VOILE : Victor Eonnet s’attend à un max de sensations avec la Mini Transat !

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L’Amiénois Victor Eonnet a patienté « sans souci » 24h de plus aux Sables-d’Olonne. Le départ de la Mini Transat ayant été décalé, à cause d’une météo défavorable, à ce lundi 15 h.

« Je m’attendais à un report du départ alors pour moi pas de souci, ça ne change rien » assure Victor Eonnet, en loup de mer pas vieux du tout ! Même si avec ses 31 ans, le skipper de Fondation Arthritis – Amiens Naturellement est nettement plus âgé que les benjamins de la 23ème Mini Transat, qui n’ont que 19 ans : l’Allemand Melvin Fink et Basile Bourgnon, l’un des fils de Laurent Bourgnon, double vainqueur de la Route du Rhum, 2ème de la Mini Transat 1987 et disparu en mer il y a six ans.

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Une journée de plus en famille

« Il faut juste être préparé mentalement et je pense que c’est mon cas, indique le navigateur amiénois. Je vois aussi le bon côté des choses, la possibilité de passer une journée de plus avec mes proches. » L’ingénieur sur la plateforme logistique de Clarins à Glisy, qui a loué un appartement aux Sables-d’Olonne, a profité par exemple de la présence de ses parents et de nombreux proches et amis venus l’encourager « C’est d’ailleurs juste après avoir déjeuné avec mes parents vendredi, que j’ai vu que j’avais reçu un message de la direction de course informant du décalage du départ. »

Il faut juste être préparé mentalement et je pense que c’est mon cas

« On a la chance d’avoir un directeur de course, Denis Hugues, qui est quelqu’un de mesuré. Si le départ a été reporté de 24 h, c’est pour nous éviter des gros problèmes. Et s’il est donné, c’est qu’on pourra y aller » estime sagement Victor Eonnet. Effectivement, des rafales pouvant dépasser les 40 noeuds avaient été annoncées pour la nuit de dimanche à lundi au large des côtes vendéennes « mais aussi une mer dure et croisée » indiquait le site de la course.

Des conditions ensuite quasi-idéales…

« Plus que le vent, le problème, ce sont les vagues » précise le marin amiénois, soulignant que pour des voiliers de 6,50 m des creux de 3 ou 4 mètres représentent un vrai danger. Du coup, avec un départ repoussé à ce lundi 15 h, les 90 concurrents pourraient connaître des conditions météo quasi-idéales jusqu’à la sortie du Golfe de Gascogne, en gros au large de La Corogne, au tiers de la première étape, traditionnellement compliquée à négocier. « Un anticyclone devrait se positionner dans le Golfe de Gascogne et perdurer quatre jours » indiquait vendredi la direction de course. Ce qui devrait permettre à l’ensemble de la flotte d’approcher sans encombre des côtes du Portugal. Là, il faudra faire avec les alizés jusqu’à Santa Cruz de la Palma, l’île la plus à l’Ouest de l’archipel des Canaries, terme de la 1ère étape où les plus rapides seront attendus à partir du 4 octobre.

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C’est à 15h ce lundi 27 septembre que l’aventure démarre pour Victor Eonnet

Cette île de La Palma s’est retrouvée dans l’actualité depuis le week-end précédent, à cause de l’éruption du volcan Cumbre Vieja. S’il n’y a pas eu de victime, c’est le nuage de cendres chargées en soufre qui est surveillé depuis plusieurs jours : « avec un vent du Sud en approchant de l’arrivée, on pourrait rencontrer un air toxique » indique le skipper de Fondation Arthritis – Amiens Naturellement. Cela dit, les dernières observations sont rassurantes : le nuage se situe à haute altitude et la pluie prévue devrait « lessiver » le dioxyde de soufre.

La météo à la radio, à l’ancienne !

On le sait bien : en mer, la météo est la principale préoccupation. A fortiori quand on se lance dans sa première transatlantique en solitaire ! Pour cette course où l’on navigue à l’ancienne, le seul lien avec la terre ferme sera le bulletin météo radio quotidien. « On doit l’écouter, sur les ondes courtes, tous les jours, à 15h T.U. soit 17h heure française, confie Victor Eonnet. Et si on le loupe, on est mal, il faut attendre celui du lendemain ! »

Je sais que sur la 1ère étape, je vais devoir me contenter de siestes de vingt minutes

Pour se lancer à l’assaut de cet océan d’inconnues, le navigateur samarien a d’abord fait le plein de sommeil : « je me couche tôt depuis plusieurs semaines, avec un peu de mélatonine en comprimés pour m’endormir si besoin, car je sais que sur la 1ère étape, je vais devoir me contenter de siestes de vingt minutes. Après, pour la traversée jusqu’en Guadeloupe, logiquement, je pourrai avoir des phases de sommeil profond, en dormant deux ou trois heures d’affilée, car les risques de croiser un autre bateau sont minimes. »

Un petit plaisir : 15 litres d’eau gazeuse !

Ensuite, il y a la partie alimentation. « On a droit à 60 litres de boisson à bord pour la première étape. Je prends 40 litres d’eau du robinet dans des bidons et j’ai acheté 15 litres de St Yorre et 5 litres de Coca. Pas de bière ! J’ai juste craqué, avec un demi, mercredi soir… Mais je n’avais pas bu une goutte d’alcool depuis début septembre. Je connais les bienfaits du zéro alcool sur la récupération quand on est fatigué. » Boire avant d’avoir (trop) soif, réussir à manger correctement… Les expériences passées de Victor Eonnet, comme son tumultueux parcours de qualifications l’an dernier entre l’Irlande et l’île de Ré, lui ont servi de leçon, à bien des égards. Et comme la vie seul sur un bateau de 6,50 m est forcément spartiate, rien n’interdit de s’octroyer des petits plaisirs !

« Tout est prêt ! » lâche celui qui s’apprête à réaliser le rêve qui l’anime depuis l’enfance et ses étés au large du Morbihan ou des Côtes-d’Armor, sur le voilier de ses parents. Il savoure aussi déjà la perspective de retrouver son épouse, Chloé, lors de l’escale aux Canaries. « On fera la fête avant que je me reconcentre sur la 2ème étape. Sachant qu’en Guadeloupe, des potes m’attendront ! »

Sous le signe du 14…

A chacun son kif pour les 89 autres navigateurs au départ de la Mini Transat. Parmi eux, on en compte 14 qui ont déjà participé à la Mini Transat, 14 navigatrices – un record ! – et 14 nationalités différentes – autre record -. Et si tout va bien, c’est ce lundi à 15 h au lieu de… 14 h qu’ils largueront les amarres aux Sables-d’Olonne.

La Mini Transat EuroChef à la voile en solitaire, 23ème édition. Départ des Sables-d’Olonne décalé à ce lundi 27 septembre 15h. 1ère étape de 1350 milles (2500 km) jusqu’à Santa Cruz de la Palma (Canaries – Espagne). Arrivée à partir du 4 octobre. 2ème étape de 2700 milles (5000 km) de Santa Cruz de La Palma jusqu’à St François (Guadeloupe). Départ prévu le 29 octobre. Arrivée finale prévue autour du 11 novembre.



Vincent Delorme

Crédit photos : Léandre Leber et Elie Leber Gazettesports.fr