Les représentants de l’Amiens STT étaient prévenus, l’équipe nantaise défendrait chèrement sa place en Pro B cette semaine. Et les Amiénois en ont fait les frais en s’inclinant 3/1 face à la forte détermination des Nantais.
« C’était pas ouf (sic) » exprimait d’entrée le technicien samarien Arnaud Sellier au terme de la rencontre. « Ce qui est sûr déjà, c’est que les joueurs de Nantes ont bien joué, ils ont bien saisi leur chance. Il y avait sans doute un peu plus d’envie chez eux et il faut les féliciter pour ça ! » Néanmoins, l’amertume pointait toujours chez celui-ci après la prestation de ses joueurs : « C’est très décevant, on n’est pas habitués à ça ! On peut perdre, mais là ça ressemblait un peu au match de Roanne où l’on sort en ayant pris 3/0 et avec l’impression qu’il ne s’est rien passé. Heureusement que tous les matchs ne sont pas comme ça sinon ce serait plus difficile à accepter. »
Horacio Cifuentes (48) s’avançait le premier pour faire face à Julien Pietropaoli (96). Dès l’ouverture de la rencontre, l’Amiénois était mis en difficulté (4-1) avant de parvenir à recoller (6-6) son adversaire sans réussir à prendre un réel avantage (6-7, 7-8). Pietropaoli maîtrisait sa fin de set et s’imposait 11-8. Cifuentes prenait alors les devants de la manche suivante (1-3, 3-5), mais le Nantais n’était jamais loin derrière, surprenant l’Amiénois avec un fracassant 6-0 : Cifuentes était alors mené 9-5 et ne parvenait plus à refaire l’écart, s’inclinant 11-7. L’Argentin frappait alors un grand coup lors du troisième set (0-3, 2-6) mais de nouveau Pietropaoli remontait progressivement (5-6), poussant l’Amiénois au temps mort. Un arrêt bénéfique qui lui permettait de conclure 5-11. Le Mariligérien ne lâchait cependant pas le match et Cifuentes se retrouvait largement mené au quatrième set (6-2, 8-3), jusqu’à finalement céder le match par 11-7 (3/1). Nantes débloquait ainsi son compteur, 1/0.
La seconde rencontre opposait Grégoire Jean (65) à Paul Gauzy (69), une rencontre nettement plus en faveur des Picards avec une victoire sans appel, 0/3. Et pourtant les échanges entre les deux joueurs restaient très disputés avec une égalité à l’ouverture (2-2, 4-4) avant que Jean ne se détache légèrement (4-6, 6-8). Gauzy prenait un court avantage à 9-8, mais l’Amiénois rectifiait le tir et bouclait le set, 9-11. Longuement en tête d’un point au second set (3-2, 6-5), le Nantais prenait alors une plus large avance (9-5) et obtenait même quatre balles de set (10-7). Des points très bien négociés par Jean qui revenait à égalité pour conclure, 10-12. Enfin, à l’image de la première manche, les échanges étaient de nouveau serrés quoique toujours légèrement à l’avantage de Gauzy (3-2, 6-5). Mais, appliqué, l’Amiénois parvenait à rester dans la partie, ne se détachant que pour terminer le match, 9-11. Les deux collectifs partaient donc en pause sur un score de parité, 1/1.
« Ce que l’on craignait un peu c’était la décompression chez Horacio. Il y avait deux options par rapport à ça : soit il était euphorique et il était sur sa lancée en jouant très bien ; soit, de passer de grandes émotions à un match sans enjeu, ça pouvait le faire complètement déjouer. Et c’est ce qu’il s’est passé, on ne l’a pas reconnu du tout sur ces deux matchs, il a raté beaucoup de choses faciles qu’il ne rate jamais, il a été surpris par à peu près tout ce que ses adversaires faisaient… On va dire qu’Horacio a des circonstances atténuantes, il est revenu d’Argentine il y a quelques jours, il avait encore un peu de décalage horaire en tête et surtout, c’est difficile de passer d’un aboutissement dans une carrière de sportif à un match traditionnel où il n’y a rien à gagner. Mais c’est vrai qu’hier son niveau de jeu est descendu très bas, on ne l’avait jamais vu jouer aussi mal. C’est sûr que ça ne nous a pas mis dans une bonne dynamique.
