Récemment propulsé à la tête de l’Amiens RIF (D1), Yacine Guercif dresse le portrait de son club de cœur, avec le soutien de son dirigeant Mouslim Eljilali.
En tant que nouvel entraîneur du RIF, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Yacine Guercif, j’ai 36 ans. Ça fait 3/4 ans que je suis coach, j’ai commencé au RIF. Je suis arrivé il y a 8 ans en tant que joueur, avant de me blesser à la hanche. Donc je me suis reconverti en coach, car le football c’est ma passion. J’ai été entraîneur de la B du RIF pendant 3 ans, il y avait beaucoup de positif, avec des montées, et une coupe, la première du club. Ensuite, je suis passé adjoint de la A avec Nordine Ettahiri. L’an dernier, j’étais joueur en vétéran. Et cette saison, à la mi-saison, le coach de la A (Rachid Rhafradi) est parti, et j’ai pris sa place.
Pouvez-vous nous parler de votre club ?
Le club a été crée en 1981. On joue au stade Jean Renaux et on s’entraîne au stade Avenue de la paix. On est parti du plus bas de l’échelle du football, et ensuite, on a grimpé. En 2012, l’équipe A était dans l’ancienne D3. Depuis 8 ans, il y a un nouveau président, on a fait du travail sur le club et beaucoup de progrès. Avant, on n’avait pas d’équipe de jeunes, maintenant on a des U11, U12, U13, U14, U15. Moi j’y suis depuis 8 ans, et on a toujours travaillé sur la discipline.
Quelle est votre politique avec les catégories jeunes ?
On travaille beaucoup sur les jeunes, les jeunes c’est l’avenir ! Nos U10 et U11 sont en progression constante. Et en ce moment, nous recherchons des éducateurs et des entraîneurs pour nos jeunes.
Les joueurs ont appris avec ce match, c’est sûr, un match comme ça, ça change
Revenons maintenant sur la saison passée, et notamment sur votre parcours en Coupe de France. Vous voues êtes incliné au 5ème tour (une première pour le club), au terme d’un match dantesque (4-3 a.p contre USM Senlis (R1)). Ce match a-t-il changé la mentalité de vos joueurs ?
Après Senlis, je ne me rappelle plus vraiment des matchs, mais oui, il y a quelque chose qui s’est passé. Ils se sont dit qu’ils pouvaient aller loin dans le championnat. Après, c’était aussi la magie de coupe, même si c’est dommage de finir sur une défaite, mais je me rappelle que le coach Rachid avait dit après ce match que c’était « une belle défaite ». Les joueurs ont appris avec ce match, c’est sûr, un match comme ça, ça change.
Au niveau du classement, vous finissez cinquième, avec 19 points, à quatre points de deuxième promu (Amiens Pigeonnier), au terme d’une saison tronquée. Quel est votre ressenti par rapport à la saison ?
Je ne peux pas dire qu’ils (les joueurs) ont mal joué leur saison, vu qu’ils n’ont perdu que deux matchs, mais il y a eu quatre nuls. Avec l’ancien coach, ils terminent avec deux victoires en une semaine. Quand je reprends l’équipe, je leur ai dit de se faire plaisir, de ne plus se prendre la tête, on est une bande de copains, et ça a porté ses fruits. On a fait trois victoires d’affilée, donc cinq consécutives au total. Et on revient sur la tête du classement, surtout qu’on a joué le grand derby contre le Pigeonnier, où il y avait 200 personnes. C’était un événement, car le Pigeonnier était invaincu à domicile depuis un an. Tout le monde croyait qu’on allait perdre, mais nous on connaissait bien notre niveau et on a gagné avec la manière (3-2). Et après, le virus nous a stoppé. Pour nous c’était dommage, on s’était dit qu’on pouvait gagner tous nos matchs, comme celui contre l’US Abbeville, qui avait gagné tous ses matchs et qui devait venir chez nous… Mais malheureusement, nous n’avons pas pu.
Est-ce qu’une fin de saison si prématurée comme celle-ci peut justement créer une sorte de challenge pour la saison prochaine ?
Oui, tout à fait. Les joueurs sont impatients de reprendre, ils savent ce qu’ils veulent. De plus, moi, je vais pouvoir reprendre dès le début de la saison, ce que je n’avais jamais fait, avec mes principes de jeu et ma politique de jeu. Donc ils savent de quoi on est capables, et on est prêts pour débuter la prochaine saison, avec de nouveaux maillots, et de nouveaux joueurs qui vont venir nous renforcer.
Du côté de la B, vous êtes troisième ex-aequo avec le deuxième, et vous monter (en D4), j’imagine que cela fait aussi du bien au club ?
Oui bien sûr, c’est une bonne nouvelle pour le coach, les joueurs et le club, vu que la B se rapproche de la A, ce n’est que du bonheur. C’est une belle saison pour le club, malgré l’arrêt du championnat où la A revenait au classement.
Romain Prot
Crédits photos – Amiens RIF