Alors que le breakdance a été officiellement validé au programme des Jeux Olympiques de Paris 2024, nous avons évoqué cette nouvelle avec Kamil Bousselham, danseur de breakdance auréolés de nombreux titres nationaux et internationaux et qui donne des cours aux studios de danse Anne Coury.
Comment avez-vous vous accueilli cette officialisation de la présence du breakdance au Jeux Olympique de Paris 2024 ?
Franchement je suis super content. Je suis ravi. C’est une fierté, surtout quand je me souviens qu’en 1983, les membres du premier groupe AKTUEL FORCE, qui a commencé à ramener le breakdance en France, étaient perçus un peu comme des « voyous ». Et maintenant ça finit aux Jeux Olympiques.
Moi ça fait 24 ans que je fais du breakdance et ça a été le parcours du combattant pour essayer d’en vivre
Moins de 40 ans entre l’arrivée de la discipline dans le pays, et la présence aux JO, c’est très rapide…
C’est rapide aux yeux des gens qui ne sont pas du milieu… Nous ça nous paraît une éternité finalement. Moi ça fait 24 ans que je fais du breakdance et ça a été le parcours du combattant pour essayer d’en vivre, vraiment c’est terrible. Donc ça parait long pour nous, mais en vrai, dans l’histoire c’est rapide, effectivement.
C’est une nouvelle qui fait beaucoup parler dans le milieu du breakdance ?
Ah oui, chez nous, aux studios Anne Coury, on a beaucoup de cours de danse, il y a les gens qui sont là pour passer un bon moment et on a un groupe compétiteurs, et tout le monde en parlait. Les compétiteurs font beaucoup de battles depuis 3-4 ans. Ça faisait un an et demi que je leur en parlais et là c’est concret, les Jeux Olympiques quoi !
Savez-vous comment vont se dérouler les épreuves ?
Alors j’ai rendez-vous ce dimanche avec les fédérations (ndlr : dimanche 13 décembre), donc je vais revenir avec toutes les bonnes informations. Même moi, à titre personnel, j’ai envie d’y participer, donc j’ai envie de connaître un peu les conditions, savoir comment ça se passe, et après on pourra continuer à développer ça.
Ils avaient besoin de quelque chose de nouveau, d’atypique, et qui touche vraiment la jeunesse, et là ils ont tapé dans le mille
Selon vous, qu’est-ce qui fait que le breakdance a été sélectionné ?
Moi je pense qu’il avaient besoin de renouveler les choses, ils avaient besoin de quelque chose de nouveau, et quelque chose qui touche beaucoup de jeunes. Et le breakdance est une discipline qui a explosé depuis plusieurs années. C’est important de dire que la France a été élue le pays où il y a le plus de battles dans le monde. Ils avaient besoin de quelque chose de nouveau, d’atypique, et qui touche vraiment la jeunesse et là ils ont tapé dans le mille.
Qu’est ce que cela va changer pour vous dans les années à venir ?
Ce qui va changer c’est la médiatisation, il y a beaucoup de sponsors qui sont en train de se placer, donc les moyens vont changer. Mais la danse en elle-même, la préparation en elle-même non, car on se prépare toujours pour la même discipline. Selon le format il y a aura peut-être une stratégie différente, mais ça on verra par la suite.
Cela va également faire évoluer la discipline ?
C’est surtout une très bonne chose pour tous les danseurs qui vont vouloir en vivre, pour la nouvelle génération. Parce que croyez-moi, c’était impossible d’en vivre ! Là, ça va faciliter les choses, beaucoup de gens vont pouvoir en vivre. J’ai toujours eu plein de jeunes qui me disaient qu’ils voulaient faire comme moi, des parents qui se renseignaient pour savoir ce qu’il fallait faire pour en vivre… Et on était un peu gêné car il n’y a pas de diplômes d’État, que pour en vivre c’est le parcours du combattant. Alors que là, on aura un discours un peu plus optimiste, avec les sponsors il y aura de nouvelles manières d’en vivre. Ça va adoucir le côté « street », le côté un peu rue.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo BugWarp DR