Face au LOSC (b), un adversaire de qualité, l’Amiens SC (b) n’est certes pas parvenu à accrocher la victoire mais se contentera de ce nul 2-2 de bonne facture.
Si la première période a pu se révéler intense pour les joueurs présents sur le terrain, on ne peut en revanche pas dire qu’elle ait offert un grand spectacle au public venu autour de la main courante de l’annexe de la Licorne. Pourtant, si les tentatives ne sollicitaient pas encore les gardiens, on pouvait espérer mieux de ce point de vue au regard des premières minutes et des frappes, notamment, de Simbakoli pour les visiteurs (3′) ou de Mbati pour les locaux (4′), respectivement au-dessus et contrée. Mais au lieu d’une montée en puissance, ces opportunités, et particulièrement celle de l’attaquant amiénois, devaient avant tout être annonciatrices d’une première période où les défenses prenaient le pas sur les attaques.
A ce petit jeu, la solution pouvait passer par les coups de pied arrêtés et ce sont les Lillois qui s’y essayèrent les premiers par l’intermédiaire de Mpembele dont le coup-franc obligeait Rongier à la claquette, sa seule parade de la mi-temps (14′), puis sur un corner joué à deux par Bouanani et Simbakoli qui filait devant le but et surprenait Dabila qui ne cadrait pas (27′). Et dans la foulée, c’est Amiens qui faisait craquer les Nordistes jusqu’ici peu mis en danger. Servi par Keita, Gomez tentait un petit ballon dans la surface entre plusieurs joueurs adverses, touchant finalement le bras de l’un d’entre eux. S’il paraissait peu évident, depuis le bord du terrain, que la main, bien réelle, du joueur lillois valait une faute tant il semblait y avoir eu un jeu de billard, l’arbitre, lui, n’hésitait pas un instant et accordait un penalty que se Gomez se chargeait de transformer (1-0, 29′).
Joie toutefois de courte durée. L’Amiens SC ne mènera en effet que 12 minutes dans la partie. Le temps que, sur une petite erreur après une rentrée de touche, Empunda se retrouve en difficulté au duel avec Mpembele. Et si, comme le faisait remarquer Antoine Buron depuis son banc « ça pouvait se siffler dans l’autre sens », M. l’arbitre désignait de nouveau le point de penalty, cette fois en faveur des visiteurs. Un coup de pied de réparation que Bica convertissait, malgré le plongeon du bon côte de Rongier (1-1, 41′). Le temps additionnel apportait un léger coup de chaud aux abord des deux surfaces, mais Rongier coupait bien le centre à ras de terre de Mpembele (45’+1) tandis que Raux captait sans encombre la frappe de Mbati, au terme d’un rush individuel depuis son côté (45’+2). La pause intervenait donc sur le score logique de 1-1 tant les deux équipes étaient parvenues à se neutraliser.
Une mi-temps plus enlevée
Mais cet équilibre des forces prenait fin dès l’entame de la seconde période. D’abord en faveur des visiteurs qui renversaient le score rapidement après le retour de vestiaires. Sur un centre d’Agouzoul, Mpembele surgissait au second poteau et, mal placé pour la reprendre directement, servait en retrait Bica qui ajustait Rongier à bout portant pour inscrire un doublé (1-2, 47′). Malgré le coup-franc très bien placé pour Mourabit qui passait finalement au-dessus (51′), la période qui suivait était plutôt à l’avantage des Nordistes et se concluait finalement par une occasion pour Simbakoli qui, lancé, coupait le centre de Bica sans pour autant trouver le cadre (63′). Concluait car les Amiénois devaient alors reprendre le manche. Et peu après avoir passé la marche avant, ils trouvaient la faille sur un nouveau coup de pied arrêté. En l’occurrence, le très dangereux corner de Traoré repoussé par Raux sur un Mbati qui a bien suivi et n’a plus qu’à pousser le ballon de la tête dans les filets (2-2, 65′).
