BADMINTON – Arnaud Soete : « On n’a pas souffert du tout »

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Dans un contexte particulier pour le sport amateur, notamment en intérieur, le nouveau président de l’AUC Badminton, Arnaud Soete, se réjouit de la politique de son club qui lui a permis de traverser cette période sans trop de dommages.

Il y a quelques semaines, juste avant le reconfinement, l’AUC Badminton renouvelait son comité directeur et, à cette occasion, changeait de présidence, Jean-François Boidin, après 11 ans de service, cédant son siège à Arnaud Soete. Une transition naturelle car prévue à l’avance, comme nous l’explique le nouveau président : « C’était une prise de présidence déjà anticipée. C’est-à-dire que l’on s’était déjà mis d’accord en 2017 avec Jean-François. On avait pris le parti que je prenne le secrétariat général avec la main sur la structuration des dossiers, du projet de développement jusqu’aux conventions avec l’ensemble des partenaires. Ce qui est une sacrée latitude et un gage de confiance de sa part, parce que l’air de rien, c’était un pari qu’il faisait : moi, je viens du monde du kayak. »

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Un projet à long terme

L’occasion pour lui de nous expliquer son arrivée au club et ce qu’il a pu lui apporter depuis lors, avant même sa prise de fonction en tant que président : « J’arrivais avec une culture de président de Ligue, pendant 3 Olympiades. C’est pour ça que la structuration associative, je connais un peu. Je m’étais attelé à remettre à flot le club : partenariats publics, partenariats privés, structuration associative. J’ai eu une olympiade pour ça. » Ce qui l’incite à détailler : « Quand j’arrive au club, il n’y a pas d’école de bad, mon gamin a envie de faire du bad et je leur dis « créons une école de bad ». Ensuite, je me rends compte que les demandes de subvention, il n’y en a quasiment pas et on organise un championnat de France et il y a un trou de 30 ou 40 000 dans la caisse. Parce que j’ai le bon réseau et parce que je connais un peu tous les acteurs des différentes collectivités, rapidement, le trou est résorbé. Et ensuite, on peut partir sur autre chose. Ça nous permet d’écrire un projet de développement 2017-2020 qui tient la route, qui a le concours et la participation de tous les financeurs. Et ça, ça change tout. Donc oui, c’est un contexte particulier mais on savait déjà où on allait, ce qu’on voulait, le nouveau projet 2020-2024 était déjà écrit. Donc, en fait, il n’y avait pas beaucoup d’aléas. Le comité directeur, je savais déjà qui allait le composer et comment. Il n’y avait pas beaucoup d’inquiétudes. »

C’est un contexte particulier mais on savait déjà où on allait, ce qu’on voulait, le nouveau projet 2020-2024 était déjà écrit. Donc, en fait, il n’y avait pas beaucoup d’aléas.

Arnaud Soete, nouveau président de l’Amiens UC Badminton

Cette vision à long terme, c’est ce qui explique, selon lui, pourquoi son club, contrairement à tant d’autres, a plutôt bien vécu la crise actuelle : « On n’a pas souffert du tout. Parce que la structuration du club et le schéma de gouvernance économique font que ça ne pose pas de problème. On a vraiment pris le parti de mettre à profit ce temps-là sur d’autres secteurs que ce qu’on avait l’habitude de faire. Et plus par anticipation. Par exemple, on est en train de travailler sur deux applications qui nous permettront de faire face à du confinement hypothétique demain. L’idée, c’est de se dire que, si on est reconfinés, on aura au moins ces outils-là sur une plateforme dématérialisée et si on n’est pas reconfinés, il va falloir surfer et trouver une plus-value à ces deux applications pour s’adresser au plus grand nombre et donc développer nos activités par ce biais. L’idée est vraiment d’investir ce temps intelligemment. Ensuite, on a bénéficié du chômage partiel, donc on n’a pas été plus embêté que cela. »

Des confinements bien digérés

Celui qui décrit « une situation confortable » pour son club, d’autant plus qu’il constate la situation difficile que peuvent connaître d’autres clubs, admet toutefois deux confinements vécus différemment. Et notamment un premier dont l’impact a été quasi nul mais moins axé sur l’anticipation : « Honnêtement, la première fois, on s’était organisé un peu bon an mal an et on s’en est très bien tiré, au vu des chiffres. Et puis, j’ai pu échanger avec des partenaires, on fait sans doute un peu exception, mais on finit avec un nombre de licenciés jamais atteint, un excédent record. Donc on n’a pas été plus impacté que ça. »

Pour le second, « c’est un peu différent, nous explique-t-il. J’ai pris la position d’être très offensif sur les demandes de partenariat, ce qui nous a permis d’aller chercher du partenariat en masse et d’affecter la période à de l’administratif.«  Malgré la situation plutôt enviable de son club, Arnaud Soete reste toutefois sur ses gardes, mais confiant, concédant que le bilan sera à faire lorsque toute cette période se terminera, et que le plus tôt serait le mieux : « Ce qui m’inquiète davantage, sans trop m’inquiéter toutefois, c’est la dynamique club. Parce que, du coup, on s’engage sur un nombre de licenciés à atteindre et, là, à date, par rapport à ce qu’on avait visé, on a un petit delta de licenciés à aller chercher. J’ai envie de dire que si ça rentre dans la normale rapidement, ça ne posera pas de soucis, si ça s’éternise, ce sera un peu différent. »

Si tout n’est pas encore rentré dans l’ordre, donc, c’est bien l’optimisme qui prévaut à l’AUC Badminton après avoir su gérer cette période délicate grâce à une gestion solide et une capacité d’anticipation.


Morgan Chaumier

Crédit photo : Leandre Leber – Gazettesports

Publié par La Rédaction

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