entretient une dynamique positive autour du club ?
Ce n’est pas notre groupe mais les nageurs se côtoient, on était dans le même hôtel, on se croise tous les jours, chaque jour, on prend le temps de discuter. Cette réussite, chacun arrive à la partager et c’est important parce que ça permet de tous rester dans une dynamique positive commune.
C’était le premier gros événement de Nathan Hudan avec le club, quel regard portez-vous sur sa compétition ?
C’était un peu compliqué pour lui de passer ce pallier, d’arriver sur un championnat alors qu’on a fait que deux compétitions. Sur 200 nage libre, il réalise son meilleur temps personnel, sur le 100, il s’en est un peu éloigné. Je ne le connais pas très bien, sur les compétitions, donc je n’ai pas trop de recul. Maintenant, j’ai fait ces championnats avec lui, je vais aller sur les championnats de France juniors la semaine prochaine à Massy, et cette compétition sera beaucoup plus abordable pour lui.
Je pense que ça va me permettre de lui voir un autre visage, bien plus conquérant dans son approche qu’à Montpellier où il a peut-être été un peu spectateur vis-à-vis de l’enjeu.
Thomas Le Pape fait deux finales, c’est intéressant.
Oui, Thomas est dans la continuité des progrès qu’il a fait sur les saisons passés. C’est un garçon qui travail bien, qui est sérieux, engagé dans tout ce qu’il fait au quotidien. Il n’y a pas de secrets, à force de travailler, au bout d’un moment, ça paye. Et pour lui, c’est ce qu’il se passe. Il est clair dans son projet, dans sa dynamique, et ça se traduit par des résultats qui progressent petit à petit. L’année dernière, il avait fait une finale A sur 400 4 nages, cette année, il en fait deux. Il montre que dans quelques temps, on pourra compter sur lui, en tout cas au plus haut niveau national, sur ces courses-là.
Vous avez évoqué les prochaines échéances à venir, quel sera le programme de Mewen ?
Il va nager 50 dos, 100 dos et 200 4 nages. Après, il y aura des relais mais on n’en connaît pas encore la composition, cela sera déterminé sur place.
S’il (Mewen Tomac) arrive à accéder à une finale de championnat du monde petit bassin, ce sera une bonne chose.
Quels seront ses objectifs ?
L’objectif principal, c’est de réussir à accéder à la finale. Et après, tout sera possible. Déjà, s’il arrive à accéder à une finale de championnat du monde petit bassin, ce sera une bonne chose.
Pour les autres nageurs, quels seront les objectifs ?
Pour ceux qui seront à Thessalonique (à partir de vendredi, ndlr), il s’agira vraiment de s’appuyer sur les courses qu’ils ont fait à Montpellier, de façon à se servir des deux passages qu’ils ont fait entre série et finale, d’observer les petits dysfonctionnements, ou les choses à améliorer, les éléments sur lesquels on peut appuyer et corriger pour, à la fin, essayer de réaliser une meilleure course. Eux, l’objectif, c’est vraiment ça. On a toute la semaine pour reprendre tranquillement ces petites parties qu’on a identifiées à Montpellier et d’essayer de valider ce travail, de le mettre en application à Thessalonique pour voir si chronométriquement, ça descend.
Et aux France juniors, on imagine que des titres seront visés ?
Oui, forcément, mais sur cette population, il y en a pas mal que je connais peu, qui viennent d’arriver. Que ce soit Nathan, Corentin, John ou Antonn, ce sont de jeunes nageurs qui viennent de rejoindre la structure. Ils ont évidemment de l’ambition quand ils se rendent sur ce genre de championnat, notamment quand leurs aînés viennent de rentrer avec pas mal de médailles. Forcément, ils vont avoir à cœur d’aller y briller.
Mais l’objectif principal pour moi, c’est surtout qu’ils soient capables de s’exprimer sur un niveau national, c’est-à-dire monter d’un cran par rapport à leurs pratiques quotidiennes, à ce qu’ils sont capables de faire. Cela va se traduire par la capacité à nager vite dès le matin de façon à accéder en finale. Et puis, l’après-midi, il faut qu’ils arrivent à s’exprimer, à prendre du plaisir dans ce qu’ils font.
Et quand on fait une compétition, le but, ça reste quand même de gagner ou au moins de faire le maximum pour monter sur la boîte. Donc le mot d’ordre, dès qu’il y en aura un en finale, ce sera de trouver les solutions pour monter sur la boîte ou gagner.
Il y aura aussi une question de gestion de la pression d’un événement de la sorte ?
C’est un apprentissage pour eux, ils vont se retrouver à un premier niveau qui va leur permettre de gérer un effort et progressivement de cet effort, voir comme ils s’organisent, comment ils s’y prennent pour passer le cap des séries vers les finales et comment ils font pour monter d’un cran pour aller gagner la finale ou au moins être dans les trois premiers. Ils sont en apprentissage d’un niveau international. Parce qu’au niveau international, c’est ce qu’on va leur demander mais à trois reprises. Au niveau français, il n’y a que deux étapes, mais il va falloir apprendre à nager vite le matin en contrôlant les choses et accélérer l’après-midi.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Coralie Sombret – Gazettesports