Grégoire a été malmené aussi puisqu’il a été mené au moins deux sets sur trois je pense. Il était presque tout le temps derrière au score mais il finit par revenir et gagner même si les scores restent très très serrés. Il a fait les bons choix à la fin ! Grégoire est vraiment la balise du groupe, c’est-à-dire que quand il joue moins bien, il ne joue pas vraiment moins bien que d’habitude et, même s’il ne fait jamais de grosses performances, on peut compter sur lui quasiment tout le temps. On sait qu’il a un niveau de jeu moyen qui est très stable ! Son match était vraiment bien, Grégoire était en jambes, il était agressif dans le jeu en restant concentré… Il aurait fallu que ses deux coéquipiers se mettent à ce niveau d’investissement. »
« Cette fois ça n’a pas tourné »
La troisième confrontation se jouait entre Tomi Lakatos (35) et Mathieu de Saintilan (85) et le retour de break était brutal pour les Samariens avec un revers 3/0. Passé au travers de l’entame du premier set (3-1, 7-2), Lakatos ne parvenait pas à remonter l’écart et laissait le premier point à son adversaire, 11-3. Bis repetita au lancement de la deuxième manche (4-1, 7-2), bien que, cette fois, l’Amiénois infligeait un 0-4 à de Saintilan qui le replaçait à un point du Nantais et obligeait celui-ci à prendre son temps mort (8-7). Et de nouveau, le joueur local s’imposait finalement, 11-8. Lakatos renversait alors la vapeur pour le troisième set et prenait cette fois une courte avance (2-3, 5-6) sur de Saintilan. Le Nantais poussait alors à son tour son adversaire au temps mort (7-6), les deux hommes conservant leur égalité jusqu’à 9-9 avant que le joueur local ne fasse le break et s’impose 11-9. Le Nantes TT reprenait alors l’avantage, 2/1.
Horacio Cifuentes (48) revenait alors au combat, cette fois face à Paul Gauzy (69) pour tenter de décrocher le point de la dernière chance. Tout aussi équilibrée que la plupart des sets de la journée, la première manche de cette rencontre ne se dessinait que tardivement (3-3, 6-6), et basculait en faveur de Gauzy, 11-7. Bien que toujours derrière son adversaire (5-3, 7-4), Cifuentes profitait de son temps mort pour combler l’écart (8-5, 9-8) et s’imposer 9-11. En confiance, l’Amiénois parvenait à ouvrir la manche en sa faveur (1-3, 4-6) avant de se faire rattraper puis dépasser (8-7). Gauzy comptait alors quatre balles de set, mais Cifuentes restait accrocheur avant de céder 11-9 suite au temps mort nantais. La quatrième manche tournait rapidement du côté des visiteurs, le Samarien enchaînant rapidement les points jusqu’à s’imposer 5-11 pour amener la rencontre à la belle. Une dernière manche nettement à l’avantage de Gauzy qui ne perdait pas le fil de la rencontre (4-1, 8-2) et achevait l’équipe picarde par une victoire 11-5.
On savait que ça allait être difficile, on a essayé d’aborder le match pour le gagner
Arnaud Sellier
« Personnellement j’y ai quand même cru après la victoire de Grégoire parce que l’on était à 1/1 et les deux matchs qui suivaient étaient plutôt abordables. Pour Tomi ça a encore été un peu difficile, il a fait illusion dans les deux derniers sets où c’était un peu plus serré, mais avant ça il était quand même mené 11-3 puis 8-2 au deuxième set. C’est un début de match catastrophique où, certes son adversaire a très bien joué et n’a pas donné beaucoup de points, mais Tomi en a donné aussi énormément. Pourtant, c’était un match à sa portée avec un système de jeu qui normalement lui convient bien, mais il n’a pas réussi à se mettre dans de bonnes dispositions, on avait l’impression qu’il n’avait aucune solution. On n’a jamais senti que l’on pouvait faire mieux.
On savait que ça allait être difficile, on a essayé d’aborder le match pour le gagner et au deuxième match d’Horacio on s’est dit qu’on allait peut-être pouvoir s’en sortir sur le double. Mais cette fois ça n’a pas tourné et c’est en grande partie de notre faute. »
Avec cette cinquième défaite de l’année, les joueurs d’Arnaud Sellier descendent du podium (40 points) à une journée de la fin et à deux points des occupants de la troisième place, Thorigné-Fouillard. L’ultime rencontre de la saison sera disputée le vendredi 21 mai à domicile pour les Amiénois : ils affronteront le co-leader, Roanne, qui jouera alors sa montée en Pro A.
Nantes TT – Amiens STT : 3/1
J. Pietropaoli / H. Cifuentes : 3/1 (8 7 -5 7)
P. Gauzy / G. Jean : 0/3 (-9 -10 -9)
M. De Saintilan / T. Lakatos : 3/0 (3 8 9)
P. Gauzy / H. Cifuentes : 3/2 (7 -9 9 -5 5)
Océane Kronek
Crédits photos : Ève Gourdain – Gazettesports.fr