Dans une délégation qui participe aux Jeux Olympiques, il y a évidemment les principaux acteurs soit les athlètes mais il faut aussi ajouter les entraîneurs et les membres chargés du secteur médical ou administratif. Dans l’histoire des JO, deux techniciens de la Somme ont eu un rôle important.
Nous évoquons en premier lieu Jean-Paul Bourdon qui était aux Jeux de Sydney en 2000. Des Jeux qui ont beaucoup moins souri aux Picards par rapport à ceux d’Atlanta quatre ans auparavant. À l’exception toutefois du boxeur Jérôme Thomas qui devait ramener une médaille de l’Australie. Jean-Paul Bourdon qui nous a quittés voici il y a moins de deux ans et dont le nom figure dans le stade Urbain Wallet à Amiens était chargé à Sydney des épreuves combinées au sein de l’équipe de France. Il avait été durant une dizaine d’années conseiller technique départemental dans la Somme et c’est à ce titre qu’il avait été repéré par la Fédération française d’athlétisme. Jean-Paul Bourdon a dans un premier temps vécu le drame que vivait Marie Jo Perec qui, sitôt arrivée à Sydney, avait craqué mentalement, victime d’un véritable harcèlement médiatique.
Jean Paul Bourdon n’avait pas sa langue dans la poche : « Je trouve que ce sont les Jeux du fric et de l’échange d’images, nous avait-il déclaré. Je suis un peu déçu et ce ne sont pas mes Jeux ou du moins ceux dans l’esprit des gens des épreuves combinées. Ce n’est pas ma façon de voir le sport. » Jean Paul Bourdon était une sorte d’idéaliste et il regrettait que l’Amiénoise Marie Collonvillé n’ait pas été sélectionnée allant même jusqu’à suspecter des combines au niveau des sélections. À son retour de Sydney, Jean-Paul Bourdon ne cachait pas le plaisir qu’il avait eu à Sydney : « C’était une fête énorme et j’ai pris du plaisir. C’était extraordinaire avec un grand spectacle au sens propre du terme. J’ai éprouvé un grand plaisir. Le sport est vraiment universel et particulièrement l’athlétisme. J’ai atteint mon rêve de gosse : celui d’aller aux Jeux Olympiques. »
Claude Fauquet et la natation
Le deuxième technicien picard est Claude Fauquet dont la vie est tout à fait extraordinaire. Né par hasard en Allemagne où son père était militaire de carrière, Claude Fauquet avait été ensuite conseiller technique régional de natation en Picardie sans jamais avoir été un nageur de compétition. Il a toujours reconnu qu’il était un autodidacte de la natation et que sa vie était faite de hasards. Sur le tard, Claude Fauquet reconnaissait que même s’il n’avait pas été un nageur, il avait servi la natation : « Qu’on puisse me le reprocher, j’en souffre beaucoup et c’est même difficile à vivre. » En 1995, il est appelé à Paris par le président de la Fédération française Francis Luyce. Il a 50 ans et sa vie va basculer complètement. Claude Fauquet va aux Jeux d’Atlanta, de Sydney et de Pékin. À Sydney, les nageurs français améliorent 15 records de France et surtout Roxana Maracineanu actuelle Ministre des Sports obtient la médaille d’argent. Mais c’est à Pékin qu’il vit les plus beaux Jeux avec l’éclosion de Laure Manaudou. À son retour de Chine, il annonce qu’il a rempli sa mission et qu’il va penser à autre chose mais surtout pas à la retraite puisqu’il sera plus tard, Président du comité régional olympique et sportif.
Toujours au niveau de la natation, n’oublions pas Henri Wachter longtemps président du comité de Picardie et qui est allé aux Jeux de 1992, 1996, 2000, 2004 et 2012. Henri Wachter était fier d’une chose : que la Picardie pouvait former des champions.
Lionel Herbet
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