« Des plaques pour tous », voici le nom de l’initiative à laquelle contribue le club amiénois de tennis de table. L’objectif annoncé par Ping Sans Frontières et la firme française, les organisateurs, est clair : récupérer un maximum de revêtements de raquette jugés « usagés » par leur propriétaire.
Cette semaine deux “boites aux lettres” ont donc été installées au sein de l’Amiens STT afin de permettre à ses licenciés d’y déposer du matériel qu’ils considèrent comme “usagé”. Une première pour le club qui avait déjà prévu d’offrir un stand à l’association « Ping sans Frontières » lors de son tournoi national finalement annulé à cause de la pandémie.
« Ping sans Frontières« , est une association française qui se donne pour mission de rendre le tennis de table accessible à tous, notamment aux jeunes des pays en voie de développement, et d’utiliser le ping-pong comme vecteur d’éducation. Ils aident des centres qui accueillent des jeunes via les dons des partenaires mais aussi en accompagnant les structures pour que les enfants puissent jouer et apprendre des valeurs importantes telles que la confiance en soi ou l’échange.
Basile Brière, responsable communication de Cornilleau, nous a expliqué l’origine de cette opération née d’un échange entre la firme et l’association, partenaire depuis maintenant trois ans : « L’année dernière nous leur avons fait un don important de bois et de balles. On a un don de textile qui doit bientôt partir et en échangeant avec eux on s’est rendu compte qu’il leur manquait également des revêtements, un matériel très cher. On n’avait pas de sur-stock à donner, mais en échangeant on s’est aperçus que les joueurs jettent leurs plaques qui sont généralement en bon état. L’idée est donc venue de vouloir en récupérer un maximum et c’est comme ça que l’on a commencé à contacter les clubs partenaires afin de mettre en place le système de collecte via des urnes que nous leur fournissons. Les clubs vont donc pouvoir nous envoyer leurs plaques usagées que l’on triera par la suite afin d’éliminer celles qui ne sont vraiment plus utilisables et de donner le reste à Ping sans Frontières qui s’occupera ensuite de les dispatcher dans les différents centres. »
L’ASTT, un club très engagé
Il faut que l’on incite nos jeunes joueurs à réutiliser plutôt que de jeter
Denis Chatelain
Denis Chatelain, le président du club amiénois, admet participer avec plaisir à cette nouvelle opération à l’initiative de leur partenaire, Cornilleau, et de Ping Sans Frontières : « les plaques finissent généralement à la poubelle alors qu’il y a un moyen de les récupérer et de les réutiliser. Les plaques qui sont un peu usées pour des joueurs de haut niveau ou réguliers peuvent tout à fait être encore utilisables, notamment par des jeunes qui débutent ! L’objectif est donc de les donner dans les pays en voie de développement où on a plus de mal à accéder au matériel pongiste parce qu’il a un certain coût : les plaques coûtent de plus en plus cher de nos jours, autour de 50€ en moyenne donc on arrive à 100€ la raquette. L’idée est donc de récupérer ces plaques “usagées” pour les redonner. »
Une opération qui « rentre parfaitement dans la mouvance écologique, développement durable » selon le dirigeant qui souhaite ainsi inciter ses jeunes joueurs à « réutiliser plutôt que de jeter. »
Si le club picard est le premier engagé dans cette initiative, la firme française possède 80 urnes qu’elle souhaiterait distribuer au fil du temps aux structures de la région, puis du territoire national. Elle souhaite en distribuer encore davantage et ainsi pérenniser cette opérations dans les mois et années à venir.
L’Amiens Sport Tennis de Table compte notamment sur ses joueurs professionnels, grands consommateurs de plaques, qui seront également sensibilisés à cette nouvelle opération. « Au final je pense qu’au niveau du club on devrait tourner à largement plus d’une centaine de plaques par an, » estime Denis Chatelain. Un circuit d’autant plus naturel au sein du club puisqu’un des entraîneurs est en charge des commandes, de l’arrachage des plaques puis de la reconstruction des raquettes des licenciés « il sera déjà sensibilisé et pourra directement mettre les anciennes plaques dans les boîtes de récupération. »
Une opération pérenne
Dans tous les cas c’est une opération qui a vocation à ne jamais s’arrêter.
Basile Brière
Le choix de la période ne s’est pas fait au hasard puisque, à l’approche de la nouvelle saison, beaucoup de joueurs sont susceptibles de renouveler leur matériel. Il est donc important pour Basile Brière de sensibiliser le plus de clubs et de partenaires possibles avant la reprise des compétitions : « l’objectif est qu’en septembre ça commence à être bien opérationnel » déclare-t-il. Bien que l’opération ne soit lancée que depuis quelques jours, elle rencontre déjà un grand succès puisque des plaques ont déjà été reçues ! « Un particulier a vu sur Facebook qu’on lançait cette opération et il nous a envoyé des plaques, un joueur que l’on sponsorise gardait déjà les siennes de côté alors il nous les a faites parvenir également, tout comme le club de l’ASTT qui nous en a donné quelques unes le jour de l’installation de leurs urnes… Les gens adhèrent vraiment ! Certaines personnes en avaient de côté parce que les revêtements sont en caoutchouc et donc elles ne voulaient pas jeter quelque chose de si polluant ; l’opération répond à leurs besoins et permet d’aider d’autres personnes » développe Basile Brière.
Les attentes sont donc nombreuses pour le responsable communication de Cornilleau qui pourrait envisager d’étendre l’opération si elle se porte bien puisque « dans tous les cas c’est une opération qui a vocation à ne jamais s’arrêter » nous affirme-t-il.
Un avis partagé par le président amiénois qui nous confie que dans son esprit « cette opération est faite pour durer des années ! C’est-à-dire que l’on commence là mais je pense qu’après ça sera fait tous les ans. On essayera de dépasser l’histoire des plaques en donnant également des bois usagés ou même du textile avec nos anciennes collections du club par exemple. Ça fera également plaisir de voir des jeunes joueurs de pays étrangers porter nos couleurs ! »
Il appartient donc maintenant aux différents clubs partenaires de « jouer le jeu » afin d’aider au maximum l’association, mais surtout les jeunes dans le besoin, de façon à contribuer au développement de la pratique du tennis de table.
Océane Kronek
Crédits photos : Amiens STT – Droits réservés