Il y a environ un mois, nous rédigions un article sur les difficultés financières du club Warrior Parkour Gym dues à la crise sanitaire. Aujourd’hui, nous discutons de l’évolution du club depuis le déconfinement, avec Jérémy Langlet, gérant du club.
Il y a un mois vous avez lancé une cagnotte pour soutenir le club, a-t-elle eu le résultat escompté ?
A l’heure actuelle il reste encore une vingtaine de jours sur la cagnotte, et là on a atteint environ 1300€. C’est une somme qui va aller dans le loyer, ça ne paye pas le mois complet parce qu’on est à un petit peu plus de 2000€ de loyer mensuel, mais c’est déjà une bonne chose. On a reçu une grosse partie de la part de nos adhérents et des personnes qui étaient déjà venues à la salle. Après il y a eu une dizaine de personnes que l’on ne connaît pas forcément qui ont donné également, donc c’est quand même une bonne chose.
Comment pensez-vous remercier les donateurs ?
Le souci c’est que sur la cagnotte Leetchi, on a des donateurs qui sont anonymes, donc on n’a pas la possibilité de les recontacter. Mais on a demandé quand même dans le message à ce que les personnes qui ont fait un don se manifestent pour qu’on puisse avoir un retour avec eux. Sinon, pour les abonnés habituels on va leur faire des activités en plus sur les abonnements, des réductions, des accessoires. Après ça sera aussi en fonction du montant, par exemple je pense à une personne qui nous a fait un don de 250€, je ne me vois pas lui offrir un porte clé à 2€.
Vous nous aviez parlé d’une aide de 1500 euros de l’état ; avez vous reçu la totalité de cette somme?
Oui, on a eu 200€ le premier mois, 600€ le deuxième mois, et 700€ le troisième mois.
J’ai les abonnés habituels qui reprennent le sourire parce qu’on essaie de remettre des activités en extérieur depuis le 11 mai.
D’un point de vue sportif, comment s’est passée la reprise ?
Là on repart, j’ai les abonnés habituels qui reprennent le sourire parce qu’on essaie de remettre des activités en extérieur depuis le 11 mai. Depuis la deuxième phase de déconfinement, on a eu l’autorisation de pouvoir travailler à l’intérieur, mais sous certaines conditions qui sont encore très compliquées à respecter. Quand on nous demande par exemple qu’à l’intérieur il y ait 10 personnes maximum avec les coachs, c’est compliqué. Avec la surface de tatamis qu’on a, on est restreints, on ne peut travailler qu’avec 7 personnes ; donc avec les adhérents qui sont d’habitude 15/20, on se retrouve à devoir faire deux groupes, avec un coach à payer deux fois pour des abonnés qui ont déjà été encaissés l’année dernière.
Donc là-dessus, c’est un peu compliqué mais on attend que ça se relance tout doucement, même si on n’a toujours pas l’énoncé de la troisième phase de déconfinement du 22 juin. A savoir si on va pouvoir reprendre le contact, avec les sports de combat, parce que nous à la base, on est spécialisé la dessus et sur le parcours d’obstacles, donc on est encore bloqués. En attendant, on fait des exercices de « cardio », de trainings, mais on n’a toujours pas le droit de pratiquer autrement .
Sentez-vous plutôt les adhérents impatients ou inquiets de reprendre, par rapport à la situation sanitaire ?
Ils sont impatients de reprendre parce qu’ils attendent tous le feu vert pour avoir l’autorisation d’être un peu plus libres. Après on fait quand même attention, on respecte les barrières, on met du gel à chaque fois, on essaie de respecter l’utilisation de serviettes individuelles. Mais on voit que les gens sont encore un petit peu craintifs par rapport à tout ça.
Si on ne reprend pas normalement en septembre avec un bon coup de pouce, la fin de l’année risque d’être compliquée…
Est-ce que la période qui vient de s’écouler va changer durablement votre manière de travailler ?
Oui, on s’adapte comme on peut par rapport à tout ça. Pour les enfants on a la partie parcours ninja, et les anniversaires, c’est pareil, on est obligé de réduire et de s’adapter, de faire deux zones pour qu’ils ne soient pas regroupés sur une seule partie. En plus, avec les enfants, c’est difficile de leur faire comprendre tout ça, mais on essaie quand même de faire un minimum pour satisfaire tout le monde et continuer d’avancer.
Le risque de devoir arrêter votre activité existe t-il toujours ?
Si on ne reprend pas normalement en septembre avec un bon coup de pouce, la fin de l’année risque d’être compliquée…
Vous est-il possible de mettre en place d’autres choses pour relancer l’activité ?
On va essayer à la rentrée de démarcher un peu les écoles, les comités d’entreprises, pour justement pouvoir élargir et mettre un coup de pouce. On a aussi la partie du MMA, qui revient en France, on attend de savoir exactement toutes les consignes, et comment la législation va avancer là-dessus. Seulement, le frein qui nous bloque un petit peu c’est de pouvoir être libre et d’annoncer ouvertement toutes ces choses pour attirer du monde.
Propos recueillis par Anaïs Vernon
Crédit Photos : Warrior Parkour Gym