Si l’impression générale des 25 dernières minutes était très largement à l’avantage des Amiénois, ceux-ci peinaient toutefois dans la dernière passe pour conclure leurs nombreux mouvements autour de la surface par des frappes dangereuses. A ce titre, deux minutes seulement après l’égalisation, l’opportunité de Mbati, bien servi par Traoré mais qui tergiverse et voit finalement sa frappe contrée par le bon retour d’un Lillois (67′) est symptomatique de la fin de match. Et après un coup-franc excentré de Traoré tenté direct mais capté par Raux et une frappe très au-dessus de Gene, après une récupération haute sur le dégagement (68′), c’était finalement Lille qui au terme d’une action confuse dans la surface obtenait un corner sur lequel Dabila déviait le ballon qui filait vers Agouzoul dont la reprise fracassait le poteau (71′). Symptomatique également d’une fin de match où malgré l’emprise amiénoise sur le jeu, les locaux jouaient parfois à se faire peur.
D’autant qu’ils peinaient toujours à faire la différence. Sur une remontée de balle en soliste, Keita voyait finalement sa frappe déviée (79′). De même, la frappe de Fofana suite à un corner joué à deux passait de peu à côté (80′). Et finalement, de nouveau, Lille se montrait dangereux sur un coup-franc au niveau de la ligne médiane dévié dans la profondeur vers Messoussa qui, depuis la droite de la surface, voyait sa frappe détournée en corner par Rongier (82′). Un corner sur lequel la tête de Dabila passait à côté (83′). Les Nordistes, dangereux sur leurs rares incursions, se montraient toujours solides sur les opportunités amiénoises comme en témoigne cette action où le ballon ne cesse de circuler dans et aux abords de la surface, avec plusieurs centres, sans que la moindre position de frappe ne puisse être trouvée (84′). Les Lillois se permettaient donc d’y croire mais le coup-franc de Mpembele était hors cadre (87′), tandis que la tentative de Messoussa, bien servi en retrait par Bouanani obligeait Rongier à la parade (88′). Ainsi, malgré un dernier centre de Gene seulement effleuré par Boulet (90’+1), le score en restait à 2-2, ce dont pouvaient se satisfaire les Amiénois.
Un nul logique
En effet, Antoine Buron l’admettait, « ce match, on aurait pu le perdre comme on aurait pu le gagner. » De quoi en conclure que « le nul est logique ».
S’il regrettait « de prendre un but juste avant la mi-temps et un autre juste après, parce que ça aurait pu donner une autre physionomie » à la rencontre, le coach amiénois se disait « plutôt satisfait » au sortir de la rencontre. « Ce qui m’a plu, détaillait-il, c’est le respect des consignes qu’on avait mises en place, l’engagement des garçons, que ce soit dans l’effort défensif mais aussi offensivement. Chez les garçons qui descendent du groupe pro, on n’a pas vu de différence dans l’état d’esprit, c’est un bon point. Et les jeunes se mettent petit à petit au niveau d’un match à haute intensité. »
Une prestation en effet d’autant plus satisfaisante que l’adversaire a imposé une opposition de qualité. De quoi relativiser un résultat qui ne fait pas beaucoup avancer, mais permet aux Amiénois, désormais 6èmes, de rester invaincus : « C’est une série positive même si on aurait préféré bonifier avec 3 points à la maison. Mais il faut analyser ça sereinement et être lucides. Il y avait une belle équipe en face, il faut rester humble et se dire que c’est un bon point. »
Enfin, Antoine Buron en profitait pour nous présenter le deuxième buteur du jour, auteur de sa première apparition avec l’Amiens SC : « Japhet Mbati, c’est un garçon qui a déjà eu sa chance dans différentes structures professionnelles, Nancy et Strasbourg, où il a été en échec. On a décidé de le relancer. Il a un pouvoir offensif intéressant, capable d’éliminer. Maintenant, cela doit se structurer sur le travail défensif et cela doit surtout être efficace dans ce qu’il entreprend. Il est capable de faire des choses, mais ça manque d’efficacité. » A défaut d’efficacité sur ses prises d’initiatives, il en aura eu pour donner le point du match nul au sien. Soit des débuts tout de même réussis.
Amiens SC (b) – Lille OSC (b) : 2-2 (1-1)
Buts : Gomez (29′, s.p.) et Mbati (65′) pour Amiens ; Bica (41 s.p., 47′) pour Lille
Amiens SC (b) : Rongier – Gene, Empunda, Lamego, Ouattara – Mourabit, Fofana, Traoré – Mbati, Keita, Gomez
Entrants : Boulet, Jerome
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports