A cinq courses de la fin de la saison de l’Alpine Elf Europa Cup (AEEC), quatre des sept premières places du classement général sont occupées par des juniors. Le directeur d’Alpine France, Philippe Quetaud, y trouve plusieurs motifs de satisfaction, trois ans après la renaissance de la marque française mythique.
Les plus anciens se souviennent de la marque Alpine engagée en championnat du monde des rallyes, dans les années 1970. Un âge d’or couronné par le titre mondial constructeurs en 1973, loin devant Fiat, Ford ou encore Lancia. Grâce notamment à une victoire pleine de panache, cette année-là, au rallye de Monte-Carlo, comme en 1971. Les pilotes Alpine Renault avaient alors pour noms Bernard Darniche, Jean-Claude Andruet, Jean-Pierre Nicolas ou encore le Suédois Ove Andersson. Les seventies voient aussi Alpine s’illustrer aux 24 Heures du Mans. En 1978, Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud l’emportent dans la Sarthe, devant Porsche. Beaucoup plus récemment, Alpine a glané de nouvelles victoires au Mans, en LMP2, l’antichambre de la LMP1, catégorie phare de l’endurance dans laquelle Alpine va justement faire son retour en 2021, comme elle va également débarquer la saison prochaine dans les paddocks de F1, en tant que motoriste, en lieu et place de Renault https://gazettesports.fr/2020/09/17/auto-avec-alpine-lilou-wadoux-a-une-belle-carte-a-jouer-philippe-sinault-de-signatech/). Tous les feux sont donc au vert pour Alpine, installée à Dieppe (Seine-Maritime) depuis sa création en 1955.
L’alpine A110 « Pas un char d’assaut ! »
L’Alpine Elf Europa Cup (AEEC), championnat réservé aux Alpine, lancé en 2018, n’a évidemment pas la même aura que le championnat du monde des rallyes, les 24 Heures du Mans ou la Formule 1, mais cette compétition permet de renouer le fil « d’une légende » et de perpétuer « l’âme » d’Alpine pour Philippe Quetaud, directeur d’Alpine France et directeur des ventes spéciales du groupe Renault. « La nouvelle Alpine A110 (dont la production a démarré fin 2017) ressemble à la berlinette des débuts. Elle en a les traits et les gènes. Des marques allemandes concurrentes, qui ont de superbes voitures, n’ont pas la même attractivité qu’Alpine. Les jeunes pilotes qui brillent au volant de l’A110 Cup trouvent dans cette voiture des choses qui leur plaisent : elle est légère à piloter sur circuit, ce n’est pas un char d’assaut ! En plus, c’est une voiture économiquement intéressante car elle use peu les consommables -pneus, freins-. En gros, elle va loin, sans devoir changer les pièces toutes les cinq minutes ! Et avec un rapport poids-puissance intéressant, pour une voiture au budget maîtrisé » selon Philippe Quetaud.
« Belle complicité chez Autosport GP »
Le boss d’Alpine est « satisfait que les jeunes trustent les premières places de l’Alpine Elf Europa Cup. Même leurs rivaux plus âgés trouvent ça bien ». Parmi ces jeunes loups aux dents longues, il y a… une louve, Lilou Wadoux. La Samarienne s’est classée 4ème des deux dernières courses, organisées début septembre à Nevers – Magny-Cours. Si elle n’a pas bougé de la 7ème place qu’elle occupe au classement général depuis le soir du premier meeting, à Nogaro, l’Amiénoise a réduit l’écart avec les pilotes qui la devancent (2 points séparent le 5ème du 7ème). Et elle a augmenté son avance sur ses poursuivants. « Elle va déjà très vite alors qu’elle ne connaît pas encore très bien la voiture, ni les véhicules à propulsion » estime Philippe Quetaud. Jusqu’à cette année, Lilou Wadoux avait effectivement toujours piloté des véhicules à traction. « Qu’elle se classe deux fois 4ème à Magny-Cours, je trouve ça extraordinaire ! » s’enthousiasme le patron d’Alpine France, sûr qu’elle « ne peut que continuer à progresser. On voit en plus que chez Autosport GP, ils ont tous un grand sourire en la voyant évoluer. Jean-Baptiste Mela (autre pilote junior d’Autosport GP, leader de l’AEEC suite à ses deux succès à Magny-Cours) essaye de la faire progresser dans son sillage. C’est le signe d’une belle complicité au sein du team ».
Près de 4000 A110 vendues en 2019
L’Alpine Elf Europa Cup peut donc servir de tremplin à ces jeunes qui rêvent de faire carrière dans le sport auto de haut niveau. « Un jour, ils vont vouloir aller piloter ailleurs » pressent Philippe Quetaud. « C’est le boulot des teams de continuer à trouver de bons pilotes, de réunir les budgets pour permettre à des jeunes de se faire plaisir ». En attendant, la marque Alpine ne regrette donc pas son retour en compétition avant une année 2021 où elle sera engagée sur tous les fronts, mais elle ne néglige pas pour autant le grand public, loin s’en faut ! Près de 4000 A110 ont été vendues l’an dernier. « Et parmi nos clients, de plus en plus de femmes » se réjouit le directeur d’Alpine France. « Ce n’était pas le cas avant la sortie de l’A110. C’est une voiture sportive, mais elle passe bien partout. Ce n’est pas une voiture qui en jette, avec de gros ailerons, elle est sobre ». Et le noir lui va bien ! C’est une couleur qui plait beaucoup aux femmes qui l’achètent, avec le bleu, indémodable… et emblématique d’Alpine. Pendant ce temps, dans sa vie de tous les jours, à 19 ans, Lilou Wadoux roule en Clio, pas -encore- en Alpine…
Reportage Léandre Leber
Photos Léandre Leber
Rédaction Vincent Delorme
LE PROGRAMME DE LA 2ème PARTIE DE SAISON DE L’ALPINE ELF EUROPA CUP
– De vendredi 2 à dimanche 4 octobre : Le Castellet – circuit Paul-Ricard
samedi 13:40 : course 1
samedi 17:35 : course 2
dimanche 14:35 : course 3
– Samedi 31 octobre et dimanche 1er novembre : 2 courses à Portimao (Portugal) – circuit de l’Algarve
LE CLASSEMENT
1. Jean-Baptiste Mela (Autosport GP – Junior) 86 points
2. Matéo Herrero (Herrero Racing by Milan Compétition – Junior) 64 pts
3. Laurent Hurgon (Autosport GP)
et Pierre Sancinéna (Racing Technology) 58 pts
5. Marc Guillot (HRMC) 38 pts
6. Edwin Traynard (Autosport GP – Junior) 37 pts
7. Lilou Wadoux (Autosport GP – Junior) 36 pts
8. Gosia Rdest (POL – Racing Technology) 17 pts
9. Louis Méric (HRMC – Junior) 15 pts
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15. Franc Rouxel (HRMC) 5 pts
16. Pierre Macchi (Autosport GP) 4 pts