Suite de notre revue de l’effectif de l’Amiens SC, entamée avec la défense et le milieu.
Une attaque plus expérimentée mais en panne
A côté de ces 6 à 7 postes, selon le système de jeu, dans le champ, où ne restent que deux rescapés de l’aventure L1, plus seulement deux recrues expérimentées, le secteur offensif semble, sur le papier, beaucoup plus alléchant. En effet, l’attaque compte à la fois expérience du haut niveau (4 joueurs étaient en L1 la saison dernière, par exemple) et profondeur de banc (8 joueurs ont déjà une expérience d’au moins une trentaine de matchs en pro. Ainsi, au-delà de Papeau qui s’est pleinement imposé comme un titulaire en puissance malgré son inexpérience, l’ASC compte Konaté (299 matchs pros dont 19 en Coupe d’Europe et 72 en L1, sous réserve qu’il soit encore Amiénois plus de quelques heures) en pointe, Mendoza (184 matchs pros dont 53 en L1 et 1 avec la sélection de Colombie, l’année dernière) et Akolo (145 matchs pros dont 15 en L1 et 40 en Bundesliga) sur les côtés et Otero (106 matchs pros dont 51 en L1). Soit 4 joueurs connaissant bien un niveau supérieur à la L2 pour possiblement seulement 3 postes.
Et cette fois, si le banc est encore jeune, il n’est pas sans expérience. Timite, le plus âgé, n’aura certes que 23 ans en novembre, mais comptait déjà 74 matchs pros à l’entame du championnat, dont 30 en L1. Un an plus jeune, Odey est au même niveau avec également 74 matchs pros, dont pas moins de 9 en Coupe d’Europe. A 21 ans, Ciss compte pour sa part 32 matchs d’Eredivisie et Lahne, 19 ans dans 10 jours, compte 38 matchs de D1 suédoise. La polyvalence de certains joueurs permet, de plus, de bénéficier de nombreuses solutions tant dans l’axe (Konaté, Odey, Lahne, Otero, Timite) que sur les côtés (Mendoza, Papeau, Akolo, Timite, Otero, Ciss). Et ce sans le jeune Bianchini, d’ailleurs absent contre Chambly.
Le bémol, dans tout cela, c’est que, depuis un peu plus d’un an et demi, à eux 9, les offensifs amiénois ne comptent que 31 buts en championnat, dont un tiers pour Ciss et Odey auxquels la place qu’ils occupent dans la hiérarchie n’offrira pas autant de temps de jeu que dans les clubs où ils ont marqué ces buts. De quoi expliquer les problèmes offensifs en ce début de saison, où seul Mendoza sur penalty a pu inscrire un but depuis le départ de Guirassy.
Inexpérience et jeunesse
C’est donc, on l’a vu, un effectif peu expérimenté qui découvre la L2 (notons que si le secteur offensif est plus expérimenté, seuls 4 joueurs de champ avaient déjà disputé un match de L2 au début de la saison, dont Papeau qui ne comptait 45′ à ce niveau). Cela se couple, nécessairement, d’une grande jeunesse de l’effectif. Si celui-ci est un peu plus âgé que prévu (ce qui signifie toutefois qu’il comporte plusieurs joueurs qui ne se projetaient pas, cette saison, à l’Amiens SC, ce qui peut constituer un autre problème), les 22 joueurs de champ présents sur la feuille de match depuis le début de saison ont une moyenne d’âge de 23 ans. Ce qui en fait l’un des 3 effectifs les plus jeunes de L2.
Enfin, dernier point à soulever, en plus d’un effectif jeune, c’est un effectif, comme les années précédentes, extrêmement cosmopolite qui se côtoie dans le vestiaire amiénois. Ainsi, avec 13 joueurs étrangers, l’Amiens SC est le 2ème club de L2 qui en compte le plus. Et si pour Khalid et Wagué, il ne s’agit que de nationalité sportive, eux qui sont nés en France, si pour Timite on notera une formation en France, on retrouve a minima 7 joueurs n’ayant pas la langue française pour langue natale. Un potentiel obstacle supplémentaire même si plusieurs d’entre eux sont désormais en France depuis plusieurs années.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Leandre Leber – Gazettesports