Claude Ansard se partageait la vedette avec Chantal Langlacé.
Bien sûr que nous sommes un peu nostalgiques de cette période des années 80 qui voyait les coureurs de longue distance s’affronter sur les 100Km, et certains marathons ou semi marathons, comme par exemple Noyon-Ham. C’était une époque bénie pour nous suiveurs, nous nous régalions de ce spectacle, de voir chez les féminines Chantal Langlacé et chez les messieurs Claude Ansard. C’est à lui, qu’aujourd’hui, nous allons nous intéresser.
Dans un article précédent, nous avions évoqué Claude Ansard comme étant « un avaleur de bitume« . Claude n’était pas élégant. Sa foulée était rasante, inesthétique mais l’homme savait souffrir et il allait jusqu’au bout de ses possibilités. Ainsi, il nous rappela un jour que dans sa carrière, il avait disputé pas moins de 27 courses de 100Km. Énorme pour un homme aussi fluet.
À trois reprises, il remporta les 100Km du Val de Somme qui avaient lieu à l’époque entre Amiens, Mareuil Caubert, aller et retour. Au total, et un peu partout en France, il a remporté 8 courses de 100Km en prenant en plus des places de 2e et 3e.
Un superbe palmarès que seule Chantal Langlacé dans sa catégorie pouvait dépasser. Avec le temps de 6h44′, Claude Ansard était un des meilleurs spécialistes au monde. Aujourd’hui, un tel temps lui assurerait une place dans les trois premiers, et mieux peut-être.
Claude Ansard ne faisait pas de la course sur route pour de l’argent. Il n’a jamais fait fortune et ce qui animait surtout les coureurs, c’était le plaisir de se retrouver et surtout la passion de la course. Il rappelait que les coureurs de grand fond étaient, certes, des adversaires qui ne se faisaient aucun cadeau, mais après la course, il y avait l’amitié. Comme cette amitié qui le lie par exemple à Philippe Barbier, qui lui aussi est resté dans le milieu en tant que speaker.
Longtemps, Claude qui effectua toute sa carrière à la SNCF, aimait répéter que sa meilleure course « était celle qui allait venir« , Claude Ansard fut un garçon exemplaire et qui a fait honneur à son sport. On le voit toujours souriant sur les courses de grand fond, et il vient encourager ses fils qui ont pris la relève.
Lionel Herbet
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