Après un long mercato qui s’est poursuivi en septembre et où l’incertitude a été de mise avec, en plus du marché des transferts, un changement d’entraîneur, le onze d’Oswald Tanchot commence à prendre forme alors que la mi-saison a été atteinte.
L’ère Elsner, période de doutes
Si les choses vont mieux depuis quelque temps à l’Amiens SC, et notamment depuis le départ de Luka Elsner, la période difficile connue en début de saison vient aussi d’un manque de stabilité dans l’effectif, seuls 3 joueurs (Blin, Gomis et Lewis) débutant les 5 matchs coachés par le technicien slovène. Pour le reste, c’est un effectif marqué par de nombreuses arrivées et de nombreux départs avec lequel il devait composer. En attestent les matchs disputés par Konaté, Ghoddos, Chedjou, Guirassy et Zungu. Mais également l’absence de Lusamba ou la présence limitée de Wagué (1 match).
Faute de continuité, certains jeunes se faisaient une place, Papeau disputant toutes les rencontres, dont 3 titularisations ou Lahne entrant 4 fois en jeu. Le premier match d’Oswald Tanchot s’inscrivait d’ailleurs dans cette tendance, que ce soit par le résultat comme par la présence de Zungu et Konaté dans le onze de départ, de même que celle de Papeau.
L’organisation de la défense, un choix fort de Tanchot
Parmi les changements notables de la prise de pouvoir d’Oswald Tanchot, on notera celui, mis en place progressivement dans le secteur défensif. D’abord avec la mise sur le banc de Lewis au profit de Sy. Dans l’axe, il a d’abord profité de l’arrivée de Wagué pour l’installer aux côtés d’Opoku, aux dépens de Monzango qui avait fait l’intérim jusque là. A droite, en revanche, pas de changement avec un Alphonse indiscutable depuis son arrivée.
Puis, avec les absences répétées de Sy, le coach picard a encore modifié les choses, passant dans un système déséquilibré à 3 axiaux et 2 pistons, l’un défenseur et l’autre offensif. Cela permet à Monzango de reprendre une place importante dans l’effectif puisque mis sur le banc seulement 3 fois depuis, lors des deux matchs que Sy a pu disputer puis Gendrey lui étant préféré lors de la dernière rencontre de cette mi-saison. Le poste le plus mouvant aura été celui de piston gauche. D’abord testé par Ciss, puis par Otero, avec un peu plus de succès, c’est ensuite Bianchini qui s’y est essayé avant que Tanchot ne teste Alphonse à gauche avec Assogba à droite.
Au milieu, la continuité
Le secteur le moins touché par la prise de fonction d’Oswald Tanchot reste le milieu de terrain où Blin n’a jamais été mis sur la banc et Gomis une seule fois, lors de la défaite contre Troyes. Le principal changement, c’est l’arrivée tardive de Lusamba. Après une première entrée en jeu probante contre Sochaux, l’ancien Niçois n’est plus sorti du onze d’Oswald Tanchot.
Titulaire à plusieurs reprises en début de saison, le grand perdant dans ce secteur est Lomotey, trop souvent absent et titularisé seulement 2 fois lors des 9 dernières rencontres… en défense centrale pour pallier à une blessure de Wagué. Au point que Traoré, totalement absent des débats en début de saison, a désormais plus de temps de jeu que l’international ghanéen sur cette période récente. Et que Timité, d’abord entrant régulier puis seulement 4 fois sur le terrain lors des 8 dernières rencontres, dont, tout de même, 2 titularisations.
Devant, ça tâtonne
Le secteur offensif, s’il a connu des changements depuis l’arrivée d’Oswald Tanchot à la tête de l’équipe, reste celui où le technicien amiénois a le plus de mal à trouver la bonne formule. Il faut dire qu’avec aucun offensif à plus de 2 buts dans le jeu (3 des 4 buts de Mendoza l’ont été sur pénalty) et la 13ème attaque du championnat, la solution est encore à trouver. Mendoza apparaît toutefois comme un élément incontournable mais pas toujours disponible. D’abord dans un système à 3 attaquants, sur un côté, avec majoritairement Ciss dans l’axe et Otero ou, plus tard, Akolo, sur un côté, Odey ayant du mal à se faire une place et Papeau ayant perdu la sienne.
Puis dans un système à deux avec de nombreuses tentatives, Odey, Akolo et Tokpa tantôt avec le Colombien, tantôt ensemble lorsque ce dernier était absent. Papeau, en revanche, est de moins en moins présent, avec seulement le 20ème temps de jeu de l’effectif depuis la mise en place de ce système de jeu. Soit à peine mieux que Sangaré qui vient d’enchaîner 3 entrées en jeu. Enfin, le grand perdant de la prise de pouvoir d’Oswald Tanchot est Lahne, à qui la porte est clairement ouverte puisqu’il n’est plus apparu dans le groupe depuis la mi-octobre et jamais apparu sur la pelouse depuis le départ de Luka Elsner.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports