SOUVENIRS : 1960 – Une année que jamais nous n’oublierons

1313341 Affiche Officielle Des Jeux Olympiques De Rome En 1960
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Le temps s’écoule très vite et c’est comme si c’était hier, cette année 1960 qui a tant marqué nos esprits.

Commençons par les Jeux Olympiques de Rome, qui ont sûrement été les plus décevants au niveau des résultats obtenus par les athlètes français.

Grâce au Ministère des Sports et de la Jeunesse, j’ai eu la chance de pouvoir assister avec 400 jeunes Français venus de tout le pays, à la première semaine des J.O.
J’avais eu la chance d’être présent à la cérémonie d’ouverture à Rome et je vous assure que se retrouver perdu dans un stade de 100.000 spectateurs est franchement impressionnant.
J’ai le souvenir du lâcher de pigeons et colombes, le dernier porteur de la flamme olympique qui était un discobole italien.

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Par la suite, j’ai eu la chance d’assister à du football, de l’athlétisme, de la boxe avec un combat de… Cassius Clay et un match de l’équipe de France de basket. J’avais même pu bavarder avec le mythique entraîneur de cette époque, Robert Busnel. Mais le plus important est que j’ai pu entrer dans le village olympique et bavarder avec Michel Jazy et Michel Bernard qui étaient les vedettes de l’athlétisme français.

Comment étais-je entré dans le village ? En utilisant un subterfuge et me recommandant du Ministre des Sports, M. Herzog. Cela avait marché.  
Au plan français, la récolte avait été maigre et ce furent même les Jeux les plus décevants de toute l’histoire.
Peu après, je me souviens de ce dessin paru dans  le Figaro et qui représentait le Général de Gaulle en survêtement et lâcher à qui voulait l’entendre « dans ce pays, je dois tout faire. »

On peut affirmer qu’il y eut un avant 1960 et un après. Le sport prend alors plus d’importance dans le Gouvernement et dans tout le pays. On enregistre un réel désir de redresser la situation.
Le sport devient vraiment indépendant et va disposer de moyens importants. Tout le contraire de la situation actuelle qui voit le sport rattaché à l’Éducation Nationale. Mais c’est une autre histoire.
Le Ministère des Sports a toute sa place et procède à la nomination de conseillers techniques régionaux qui, en général, sont des champions dans leur discipline. En Picardie, l’exemple le plus frappant est Rolf Maïer un des meilleurs haltérophiles de l’époque et qui sera directement à l’origine de la superbe carrière de Daniel Senet.

Un Tour à double tranchant

Un bon mois avant les Jeux, s’était déroulé le Tour de France qui avait été remporté par l’Italien Gastone Nencini. Ce Tour fut marqué par deux événements : un plutôt amusant et l’autre vraiment dramatique.

En 1960, le Tour passait par Colombey les deux Eglises où se trouvait justement le général de Gaulle qui profitait de quelques jours de vacances. 
Rien n’avait été prévu au départ et c’est Henry Anglade, un des coureurs de l’équipe de France, qui prit contact avec Jacques Goddet le patron du Tour. Tout se réglait rapidement d’autant que le Général avait prévu de regarder les coureurs.
Effectivement le peloton s’arrêtait quelques instants. Le temps de saluer quelques coureurs et ceux-ci repartaient.

Ce fut évidement un grand moment et qui ne s’est jamais renouvelé même si certains Présidents de la République ont eu la chance de venir suivre une étape dans la voiture du Directeur de course ou tout simplement de remettre le maillot jaune au leader de la course comme ce fut le cas avec Jacques Chirac et Martial Gayant au début des années 90.

Mais 1960 restera surtout comme ayant été la chute très grave dont fut victime Roger Rivière leader de l’équipe de France et qui, logiquement, était le grand favori. Malheureusement, Roger Rivière avait pris tous les risques dans la descente du col du Perjuret et il chuta dans un ravin. Il eut la colonne vertébrale fracturée et plus jamais il ne devait remonter sur unvélo, terminant sa vie dans un fauteuil.
L’année précédente, Roger Rivière était venu disputer à Amiens le critérium d’après Tour en compagnie du vainqueur l’Espagnol Federico Bahamontés. Il était insouciant, prenait tous les risques aussi bien en course comme dans la vie de tous les jours. 
Les spécialistes affirment qu’il avait la classe de Jacques Anquetil…

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.